Je suis une grosse flipette. Je veux dire, pas dans toutes les situations de la vie, je peux sauter en parachute ou me débarrasser d’un insecte chelou sans crier, je garde mon calme si quelqu’un est blessé et je fais beaucoup de progrès sur ma phobie des guêpes et autre frelons.
Mais je n’ai jamais regardé de film d’horreur parce que je ne supporte pas. J’ai fait une tentative avec Saw qui n’a pas trop mal fonctionné parce que c’est seulement de l’horreur physique. Mais mettez-moi en face de n’importe quel film paranormal et vous êtes sûr•es de me voir sursauter, me cacher les yeux toutes les demi-secondes et que je sois incapable de m’endormir le moment venu.
Fab confirmera après m’avoir vu bondir à peu près quinze fois devant la vidéo que je m’apprête à vous présenter.
Parce que oui, pour vos beaux yeux, j’ai fait face au danger en affrontant une vidéo de pas moins de cinq longues minutes avec un potentiel de jump scares haut comme la tour Eiffel. Cette vidéo, c’est celle du youtubeur de la chaîne Now You See It, qui nous explique ce qui fait qu’un film est effrayant.
Voyez par vous-même (en vrai, si vous voulez pas regarder, ce que je comprends TOUTAFÉ, j’explique après hein, fuyez pas) :
Now You See It utilise des extraits d’un long-métrage et du court-métrage dont il est inspiré, basés sur le même concept et réalisés par David F. Sandberg. Ils sont tous deux titrés Lights Out. Vous pouvez voir les deux scènes de 0:44 à 1:07 pour le film, et de 1:08 à 1:34 pour le court-métrage. Laquelle est la plus effrayante selon vous ?
Le youtubeur parie sur le fait que vous ayez choisi le court-métrage… et il vous explique que c’est grâce à la maîtrise parfaite de beaucoup de techniques d’horreur déployée dedans que c’est le cas, alors que le long-métrage les met moins à profit.
La première différence à pointer est la différence de longueur du « clic
». Dans le court-métrage, vous patientez quatre secondes de plus avant la fin de cette scène.
« Chaque seconde de plus est beaucoup de suspense ajouté au moment final. »
Pour bien mettre en évidence cette différence, il fait la comparaison avec la scène du clown dans Poltergeist (à 2:02) :
« Pour obtenir la plus grosse frayeur, est-ce que vous pointez la caméra pendant trente longues secondes sur ce clown qu’on doit donc regarder inconfortablement et vous le faites disparaître au dernier moment, ou est-ce que vous le laissez apparaître quelques secondes à chaque fois ? C’est faire un choix entre un gros jump scare ou plein de petits jump scares. »
Et selon lui, c’est le suspense et l’inconfort que les trente secondes d’attente ajoutent qui provoquent le plus gros sursaut.
Une autre différence entre les deux films est le plan puissant du court-métrage à 2:59 :
« C’est le point de vue de la créature qui regarde la femme, comme un prédateur regarderait sa proie. Cela fait apparaître la femme petite et impuissante. »
Comme l’explique le youtubeur, c’est quelque chose qui est récurrent dans les films d’horreur, alors que dans le long-métrage, on switche de la réaction de la femme à la créature, sans cette perspective puissante.
Now You See It pointe un autre élément important pour provoquer la peur dans les films d’horreur : le lieu.
On pourrait croire qu’un lieu inconnu est plus effrayant qu’une chambre à coucher… mais en réalité, le fait que « ces monstres, serial-killers ou encore créatures surnaturelles envahissent des lieux où nous nous sentons en sécurité » est encore plus effrayant. Or, dans le long-métrage, on est dans un entrepôt étrange… alors que dans le court-métrage, on est dans la maison de la jeune femme, qui est en pyjama et s’apprête à se coucher. Mes cauchemars vous remercient.
Le court-métrage est plus effrayant grâce à la maîtrise parfaite de beaucoup de techniques d’horreur déployée dedans.
Deux dernières astuces sont pointées par le youtubeur pour expliquer pourquoi le court est plus effrayant que le long : dans le court-métrage, lorsqu’elle éteint la lumière, la jeune femme reste éclairée par la lumière de la chambre quand le monstre apparaît, alors que dans le long-métrage, elle disparaît dans le noir en même temps qu’il surgit, ce qui semble l’éloigner du danger.
Et la dernière chose qu’il perçoit comme davantage effrayante dans le court-métrage est le fait que la jeune femme doive marcher dans le couloir dans lequel se trouve la créature pour atteindre l’interrupteur, alors qu’elle est déjà à son niveau dans le long-métrage…
Est-ce que c’est la manière dont vous l’avez perçu aussi ou est-ce que, comme il pose lui-même la question, vous trouvez qu’il exagère ? En tout cas, moi, je sais qui ne pourra pas dormir ce soir (spoiler : moi).
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires