En partenariat avec Paramount Pictures France (notre Manifeste)
Parce que Ben Is Back, c’est l’histoire d’un amour sans bornes entre Holly et son fils.
Un amour abîmé par l’addiction à la drogue de Ben, qui essaie de se soigner mais doit affronter ses vieux démons. Un passé sombre qui mettra en péril tout l’équilibre de la famille…
Ce pitch t’intrigue ? Alors fonce au cinéma dès le 16 janvier pour découvrir Ben Is Back dans son entièreté !
La nuit, je commence une deuxième vie.
J’abandonne les écrans pour exister dans mes propres films, lors de rêves si fous que je les écris parfois, pour n’en pas oublier les grandes intrigues.
Bien sûr, les cauchemars se substituent parfois aux rêves.
Le métier atypique de ma mère
Petite, je faisais toujours le même d’ailleurs.
Ma mère partait au travail, moulée dans son uniforme, et ne se retournait pas quand je criais (Aline) pour qu’elle revienne. Elle laissait derrière elle des effluves de Coriandre, un parfum signé Jean Couturier.
Un cauchemar qui trahissait ma peur viscérale de l’abandon, due probablement au métier de ma mère : hôtesse de l’air.
Je ne sais pas combien de fois elle a fait le tour du monde, pendant que je rédigeais mes devoirs. J’ai passé ma jeune vie à rêver la sienne, fantasmant ses voyages, ses rencontres et ses folies loin de moi.
Les gosses comme moi, on les appelle « les enfants de navigants ». Ceux qui passent leur temps à attendre que leurs parents rentrent. D’aucun diront que c’est dur pour les mômes.
Pour avoir connu cette situation toute ma vie, je peux te dire qu’en réalité c’est… génial !
Chaque semaine je voyais partir ma mère quelques jours mais c’était pour mieux la retrouver ensuite. En son absence, j’étais plutôt libre de faire ce que je voulais, et surtout la foire chez mes copines.
Quand ensuite elle rentrait, c’était pour plusieurs jours et son attention était permanente. J’avais ma maman pleinement, pas du tout préoccupée par un boulot qui grignoterait ses soirées.
Ma mère, une femme passionnée
Ma mère m’a ainsi trainée partout, pendant ses jours off. Dans les musées, au cinéma, et surtout au théâtre, sa plus grande passion.
Le dimanche, nous allions au Kiosque de la Place de la Madeleine, à Paris, et nous achetions des billets pour voir des pièces le soir même, quand ce n’était pas plus tôt dans l’après-midi.
Alors on en a vu plein. Des drôles, des tristes, du boulevard et du classique, du Labiche et du Molière, du Feydeau et du Ionesco.
À force, je connaissais les rituels de ma mère par cœur. J’aimais ces moments précieux avec elle, à tel point que même la voir dévorer le Pariscope suffisait à mon plaisir.
Dans le bus qui nous emmenait au kiosque, elle lisait son petit magazine comme un roman d’aventures.
Parce que pour elle, c’est un peu ça le théâtre. Une épopée qui se vit en seulement quelques heures, et dont on revient ensuite sans une égratignure, prête à recommencer.
Son odyssée, ma mère la vit seule, même quand je suis à côté.
Au théâtre, lorsque les lumières s’éteignent et que les rideaux s’ouvrent, elle étend sa colonne vertébrale le long du fauteuil, et ne bouge plus jusqu’à la toute fin. Pas d’un seul geste.
Happée par la scène, aspirée toute entière par le récit, elle ne me regarde plus. Mais ça ne me dérange pas, je peux partager un peu de ma mère avec le théâtre.
Quand les comédiens viennent saluer, elle verse souvent une larme. Je ne sais jamais si c’est à cause de son empathie habituelle ou si c’est parce qu’elle aimerait être sur scène, à leur place, en train de saluer.
Peut-être qu’elle se dit :
« Ça aurait pu être moi, j’aurais dû être actrice. »
Ma mère, optimiste et courageuse devant l’éternel
Mais c’est une hypothèse peu probable, car ma mère ne tient pas les regrets en amis. Je ne l’ai jamais entendue se plaindre de ses choix de vie.
Tu sais pourquoi, douce lectrice ? Parce que ma mère est une optimiste. Une vraie de vraie, comme il n’en existe que de rares spécimens.
À une heure où les humains font la gueule, ma mère illumine les foules et surtout ma vie d’un sourire presque trop grand pour son visage.
De ses chapeaux et autres gavroches excentriques, @meilleuremere (le vrai blase de son compte Instagram) colore Paris, comme elle a coloré le reste du monde.
Et elle ne s’est pas contentée d’apporter la joie où elle passait. Aux quatre coins du globe où elle m’a trainée, ma mère m’a surtout inculqué de grandes leçons de vie.
