Depuis sa présentation au Tokyo Game Show de 2010, les fans de RPG attendent le rejeton de Level 5 et de Ghibli comme un messie vidéo-ludique. Il faut dire qu’avec le géant de l’animation japonaise aux graphismes et le studio qui a créé, entre autres Dragon Quest VIII et IX ainsi que la série des Professeur Layton au développement, on avait de quoi trépigner d’impatience. Voici le trailer diffusé à l’E3 2012 :
[dailymotion]https://www.dailymotion.com/video/xrb5vi_ni-no-kuni-wrath-of-the-white-witch-e3-2012-trailer_videogames[/dailymotion]
Comme ça faisait longtemps qu’on l’attendait à la maison, on s’est acheté la version collector, qui contient :
- Le jeu (oui, parce que sans c’est pas très pratique)
- Un livret avec les commandes
- Une peluche Lumi
- La version papier de l’Almanach du Magicien
- Deux familiers à télécharger
La peluche Lumi et L’Almanach du Magicien(en anglais)
Je ne vais pas faire durer inutilement le suspense, le jeu tient largement toutes ses promesses après quelques heures de jeu, aussi bien en termes de graphismes que de scénario. Mais avant de rentrer dans les considérations techniques, on va d’abord voir un peu de quoi ça cause.
Ni no Kuni : le pitch
Oliver est un jeune garçon ordinaire vivant seul avec sa mère. Malheureusement, un évènement tragique vient bouleverser sa vie tranquille, ce qui laisse le petit inconsolable. Son doudou prend alors vie et lui confie être un envoyé du Pays des Fées et pouvoir, peut-être, ressusciter sa maman disparue ; seulement, Oliver doit le suivre dans son monde magique. Commence alors une quête initiatique chère à Ghibli, qui emmènera le petit garçon à la découverte d’un univers merveilleux mais aussi plein de dangers. Dans la lignée des grands J-RPG, le scénario est bien ficelé et nous raconte une très belle histoire pleine de philosophie et de fraîcheur.
« Par le pouvoir du livre de Clow ! Ah non c’est pas ça… »
Ceci dit, le scénario reste assez prévisible et certains personnages manquent un peu de profondeur, notamment les deux acolytes d’Oliver. Lumi, dans la lignée des mascottes aussi pseudo-mignonnes qu’inutiles chères aux Japonais est quant à lui parfaitement insupportable et j’ai rêvé de le balancer au fond d’un ravin pendant la majeure partie du jeu. Il faut dire qu’en plus de ne servir à rien et d’être désagréable, il ne se passe pas 10 secondes sans qu’il se fasse remarquer en sautant partout ou en faisant son captain obvious. A côté de lui, les « Hey listen » de Navi ressemble à une douce musique résonnant dans un jardin ensoleillé par une belle après-midi de printemps…
Ni no Kuni : le graphisme
On s’y attendait avec les derniers trailers qui ont circulé sur Internet : les graphismes sont tout bonnement à couper le souffle, aussi bien pour les cinématiques que pour les phases de jeu. La patte de Ghibli se fait parfaitement sentir, dans le charadesign (personnages), le choix des couleurs, les décors et les animations.
C’est beauuuuu.
On a un peu l’impression de pouvoir évoluer à sa guise dans un des films du studio d’animation, ce qui procure un sentiment assez incroyable aux fans de la première heure. En bref – parce que je sens que je pourrais en parler pendant des heures – les graphismes sont
aussi beaux qu’intemporels, Ghibli ayant fourni comme à son habitude un travail hyper soigné qui nous plonge dans un univers onirique, poétique, fantastique et plein d’autres adjectifs en -ique.
Ni no Kuni : le gameplay
L’idée de Ni no Kuni est d’offrir un jeu s’inscrivant dans la plus pure tradition des J-RPG, avec de la magie, des combats épiques et un scénario poignant comme à la grande époque des Final Fantasy, de Chrono Cross et autres Dragon Quest. Comme dans ce dernier, certains monstres peuvent choisir de rejoindre Oliver à la fin d’un combat et il est possible de se constituer une équipe de petits personnages choupi qui gagnent de l’expérience, apprennent de nouvelles attaques et évoluent à partir d’un certain niveau, ce qui rappelle, bien entendu, énormément Pokémon. Les combats s’articulent donc autour des capacités d’Oliver et de ses potes, mais aussi autour du choix des monstres que vous envoyez au combat. Comme les affrontements se font en semi temps-réel et non pas au tour par tour, on assiste parfois un joyeux bordel à l’écran et il faut rester concentré pour ne pas perdre le fil. Les combats sont néanmoins rapides, même s’il parfois nécessaire de procéder à des phases de levelling bête et méchant avant d’affronter certains boss, comme au bon vieux temps.
Si toi aussi le bidule bleu à droite te fait penser à Excalibur de Soul Eater, give me five !
Un autre point de gameplay intéressant se situe dans le rapport étroit entre le déroulement du jeu et L’Almanach du Magicien. Il faudra lire le livre attentivement pour résoudre des énigmes et gagner des objets, ou alors pour utiliser l’alchimie.
En plus de la trame principale, de nombreuses quêtes annexes sont disponibles pour vous faire gagner des améliorations, comme courir plus vite ou gagner plus d’expérience. En tout, on prévoit une centaine d’heures de jeu pour tout finir, ce qui est plus que satisfaisant.
Enfin, en tant qu’apprenti magicien, Oliver est amené à apprendre un grand nombre de sorts offensifs et curatifs, sans oublier les invocations. Il faut bien sûr gérer l’équipement de son héros, ainsi que son équipe de familiers et d’alliés.
Bon la nana se bat avec une harpe, ce qui ne doit pas être super pratique…
On peut quand même noter quelques longueurs, surtout dans la gestion des menus. Certaines actions sont pénibles à effectuer à cause des animations qui prennent quatre plombes à se finir, notamment pour l’alchimie. Il est dommage aussi qu’on ne puisse pas noter de marqueurs sur les cartes, ou du moins que les objets découverts n’y soient pas indiqués (puisqu’ils réapparaissent au bout d’un certain temps).
Ni no Kuni : musique & sons
La musique étant signée Joe Hisashi, le célèbre compositeur – entre autres – des films d’Hayao Myazaki, elle est bien évidemment superbe et chargée d’émotions. Même chose pour les bruitages et l’ambiance sonore en général, qui sont toujours présents et agréables sans jamais prendre la tête.
Niveau doublage, on a le choix entre les voix japonaises et américaines et j’ai bien entendu choisi le doublage nippon qui est d’une très grande qualité. La traduction des sous-titres et des menus est correcte, on observe assez peu d’approximations malgré le temps réduit alloué aux traducteurs pour effectuer l’adaptation française. Les jeux de mots sont bien retranscrits et j’ai été impressionnée par le boulot effectué sur L’Almanach.
En bref…
Je pense que ça transparaît assez clairement dans le test, Ni no Kuni vaut bien la longue attente qu’on a dû subir jusqu’à son arrivée dans nos vertes contrées. Il apporte à mon avis un vrai vent de fraîcheur dans le monde du J-RPG avec son histoire toute mignonne et ses graphismes de fifou. Si vous aimez les films de Miyazaki et les RPG un peu old school, n’hésitez pas une seule seconde et laissez-vous entraîner dans le monde magique, vous ne serez pas déçues du voyage !
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