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Féminisme

Rencontre avec Ludwine, développeuse

Ludwine est une passionnée de maths, développeuse autodidacte. Marie.Charlotte l’a suivie à la découverte d’un monde merveilleux : le milieu de l’informatique. Rencontre avec cette jeune femme pleine de ressources, adepte des défis et des problèmes à résoudre.
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La passion des maths

Depuis toute petite, les mathématiques ont toujours été la matière préférée de Ludwine :

« Rigoureuse, j’aime les choses cadrées. La rigueur de la matière offre un côté rassurant : dans les maths, il y a une forme de vérité absolue.

J’aime aussi le côté défi : avoir un problème à résoudre, et devoir se creuser la tête pour trouver la solution. »

Ludwine démonte les clichés : les maths, elle n’avait pas ça dans le sang au départ.

« Je n’ai pas toujours eu des résultats exceptionnels, mais j’ai toujours aimé les maths, et je ne me suis pas laissée démonter par mes résultats. J’ai persévéré. »

Et la persévérance, Ludwine l’a pratiquée, de l’école à la piscine : nageuse de compétition dans sa jeunesse, elle s’entraînait jusqu’à 13 heures par semaine.

Une persévérance qui l’a accompagnée jusqu’à un Master de Recherche (en mathématiques, donc) et au-delà pour sa recherche d’emploi.

« C’est important de faire ce que l’on aime et de s’en donner les moyens »

« Après le bac, je suis allée en classe préparatoire scientifique. Je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire dans la vie, j’aimais les maths, j’ai suivi cette affinité sans prendre de décision quant à mon avenir professionnel. »

Ludwine y passe deux ans et se dirige ensuite vers une fac de maths.

À un moment, je l’arrête. Je veux bien croire que la persévérance peut suffire à pousser les plus rétives aux maths jusqu’au bac, mais au-delà ? Pour aller jusqu’au Master ? Ne faut-il pas avoir quelque chose en plus pour réussir en tant que fille dans cette filière ?

« Il ne faut pas se poser de barrières. Les filles sont autant capable de résoudre des problèmes complexes que les garçons, il n’y a pas de différence de capacités.

Des expériences sociologiques ont montré que les filles avaient les mêmes résultats que les garçons à des tests de mathématiques. Mais dès qu’on leur met une pression psychologique en leur disant que les tests servent à mesurer le niveau des filles par rapport à celui des garçons, elles ont de moins bons résultats. C’est dans la tête. […]

Beaucoup de gens pensent que les maths, c’est que des chiffres et des calculs. Or les mathématiques, c’est essentiellement du raisonnement, de la logique, de la résolution de problèmes. C’est une matière qui permet de structurer la pensée, en donnant un cadre de raisonnement.

L’un des buts est de former l’esprit. Les mathématiques servent en informatique comme un outil pour aiguiser la réflexion, être davantage rigoureux ou critique. C’est comme dans la vraie vie : poser les données d’un problème, chercher le chemin le plus court, optimiser son temps… c’est des maths ! Cela dépasse largement l’aspect calculatoire ! »

Ludwine parle des mathématiques avec tant de passion que l’Éducation Nationale pourrait allègrement l’embaucher pour promouvoir la matière auprès des publics les plus réticents (et notamment les jeunes filles).

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Équation, level Ninja.

Après sa prépa, Ludwine poursuit par une licence de mathématiques à l’université de Franche-Comté, à Besançon.

« J’ai redoublé ma licence (je ne suis pas une élève parfaite, et redoubler, ce n’est pas si grave !). Puis j’ai enchaîné avec un Master 1 de Mathématiques dont cinq mois en Erasmus à Tuebingen en Allemagne. [NDLR : des maths en allemand, c’est sûr : Ludwine AIME les défis !]

Je continue ensuite en intégrant la préparation à l’agrégation de mathématiques mais je rate l’inscription en novembre donc je « perds » cette année, et me consacre à des activités manuelles (dessin, poterie, animation, pâte à modeler…) et je donne beaucoup de cours de maths à côté.

L’année suivante, je retente l’agrégation de maths (ce concours ouvre plus facilement les portes pour être prof en prépa ou pour avoir une bourse de thèse). J’obtiens le CAPES mais je rate l’agrégation. L’année suivante, je fais mon Master 2 Recherche en me spécialisant en probabilités/statistiques en espérant poursuivre en thèse à l’université. »

À la fin de son Master, Ludwine est affectée dans un collège à Beaune, mais elle refuse le poste.

