Avatar : Le Dernier Maître de l’Air était une série d’animation américaine diffusée de 2005 à 2008. Petit bijou du genre, ce dessin animé avait la particularité de mettre en scène des personnages multiculturels (asiatiques, indiens, arabes) et de laisser la part belle aux filles (guerrières, sages et complexes). Le mois dernier a débuté une nouvelle série dans le même univers : The Legend Of Korra. Les deux différences majeures ? Les héros sont à présent des adolescents et le personnage principal est une fille. Ce qui ne change pas en revanche, c’est la qualité de la série, sublime de bout en bout.
De quoi ça cause ?
Korra est le nouvel Avatar, la seule personne capable de maîtriser les quatre éléments que sont le feu, l’eau, la terre et l’air. Son rôle est d’apporter l’équilibre dans un monde où une petite partie de la population est capable d’animer un unique élément. Soixante-dix ans plus tôt, l’Avatar Aang, dernier Maître de l’Air, avait unifié les nations du globe et créé Republic City. C’est là-bas que la jeune Korra ira apprendre la maîtrise de l’air, auprès du petit-fils d’Aang.
Mais au même moment, la révolte gronde parmi ceux qui ne maîtrisent pas les éléments. Estimant être des citoyens de seconde zone, sans cesse rabaissés par une bourgeoisie de maîtres, ils veulent se soulever, guidés par un mystérieux leader qui aurait le pouvoir de retirer les pouvoirs des maîtres des éléments, et avec eux, une partie de leur identité. C’est dans ce contexte politique tumultueux que Korra débarque à Republic City, où elle se fait rapidement deux amis masculins, s’embourbant presque aussitôt dans un triangle amoureux.
Comme je suis gentil, je vous donne même un joli teaser, qui ne posera aucun souci aux non-anglophones puisqu’il n’y a pas de paroles, juste de la musique.
Vous devez regarder The Legend Of Korra ne serait-ce que parce que c’est très très beau. Fer de lance de la chaîne Nickelodeon, la série a bénéficié d’un budget considérable, autorisant une animation ultra fluide et audacieuse dans un format 16/9 en haute définition. À l’époque où on bouffe trop de 3D, c’est un véritable régal. La direction artistique est également incroyable, mélangeant des codes asiatiques et steampunk dans un univers en pleine révolution industrielle. Les personnages eux-mêmes bénéficient d’un soin tout particulier, allant de vêtements spécifiques à leur nation d’origine jusqu’aux expressions faciales alternant moues cartoonesques et regards sérieux.
Les dessins animés, c’est pas que pour les enfants
Au-delà de l’aspect technique, The Legend of Korra
est aussi une excellente série pour petits et grands. Je suis par exemple fasciné par ma meilleure amie qui est pour l’instant plutôt dans le camp des « méchants », et qui me dit « Non mais les maîtres sont des connards fascisants, du coup ça leur ferait pas de mal un peu d’humilité, d’ailleurs Korra est vraiment une gamine ». Et là j’argument que oui, l’égalité, c’est sexy sur le papier. Mais qu’il y a une différence entre ôter quelque chose à un individu (de l’argent, des titres…) et lui retirer un aspect interne qu’il n’a pas choisi (la maîtrise d’un élément). Et c’est très bien que l’héroïne soit une ado trop sûre d’elle, ça va lui donner l’occasion de se prendre une baffe dans la tronche et de grandir un peu. Tout ça pour dire que sur les premiers épisodes en tout cas, le monde de Korra n’est pas noir et blanc et l’héroïne pas toute rose. Si les virages scénaristiques sont bien négociés, on pourrait se retrouver avec une série étonnamment adulte vis-à-vis de son public.
Who runs the world ? Girls !
À un niveau plus terre-à-terre, c’est aussi intéressant d’avoir un triangle amoureux du point de vue d’un personnage principal féminin, surtout si elle est en position de force. Car après tout, et c’est prouvé d’épisode en épisode, Korra est l’Avatar, soit l’individu le plus puissant la planète, la meilleure combattante, et à terme celle qui doit être la plus sage. Il s’agit d’une dynamique intéressante, une héroïne plus forte que ses prétendants, mais qui ne sait pas mieux gérer les subtilités de l’amour que celles de la politique.
Si vous regardiez Le Dernier Maître de l’Air, je parle dans le vide depuis 650 mots. Vous n’avez pas besoin de cet article pour regarder Korra, sachant très bien que la même équipe étant aux commandes, il s’agit d’un bijou de dessin et de finesse. Les autres, la bonne nouvelle c’est que vous pouvez attaquer Korra directement, c’est fait pour.
Dans tous les cas, donnez une chance à Korra : c’est pas tous les jours que vous pourrez suivre d’épisode en épisode une série destinée à devenir un classique.
— La Légende de Korra, tous les mercredis à 16h45 sur Nickelodeon
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Les Commentaires
J'ai pleuré à la fin de l'épisode 10 et là , le final ... :o
On apprend qui est Amon , il arrive pleeeeein de trucs zouplà la vie !
Bon . On va se faire un p'tit sujet LoK/ATLA dans le fofo au lieu de polluer ici ?
Je l'ai créé dans la partie Télé sous le titre : " Avatar : the last airbender & the legend of korra" ( j'en ai pas trouvé sur la série)