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Culture

Pourquoi voir « Une femme heureuse », l’échappée belle de Gemma Arterton ?

Tara plaque tout pour oser la liberté, dans « Une femme heureuse ». Kalindi te parle de son coup de coeur cinéma, qui encourage l’émancipation et les errances solitaires.

En partenariat avec KMBO (notre Manifeste)

En février, j’ai découvert les petites joies de la solitude.

Invitée au festival international du cinéma fantastique, j’allais devoir passer quatre jours dans un petit village accroché tout en haut des montagnes, à Gérardmer.

D’abord inquiète, j’ai vite ignoré mes craintes pour me concentrer sur une toute nouvelle évidence. Être seule = un kiff sous estimé. 

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C’était fixé : j’allais m’y risquer plus souvent. Et faire durer cette solitude dans le temps.

Ça commencerait par une journée de temps et temps avant de, pourquoi pas, s’étendre à des vacances.

Pour l’instant ça n’en est qu’au stade d’idée séduisante. Mais je me sens capable de passer le cap, comme Gemma Arterton, héroïne mutique d’Une femme heureuse.

Voir Une femme heureuse pour son héroïne

En salles le 25 avril 2018

J’ai découvert Gemma Arterton en 2010 dans

Tamara Drewe de Stephen Frears. Elle y incarnait une femme libérée et incandescente, pour qui les hommes étaient tous transis d’amour.

Débarrassée de son côté fatal, Gemma s’essaie désormais à la routine et ses désagréments. 

Dans Une femme heureuse, elle est Tara.

Et ne va pas croire le titre du film de Dominic Savage. Tara est loin d’être heureuse. Enfin, elle essaie aussi fort qu’elle peu.

Mais ses cernes trahissent son ennui.

Femme au foyer, Tara passe ses journées à s’occuper de la maison et de ses deux enfants.

Le matin, son mari lui fait mollement l’amour, ne remarquant jamais les larmes qui roulent dans ses yeux. 

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Sa femme ne l’aime plus, enfin plus comme avant. Mais ça lui passe au dessus. Il est si occupé…

« J’ai besoin de changement. »

Elle le dit dès le début du film. Mais pour sa mère, l’ennui n’est qu’une passade. Un rite obligatoire dans la vie d’une femme mariée, et mère de surcroit.

Bien sûr, elle pourrait prendre des cours, trouver un job. Mais sa mère l’en dissuade :

« Tu as 30 ans, c’est trop tard. »

Alors Tara n’en peut plus. Elle a besoin d’une échappée belle. The Escape, c’est d’ailleurs le titre original du film de Dominic Savage.

Un jour, sans crier gare, Tara plaque tout. Elle laisse mari et enfants derrière elle et part à Paris, la ville de toutes les romances.

Son téléphone est éteint. Les hommes sont beaux, surtout Jalil Lespert. Avec lui, elle essaye autre chose. Le flirte sans avenir, la promenade insouciante. 

Rien ni personne ne l’empêche d’errer à sa convenance. Elle est libre, pour la première fois depuis longtemps. 

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C’est en tout cas ce que j’imagine. Peut-être n’a t-elle jamais été vraiment libre en fait. Personne ne le sait.

Gemma Arterton est parfaite en Tara. Elle est si belle cette femme qui s’ennuie. Et l’est encore plus quand elle cesse.

Tout le film repose sur ses épaules. À aucun moment elle ne vacille. Les pieds bien ancrés dans son personnage, elle porte toute l’intrigue, et ça a l’air de ne lui couter aucun effort.

Gemma est Tara, pendant 1h45.

Voir Une femme heureuse pour son récit

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J’ai survolé l’intrigue principale, mais je dois te parler de la substance même du récit.

Oui, Une femme heureuse parle d’ennui. Mais le cœur du film tient selon moi en un autre mot : OSER.

En sortant de la projection presse, il y a plusieurs semaines, c’est ce qui a occupé mes pensées.

Il faut oser. Et surtout oser être libre

Tara s’émancipe, non seulement de son mari mais aussi des conventions sociales qui veulent qu’une mère doit l’être jusqu’à la fin.

En fuyant sa vie morose, Tara abandonne forcément ses enfants. 

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Quelque chose qu’on ne fait pas quand on est une mère. C’est ce qu’on nous a toujours dit.