À Rio, elle m’a dit de ne surtout pas avoir peur et de marcher d’un pas confiant dans les ruelles dangereuses, suspendues tout en haut de la ville.
Quand des types nous regardaient d’un air patibulaire, ma mère continuait sa route sereinement, le sourire toujours accroché aux oreilles
Déterminée, courageuse, et optimiste, ma mère est mon modèle, la femme que j’espère devenir.
Ma mère, un cœur trop grand
Aussi, elle accueille toutes les misères des autres d’un cœur inassouvi.
Pendant des années, ma mère s’est occupée de notre voisine du premier étage, puis ce fût le tour de son oncle, de son père, de mes amies. Elle n’est pas qu’une mère pour moi, elle est aussi une mère pour tous les autres.
Ce qui me rendait jalouse hier, me rend fière aujourd’hui, car j’ai eu pour exemple la plus généreuse des femmes. Elle m’a appris à donner, à partager et à considérer les autres sans porter de jugement.
Elle m’a surtout appris à ne pas avoir peur, et je l’en remercie TELLEMENT. J’aurais détesté passer ma vie à craindre tout et n’importe quoi : l’agression dans la rue, le regard des hommes sur moi, un geste déplacé, un attentat.
Ce sont les gens qui ont peur, qui désormais m’effraient. Car la peur attire le danger, ça je l’ai bien compris.
Ma grand-mère lui disait toujours :
« Va où tu veux, meurs où tu dois ».
Ma mère a appliqué cet adage et est allée partout.
Son sens de l’aventure nous a permis de passer des années extraordinaires, à vadrouiller en Afrique, dans des vieilles Jeep, pour un jour de l’An par exemple.
Grâce à elle, j’allais passer des week-ends à San-Francisco plutôt qu’en Bretagne, je manquais les cours pour aller au Japon, et passais mes vacances au Brésil.
Ma mère, ma plus grande fierté
Avant de monter dans l’avion, elle faisait un « briefing » avec son équipe qui changeait à chaque fois.
J’ai assisté à une ou deux de ses réunions, et l’observais comme je la regarde quand elle lit le Pariscope.
Avec poigne mais sympathie et humour, elle donnait des instructions et il ne fallait pas plus de 2 minutes à l’équipe pour tomber sous son charme. Moi, j’étais fière d’avoir une maman qui commandait trop bien les autres, une maman lumineuse, une maman sourire.
Dans l’avion, j’avais envie de dire à tout le monde que j’étais sa fille unique, la seule qui aurait la chance d’avoir toute son attention pour toujours.
Je voulais crâner, car une maman comme ça, il n’y en avait pas deux et ça j’en étais certaine.
Aujourd’hui, rien n’a changé.
Ma mère a toujours plus d’éclat que les autres humains.
Elle évolue avec constance, sans jamais céder à la colère ni au jugement, et mange les années avec appétit comme si même sa propre finalité ne l’effrayait pas.
Parfois elle parle de sa mort, comme si c’était celle de quelqu’un d’autre, pour me prévenir des mesures à prendre le jour où ça arrivera.
Quand je proteste, elle me répond :
« Parler de la mort, ça ne fait pas mourir les gens Kalindi ».
Elle a raison, comme d’habitude.
Ma mère, cette femme innarrêtable
Aujourd’hui, ma mère est à la retraite. Les voyages chaque semaine, c’est fini. Mais glander, elle n’y pense pas.
Le matin, au réveil, elle fait du trampoline, puis déjeune avec moi ou ses copines, prend des cours de chant, réapprend le Russe, travaille quelques heures dans une école d’orthopédie, donne des cours de Français, organise des journées vins et fromage, joue du piano, chante à la fête de la musique, s’émerveille au théâtre, corrige mes fautes d’orthographe, vend du champagne et me prodigue des conseils.
Ma mère est l’héroïne de ma vie, la meilleure des femmes, la reine des optimistes, et le drame de tous ceux qui ne l’ont pas pour mère.
Aucun article ne peut lui rendre justice et ce n’est pas grave, parce qu’elle sait déjà tout ça.
Chez nous, on pratique la transparence, et les « je t’aime » n’ont jamais été difficiles à prononcer.
Je vais conclure là-dessus. Sur l’amour que l’on se porte à chacune en oubliant pas d’en garder un peu pour les autres.
Ce secret là aussi, elle me l’a confié : l’affection humaine ne se divise pas mais croît au contraire, se multiplie à l’infini.
Je te souhaite alors d’aimer comme j’aime ma mère, avec simplicité et sans aucune retenue.
Et je te souhaite une belle aventure devant Ben Is Back, le 16 janvier au cinéma !
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