« Je savais que je ne m’épanouirai pas dans ce métier. J’avais besoin de défi, de challenge, et l’idée d’enseigner aux niveaux collège-lycée ne m’apportait pas cette stimulation.

C’est pour cette raison que j’avais opté pour la recherche, mais je n’ai pas eu de bourse de thèse. C’est un mal pour un bien. Un des risques dans la recherche, c’est de se retrouver isolée. On finit par travailler sur un sujet de manière si approfondie que seules quelques personnes sont encore capables de comprendre ce que l’on fait. Ça peut être frustrant.

J’ai donc refusé le poste et je me suis mise à chercher un autre travail ; il était important pour moi de faire quelque chose que j’aimerai vraiment, et de m’en donner les moyens. »

Vérifions l’adage « les maths, ça mène à tout »

À ma grande surprise, Ludwine n’était pas une geek accomplie. Elle n’a pas commencé à coder dans sa chambre d’adolescente, avec son premier ordinateur. Pire encore, elle n’y connaissait strictement rien en informatique avant de décrocher son premier emploi.

« Mon père est informaticien, mais moi, je ne m’y étais jamais intéressée. Je n’ai eu Internet qu’à partir de mon Master 2 [parce que son copain avait Internet, NDLR] et je n’étais vraiment pas très à l’aise avec les ordinateurs ! Mon vieil ordinateur me servait surtout à rédiger mon mémoire, et jouer au Solitaire ! J’ai eu à écrire quelques lignes de code pour mon mémoire et pour l’agrégation mais ce n’était pas avec un grand enthousiasme. »

Oui, vous avez bien lu. Cette fille a vécu une bonne partie de sa scolarité sans ordinateur et sans Internet. Et elle est devenue développeuse. Je ne cache pas mon étonnement.

« Je regardais les offres sur Monster, déprimée parce que rien ne me correspondait. Puis j’ai vu une offre : « cherche Bac+5 scientifique, école d’ingénieur ou fac pour faire du développement ». J’ai répondu. Ils m’ont fait venir à Paris pour un entretien, le premier de ma vie ! J’ai été prise et tout s’est enchaîné. J’ai eu deux semaines pour déménager. »

Pourquoi avoir accepté un job auquel tu ne connaissais rien ?

« Je n’aurais jamais pensé travailler un jour dans l’informatique : j’étais bourrée de préjugés. J’entendais souvent dire que l’informatique c’est des 1 et des 0…

À l’entretien, en discutant du poste, je me suis rendu compte qu’il y avait des similitudes avec les maths, dans le sens où écrire un algorithme ou un programme participe d’un raisonnement similaire à une démonstration de théorème : on a des hypothèses, des conditions initiales que l’on doit respecter, et on veut arriver à un certain résultat à la fin. Je me suis donc lancée en me disant que ça avait des chances de me plaire. »

Premier job, premiers pas de développeuse

Après une formation de cinq semaines de laquelle elle avoue « ne pas avoir retenu grand-chose ! », Ludwine est lâchée sur le terrain.

Quand on sait que le quidam lambda galère à faire valoir ses 256 stages comme expérience professionnelle valide, la confiance accordée à une débutante absolue dans ce domaine a de quoi faire pâlir d’envie certain-e-s d’entre nous. Mais c’est la loi de l’offre et de la demande qui pousse les employeurs à revoir leurs critères à la baisse :

« Ils manquent vraiment de candidat-e-s dans le domaine informatique, donc ils prennent des gens qui n’ont au départ, aucune connaissance dans le domaine, mais qui ont « une tête bien faite ».

Tant que l’on est curieux-se, motivé-e, que l’on a le bon état d’esprit pour se lancer et apprendre le métier, ça peut suffire pour commencer.

Pour ce premier poste, j’étais développeuse Java. J’ai participé au développement d’une application de service à destination des collectivités. »

Apprendre l’informatique en autodidacte : quel niveau de difficulté sur l’échelle de Mac Gyver ?

« C’est un domaine très accessible je trouve, dans le sens où tu peux trouver énormément d’informations sur Internet via des tutoriels ce qui te permet de te former toi-même. Au début je suis pas mal allée sur Le site du zéro, idéal pour les débutant-e-s, avec des explications très accessibles pour ceux qui ne connaissent pas le jargon informatique. »

Ludwine a aussi appris le monde de l’entreprise sur le tas.

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L’état d’esprit de Ludwine, à l’assaut de son premier job. 

« Je suis restée un an dans la première entreprise. Au bout de huit mois, je sentais que j’apprenais moins. Le travail n’était pas assez exigeant pour moi, je crois que ça devenait incompatible avec mon perfectionnisme et mon envie de progresser !

J’ai changé pour une société de services, dans laquelle je suis restée un peu moins de deux ans. Le recrutement s’est beaucoup joué sur la personnalité et la motivation, ils donnaient vraiment aux gens l’opportunité de se former, de s’investir et de progresser, même pour ceux avec un profil un peu atypique, comme le mien.

J’ai été envoyée en mission chez voyages-sncf.com, en tant que prestataire, je travaillais dans leurs locaux. C’était une super expérience. En travaillant à côté des équipes internes, tu comprends mieux comment ça marche, les enjeux, les difficultés ! Personnellement, je prenais le train un week-end sur deux donc je me sentais particulièrement touchée par cette mission. J’ai même résolu des bugs qui me concernaient directement !

Vous voyez la charte graphique de l’e-billet ? C’est moi qui l’ai refaite !

J’ai d’abord intégré l’équipe de maintenance, pour résoudre des anomalies en production (les bugs que les voyageurs remontent, par exemple). J’ai aussi intégré de nouvelles gammes tarifaires, offres promotionnelles, etc. C’était très motivant parce que mon travail impactait directement les gens, et je pouvais voir le résultat !

Puis j’ai changé d’équipe : davantage de développement cette fois avec l’ajout de fonctionnalités sur l’application. J’ai par exemple travaillé sur la mise en place d’un service d’après-vente sur le site voyages-sncf.com. »

Ambiance et atmosphère : une émulation communautaire

Ludwine insiste sur la richesse de la communauté informatique, dans laquelle elle est elle-même très investie. Au début, naturellement, elle est entrée en contact avec d’autres développeur-se-s, dans sa quête d’information sur un domaine dont elle ignorait tout.

« Chaque soir, on trouve des dizaines d’événements gratuits en ligne (conférences, ateliers, hackathon, concours…) pour apprendre avec des intervenants. Il existe des communautés par langage de programmation, par technologie.

Des groupes organisent des événements, par exemple en invitant des spécialistes pour faire des conférences, y compris à l’international, pas seulement en France.

Il existe aussi des soirées de live coding : les intervenant-e-s codent devant toi pour te montrer comment ça marche. Enfin sous un autre format, tu viens avec ton ordinateur, et c’est toi qui codes souvent en pair-programming (c’est à dire avec un autre développeur), et tu apprends un nouveau langage par exemple. Une autre façon de s’impliquer est de participer à des projets open-source.

L’informatique est de mon point de vue un domaine vraiment accessible, il y a possibilité d’apprendre facilement et gratuitement. Je ne connaissais rien à l’informatique quand j’ai commencé : il me manquait toute la culture informatique, tout le jargon ! Il a fallu que je m’immerge dans le langage informatique, pour apprendre tout ce qui m’aurait manqué au quotidien. »

Où l’on reparle de sexisme chez les geeks

C’est un fait, le milieu de l’informatique est un milieu très masculin : les filles y sont rares. Et certaines regrettent et dénoncent le sexisme dont elles sont victimes, un sujet que nous avions déjà abordé (également ici, et ).

Ludwine, qui a également son lot d’anecdotes sexistes, relativise le problème :

« J’ai pu entendre de quelques filles quelques anecdotes sur des mecs qui avaient un fort ego… et qui acceptent mal de voir une fille réussir aussi bien ou mieux qu’eux… Mais personnellement, je n’ai jamais été face à cette situation. Les gens sont plutôt positifs par rapport à mon parcours ; je n’ai jamais vraiment ressenti d’hostilité à mon égard.

Mais c’est vrai qu’on aimerait être reconnues pour des compétences réelles… J’ai déjà eu le commentaire « T’es une fille donc t’inquiète pas, tu n’auras pas beaucoup de questions techniques à l’entretien ! ». Le discours que j’entends le plus est l’envie que les femmes soient plus présentes dans les domaines informatiques.

Il y a une vraie volonté d’attirer les femmes dans ce milieu, mais un des constat est qu’il faudrait avoir un discours en ce sens dès la primaire ou le collège. Après c’est souvent trop tard car certaines femmes se sont déjà mis en tête que ce n’est pas pour elles, à tort parfois.

Je sais qu’il y a des femmes qui ont « peur » d’aller aux soirées informatiques car ça peut être intimidant d’être « la/les seule(s) femme(s) ». Je fais partie de l’association Duchess France qui existe depuis 3 ans maintenant. Nous sommes juste un groupe de femmes développeuses qui se sont réunies pour montrer qu’il y a des femmes dans l’informatique, pour les rendre un peu plus visibles. Nous organisons des événements régulièrement ouverts aux hommes et aux femmes.