En dépit du qu’en dira t-on et de la souffrance que cette décision lui impose, Tara ose penser à elle avant tout. 

Même si ses choix sont bien évidemment critiquables, Tara a pour elle de s’émanciper totalement des codes qui régissent sa vie.

Sa nouvelle existence, c’est elle qui la façonnera à coup d’improvisations.

Seule dans une nouvelle ville qu’elle ne connait pas, elle peut tout recommencer, et être Une femme heureuse.

Voir Une femme heureuse, pour sa liberté

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En sortant du nouveau film de Dominic Savage, j’avais la tête pleine d’interrogations.

Suis-je d’accord avec les décisions de Tara ? Aurais-je fait la même chose à sa place ? Aurais-je osé ? Peut-on tout abandonner ? Que deviendront ses enfants ? Peut-on être mère à mi-temps ? Et à distance ?

Le temps a ensuite passé et j’ai compris une chose : je n’avais pas besoin d’être d’accord avec ses choix. Sa vie lui appartient. 

Cette prise de conscience est précisément celle que veut déclencher Une femme heureuse.

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Le film fonde ses principes sur cette grande idée : tu es libre de faire ce qu’il te plait, peu importe tes engagements.

Alors oui, ça ressemble à un poncif.

Pourtant, c’est l’assise de tout. 

Sans fioritures, juste avec sincérité, Dominic Savage construit un récit inspirant.

Savait-il seulement qu’il déclencherait des envies de liberté, sous le soleil franc de Gérardmer ?

Une femme heureuse est un film moderne et libre, à découvrir dès aujourd’hui.

Voilà la liste des salles dans lesquelles le film est diffusé cette semaine :

Agen CGR Agen (ex Cap’Cinéma) Aix-les-Bains Victoria Angers 400 coups (Les) Annecy Les Nemours Antony Select (Le) Beauvais CGR Beauvais (ex Cinespace) Besançon Victor Hugo (Le) Bourg-Saint-Maurice Coeur d’or (Le) Brest Studios (Les) Cannes Arcades (Les) Clermont-Ferrand Ciné Capitole Dijon Devosge Fontainebleau Ermitage (L’) Fréjus Vox (Le) Grenoble Nef (La) La Rochelle CGR Dragon La Teste-de-Buch Grand Ecran Lille Métropole (Le) Limoges Lido (Le) Lorient Cinéville Lyon Comoedia (Le) Marseille César Millau Cinémas de Millau (Les) Mont de Marsan Le Grand Club de Mont de Marsan Montbéliard Colisée Concorde Montpellier Diagonal Capitole Mulhouse Palace (Le) Nice Rialto (Le) Nîmes Sémaphore (Le) Paris Publicis Cinémas Paris 5 Caumartin (Les) Paris Gaumont Parnasse Paris MK2 Odéon (coté st Michel) Paris Majestic Bastille Paris UGC Ciné Cité les Halles Pau CGR Saint-Louis Perpignan Castillet (Le) Pessac Jean Eustache Rennes cedex Ciné TNB Rouen Omnia République Saint-Cloud Trois Pierrots (Les) Saint-Jean-de-Luz Select (Le) Thonon-les-Bains France (Le) Tours Méga CGR Centre Troyes CGR Cinécity Vaison-la-Romaine Florian (Le) Versailles UGC Roxane (Le)

Alors, tu bloques ta soirée pour aller le découvrir ? 

À lire aussi : À voix haute, le documentaire qui magnifie la parole


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Les Commentaires

2
Avatar de ClemBouBou
25 avril 2018 à 23h04
ClemBouBou
Cette histoire me fait penser à une jeune femme que j’ai rencontré il ya quelques semaines. Elle avait deux jeunes garçons et un mari mais voilà pour quelques jours, elle était partie seule au bord de mer pour prendre des cours de surf etc pour profiter parce qu’elle n’en pouvait plus. Elle aimait sa famille mais elle avait besoin de se barrer quelques temps. Au début, ça m’a surprise, une mère qui lâche mari et enfants pour prendre du temps pour elle. Au final, effectivement c’est sa vie, on n’a pas à la juger, mais j’ai fini par trouver ça sain. Sa vie ne se résume pas à être épouse ou mère.
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