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Cinéma

No Dormiras, une leçon d’horreur à l’espagnole

Gustavo Hernández s’empare des codes de l’horreur, les modernise, les surpasse, et sort de son chapeau No Dormiras, un film précis qui interroge les rapports des artistes à leurs mentors. Entre insomnie et hallucinations, cette pépite espagnole ne te laissera plus dormir en paix…

En partenariat avec Eurozoom (notre Manifeste)

Il y a plusieurs semaines, je redécouvrais le frisson dans la petite salle de cinéma de la rue Balzac, sur les Champs-Elysées.

Plongés dans le noir, les journalistes s’étaient installés plutôt loin les uns des autres, pour jouir d’un espace confortable.

Je les imitais, et m’asseyais au fond, les mains jointes, le regard attentif.

Ça commençait…

No Dormiras, une intrigue originale et précise

Parfois, l’horreur pâtit d’un manque de rigueur.

Un scénario approximatif, des jump scares balancés de-ci de-là sans que ce soit nécessaire, un sound design agressif… et j’en passe.

Mais d’après moi, l’horreur ne peut pas souffrir d’« à peu près ».

Au même titre qu’une blague doit être millimétrée et bien timée pour fonctionner, les mécanismes d’effroi doivent être précis afin de provoquer la peur, la vraie.

C’est le cas de No Dormiras, le nouveau film de Gustavo Hernández, créateur de fictions efficaces comme The Silent House.

Alors, de quoi ça parle ?

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Dans un hôpital désaffecté, une troupe de théâtre répète une pièce. En compétition pour le rôle principal, la jeune Bianca compte bien se donner corps et âme.

La compagnie est menée par Alma, une femme froide, opiniâtre et autoritaire.

Pour que les comédiens donnent le meilleur d’eux-mêmes, elle les invite à ne plus dormir.. du tout. 

L’insomnie à long-terme est censée les pousser dans leurs retranchements et leur permettre de livrer une performance hors du commun, qui viendrait du plus profond d’eux-mêmes.

Une idée saugrenue qu’accepte pourtant la jeune Bianca, prête à tout pour obtenir le « rôle d’une vie ».

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Bien entendu, l’hôpital devient rapidement l’objet de forces inconnues. Il y aurait donc un « autre côté »…

J’ai été prise par l’histoire dès les premières minutes de No Dormiras. Je trouvais le synopsis passionnant dans sa manière d’aborder l’ambition.

Jusqu’où peut-on aller pour plaire à son mentor ? Quelles relations l’artiste peut-il tisser avec son art ?

Gustavo Hernández pose des questions peu abordées par le genre horrifique. L’intrigue se déroule avec fluidité, et captive sans en faire trop.

No Dormiras et son casting brillant

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Le casting séduit très rapidement.

L’actrice principale, en la personne d’Eva de Dominici, tient ici son premier rôle au cinéma. Originaire d’argentine, elle côtoie ici Belén Rueda, une habituée des plateaux espagnols.

Tu la connais sûrement pour avoir été la tête d’affiche de L’Orphelinat, le beau succès de Juan Antonio Bayona, sorti en 2007.

Elle sera d’ailleurs bientôt à l’affiche d’un film original Netflix : Sara’s Notebook.

Ces deux comédiennes, aidées par la talentueuse Natalia de Molina (Kiki, l’amour en fête), portent l’intrigue avec force.

Parfaites dans l’exercice, elles humanisent les étranges personnages imaginés par la scénariste Juma Fodde.

No Dormiras, une fiction à plusieurs lectures

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Un film n’est jamais juste un film. Il délivre toujours un message, une intention, et renvoie à des faits sociétaux.

À l’image de ses pairs, Gustavo Hernández façonne une histoire complexe, où se mêlent mille sentiments humains. Entre réalité et surnaturel, No Dormiras essaye de nous semer.

C’est précisément ce que j’ai aimé : cette sensation de perdre pied, de ne plus savoir qui et quoi croire.

Un sentiment renforcé par la pluralité des lectures proposées par le film.

Libre à toi de t’emparer d’un axe de compréhension plutôt qu’un autre, et de repartir du film avec la morale qui te sied.

En tout cas, on sort de No Dormiras la tête pleine de théories et le coeur encore battant…

Le film sera en salles ce 16 mai 2018. Tu es prêt·e ?

À lire aussi : Pourquoi voir « Une femme heureuse », l’échappée belle de Gemma Arterton ?


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