On espère que cette démarche va donner envie à des femmes d’oser se lancer, d’être plus présentes dans la communauté, de proposer plus de Talks aux conférences… »

Aux filles qui galèrent : osez !

« Je pense que l’on manque de modèles féminins dans l’informatique. Aux filles qui galèrent : il faut oser faire ce que l’on aime. Il ne faut pas se laisser arrêter par des futilités. Vous n’avez rien à prouver et vous avez autant votre place que les hommes dans ce milieu !

Il faut sans doute s’imposer davantage pour être prise au sérieux, mais ça paie : en étant peu nombreuses on se fait plus facilement remarquer, par exemple. »

Ludwine organise des événements techniques le soir sur son temps libre. Elle s’est également exprimée lors de plusieurs conférences techniques informatiques. Des activités « facultatives » mais qui lui apportent beaucoup sur le plan professionnel :

« S’impliquer dans des communautés, au-delà d’accroître ses compétences techniques, c’est aussi créer son réseau, se créer des opportunités pour des postes plus intéressants ou plus prestigieux. »

Et il n’y a pas que Duchess France pour rassembler les pionnières de ce milieu qui impressionne la novice que je suis. Girls in Web, Girls in Tech, le réseau des femmes dans l’informatique tisse sa toile. Et si le métier de développeur peine à acquérir ses lettres de noblesse en France, outre-Atlantique c’est l’Eldorado.

Les développeurs, ces « nouveaux créateurs »

Le métier de développeur touche de nombreux domaines. Les interactions avec d’autres équipes sont nombreuses. Le développeur va être celui qui implémente des fonctionnalités qu’on lui demande. Mais il a aussi force de proposition : c’est aussi un créateur. C’est un métier qui demande rigueur et imagination.

« En France, ce métier n’est pas encore très bien vu (car mal connu ?). Aux États-Unis, le développeur est mieux vu, on est très loin du cliché du geek qui code tout seul devant son ordi. Ce sont de véritables créateurs, ce qui correspond d’ailleurs davantage à la réalité du métier ! Les développeurs hésitent moins, j’ai l’impression, à lancer leur start-up, à défendre leurs idées, à innover.

Rigueur et création ne sont pas antinomiques ! Selon moi, ce sont deux qualités essentielles pour un bon développeur. C’est vraiment un métier pour les gens qui aiment les défis intellectuels, qui sont curieux, ont envie d’apprendre, sont créatifs. C’est une source d’innovations. »

Et les « gros » du secteur l’ont bien compris : des entreprises comme Google cherchent à attirer les jeunes (en particulier les femmes, souvent mal considérées), et soutiennent énormément de projets de start-up pour débusquer les potentiels « petits génies ».

C’est une bonne situation, ça, développeur ?

À n’en pas douter, c’est un métier d’avenir. Les besoins sont importants, et les candidat-e-s qualifié-e-s pas assez nombreux-ses, par rapport à la demande.

Un-e nouvel-le embauché-e peut espérer commencer aux environs de 30-35 000 € (salaire annuel brut), selon ses diplômes et son expérience. On peut espérer atteindre 40-45 000 € avec 3 ans d’expérience. Et les perspectives d’évolutions sont larges :

« Il y a plein de métiers dans et autour de l’informatique dans lesquels tu peux te recycler sans avoir besoin de suivre d’autres formations. Tu peux évoluer dans et en dehors de l’informatique pure, en passant par exemple chef de projet, en montant une start-up, en étant spécialiste et conseiller pour une technologie…

Je ne me vois pas forcément faire la même chose toute ma vie, donc je trouve ça rassurant d’être dans un milieu dans lequel je sais que je vais pouvoir évoluer. Ce n’est pas fermé ! »

Le statut d’indépendant est également prisé dans la profession : il permet d’alterner (voire de choisir) les projets sur lesquels on va s’investir. La rémunération est plus variable, mais pour celles et ceux qui ont le goût du risque, l’aventure peut être rentable.

« Quand tu as une idée d’application, tu peux la développer, la mettre en ligne gratuitement. Mais tu peux aussi la rendre payante. Je connais un développeur qui a mis son application en vente, et a récupéré 10 000 € en un mois. Ça laisse une grande liberté pour faire des choses à côté du boulot ! »

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Ça va, c’est pas trop mal. On survit, quoi. 

À celles qui veulent se lancer : que mettre dans leurs bagages ?

