Pour « une France plus juste et plus forte ». C’est par cette formule éloquente qu’Emmanuel Macron a justifié, mardi 16 janvier, l’ensemble des mesures énumérées durant la conférence de presse qu’il donnait à l’Élysée.
Une semaine après la nomination du gouvernement de Gabriel Attal et pendant près de deux heures et demie, le chef de l’État a répondu aux questions de 250 journalistes invités pour l’occasion, et ainsi donné l’orientation conservatrice de la suite de son quinquennat. Voici les principales mesures à retenir.
Un « réarmement démographique » de la France
Avec une baisse de plus de 6 % des naissances en 2023, les Françaises et les Français n’ont jamais fait aussi peu d’enfants depuis la Seconde Guerre mondiale. Plutôt que de s’interroger sur les multiples raisons expliquant cette chute de la natalité (au hasard, la baisse du pouvoir d’achat, la peur de l’avenir face à la montée des extrêmes et le réchauffement climatique, l’évolution de nos modes de vie et de nos aspirations personnelles…), le président a soutenu que celle-ci était principalement liée à une baisse de la fertilité masculine et féminine.
Et donné sa solution : un « grand plan » contre l’infertilité, mais surtout un « réarmement démographique », matérialisé par une refonte du congé parental en un « congé de naissance » plus court mais « mieux rémunéré ». Déjà évoqué en juillet par Aurore Bergé, alors ministre des Familles et des Solidarités, ce nouveau congé ne durerait plus trois ans, à répartir entre les deux parents, mais six mois pour chacun d’eux.
Plus de théâtre, d’histoire de l’art, d’instruction civique… mais pas plus de moyens
Emmanuel Macron a aussi de grands projets pour l’école. Alors qu’une grande grève des personnels de l’Éducation nationale est prévue le 1er février pour faire entendre leurs revendications sur leurs conditions de travail et leurs salaires, le chef de l’État n’a que peu abordé ces sujets et a préféré flatter l’aile conservatrice de son électorat.
Il a ainsi promis une « instruction civique refondée » qui se baserait « un volume horaire doublé », à savoir « une heure par semaine dès la cinquième, avec en appui les textes fondateurs de la Nation » et l’apprentissage de la Marseillaise en classe au primaire.
Autre annonce : celle de faire du théâtre « un passage obligatoire au collège dès la rentrée prochaine », tandis que l’histoire de l’art fera son apparition dans les programmes scolaires du secondaire, comme c’est aujourd’hui le cas pour la musique et les arts plastiques.
Emmanuel Macron est revenu sur l’obligation de port de l’uniforme dès le collège, annoncé par Gabriel Attal, alors ministre de l’Éducation. Après une expérimentation prévue dans une centaine d’établissements, une généralisation est prévue pour 2026 en cas de résultats concluants.
Et pour parfaire ces annonces d’une école d’un autre temps, le président a appelé à instaurer « dès cette année » une « cérémonie de remise de diplômes » dans les collèges et lycées, tandis que le Service national universel (SNU) sera « généralisé » dès la seconde.
Enfin, il a aussi été question de « reprendre le contrôle de nos écrans » en déterminant leur « bon usage pour nos enfants, dans nos familles comme en classe ». « Il y aura peut-être des interdictions, il y aura peut-être des restrictions », a prévu le chef de l’État, sans expliquer comment il compte interdire aux parents de déterminer eux-même l’usage des écrans au sein du foyer. Ni comment ce « contrôle » va aller de pair avec le déploiement à l’école de l’intelligence artificielle, promis en grande pompe par Gabriel Attal il y a un mois… Des experts devraient à ce sujet rendre leurs travaux « fin mars ».
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Plus de reste à charge sur les médicaments
Parce qu’il ne rate jamais une occasion de culpabiliser les plus précaires qui dépensent vraiment leur argent n’importe comment, Emmanuel Macron a annoncé le doublement des franchises médicales sur chaque boîte de médicament remboursée et acte paramédical : elles passeront ainsi de 0,5 centimes à 1 euro. Une mesure qui permettra de réaliser 800 millions d’euros d’économie par an.
« On consomme trop de médecine. Mais il n’y a pas d’argent magique. Quand ce n’est pas le consommateur qui la paye, c’est le contribuable qui la paye. Quand je vois ce que nos compatriotes peuvent dépenser pour des forfaits téléphoniques, se dire qu’on va passer de 50 centimes à 1 euro sur une boîte de médicament, je n’ai pas le sentiment qu’on fait un crime terrible », a osé Emmanuel Macron.
Autre mesure de santé : la régularisation de « nombre de médecins étrangers qui tiennent parfois à bout de bras nos services de soins » et qui devrait permettre de résorber les déserts médicaux. Cette mesure concernerait, selon Libération, près de 2 000 praticiens diplômés hors de l’Union européenne.
Un hommage aux victimes françaises des attentats du 7 octobre
Emmanuel Macron a rappelé que 41 Français·es ont perdu la vie lors des attaques terroristes perpétrées en Israël par le Hamas le 7 octobre dernier. Un hommage leur sera rendu le 7 février prochain lors d’une cérémonie qui se déroulera sur l’esplanade des Invalides, à Paris.
« Je rendrai hommage à ces victimes aux côtés de leurs proches, de leurs familles et de tous ceux qui voudront nous y rejoindre », a-t-il déclaré, avant de soutenir que la France négociait actuellement pour la libération des trois otages français encore présents dans la bande de Gaza.
Par ailleurs, le président a affirmé que la France menait des opérations d’aide humanitaire à Gaza en coopération avec l’armée jordanienne.
Une réaffirmation de son soutien à Gérard Depardieu
Interrogé sur ses propos élogieux à l’égard du comédien dans « C à Vous » en décembre, mis en examen pour « viols », le chef de l’État a déclaré n’avoir « aucun regret » d’avoir défendu la présomption d’innocence. Il a toutefois concédé regretter de « ne pas avoir assez dit combien la parole des femmes est importante ». Des regrets trop faibles pour celui qui se targue d’avoir fait des droits des femmes la « grande cause » de son quinquennat…
Les Commentaires
le congé parental plus court c'est un non sens il faudrai au contraire qu'ils sois mieux réénumérée que le congé paternel sois obligatoire et plus long et permettre a ce que tous parent puissent avoir accès a un mode d'accueil pour que le congé parental sois un vrais choix .Et c'est tout a fait contradictoire avec une politique nataliste ils sont pas logique