Il ne faut pas négliger les maths ! La rigueur de raisonnement et la structure de réflexion que confère cette matière sont des qualités essentielles au domaine informatique.

« Tu vas écrire des algorithmes, donc il faut que tu aies une certaine rigueur de pensée.

Ces dernières années, avec le volume de données qui explose sur Internet , on recherche de plus en plus de « data scientists ». Pour beaucoup, c’est un des métiers d’avenir, avec un profil maths + informatique. Je pense que c’est important de ne pas négliger les maths. Je croise pas mal de personnes qui me disent regretter de ne pas avoir été plus attentif à leurs cours de maths pendant leurs études. »

Idem pour l’anglais : si Ludwine reconnaît ne pas avoir un niveau exceptionnel, l’anglais lui est indispensable car c’est la langue de l’informatique.

Le mot de la fin ? Relativiser, sans pression.

Ludwine m’avoue avoir été complexée par son parcours très « académique » et son arrivée tardive sur le marché du travail.

« J’ai commencé à travailler à 26 ans. Et avant, je n’étais pas très sûre de ce que je voulais faire. On te fait croire qu’il faut déjà choisir au lycée, qu’il faut les meilleurs résultats possibles, que tout se joue sur tes bulletins scolaires ; je ne pense pas que ce soit vrai, ta vie se construit au fur et à mesure et il n’y a pas de chemin parfait.

J’ai mis plus de temps à me lancer dans une voie, je complexais parce que très souvent, j’avais trois ans de plus que mes collègues à niveau d’expérience égal, mais au final ça fait aussi partie de ma force. J’ai une formation différente, une expérience différente et un regard différent, ça me donne une autre approche et c’est pas plus mal.

Ce n’est pas si grave de pas avoir fait « les bonnes études » ou choisi « une route toute tracée », c’est avant tout ce que tu vas dire toi, et ce que tu vas dégager qui fera la différence. Les diplômes et les résultats scolaires ne déterminent pas tout. Il y a bien sûr un paramètre chance, mais c’est à chacun de se créer ses opportunités, de se fixer des objectifs et de rester déterminé pour les atteindre, et être patient.

L’informatique est un milieu plein de possibles ! Il y a plein de choses à faire pour les passionné-e-s et de la place à l’innovation et aux idées ! »

Merci à Ludwine d’avoir partagé sa profession (et sa passion) ! Retrouvez-la sur Twitter @nivdul !

Quelques liens pour s’informer :


Les Commentaires

23
Avatar de NanooChan
24 septembre 2013 à 13h09
NanooChan
Bonjour! je suis développeuse (enfin en BTS mais j'ai fait un DUT avant que j'ai foiré à cause du niveau des maths  alors que j'adore l'informatique...)
L'important c'est la logique peut importe qu'elle vienne des maths ou d'ailleurs! les maths on en utilise pas au jour le jour c'est promis!!
Oui on manque de modèle féminin dans ce milieu... Personnellement j'en ai un vu que ma maman est elle même informaticienne! d'ailleurs vous voulez un scoop? quand elle a fait ses études les classes infos était 50/50 filles/garçons! sisi je vous jure!!

par contre je ne suis pas d'accord avec les qualités essentielles citées, pour moi la logique et la fainéantise sont les plus grandes qualités du développeur. Je m'explique : être fainéant = ne pas vouloir faire deux fois la même chose donc on se casse la tête à faire tout bien la première fois pour pouvoir réutiliser ce qu'on a écrit et pour ne pas avoir à revenir quinze fois sur la même parcelle de code!

pour ce qui est du sexisme : mon prof d'assembleur (premier langage) m'a souvent répété "mais tu t'es trompée secrétaire c'est pas cette section!!" je vous parle pas de la haine que j'avais contre lui sinon j'y suis pour la journée...

par contre chapeau tu as fais du dév en classe sans rien savoir sur la programmation avant!!!

pour ce qui est du site du zéro féminin je ne suis pas contre car le sexisme de certains codeur est lourd (pas tous bien sur certains sont super content qu'il y ai des filles dans le milieu) et si tu as le malheur de poster un commentaire ou un problème sur un forum et qu'il se rendent compte que tu es une fille il prôneront le problème de "l'interface chaise clavier" autrement dit que le problème vient de la personne assise sur la chaise....

nb : le web design n'est pas du développement! vous allez me vexer si vous dites ça.... (ce qui ne veut pas dire que c'est pas un super métier ou quoi hein! c'est juste que c'est pas être informaticien que de designer un site web surtout avec toutes les nouvelles technologies où tout est prêt (les cms)!!)
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