C’est une année politique. Pas seulement en France, mais aussi de l’autre côté de l’Atlantique. Et ce type de période amène forcément quantité de discours. Certains sont plus marquants, plus grands, plus beaux que d’autres.
Celui de Michelle Obama, hier dans le New Hampshire, fait partie de ceux-là. Après des mois à entendre le sexisme crasse de Donald Trump, elle est arrivée au bout de sa patience.
https://www.youtube.com/watch?time_continue=473&v=r7e3QKKOp50
Ce n’est pas la première fois que la First Lady s’exprime sur les droits des femmes — et son mari n’est d’ailleurs pas en reste. Mais hier, le candidat adverse était clairement visé, même si son nom n’a pas été prononcé une seule fois.
« Vous voyez, mardi, à la Maison Blanche, nous célébrions la journée internationale des filles. […] Donc j’ai pensé qu’il serait important de rappeler à toutes ces jeunes filles à quel point elles ont de la valeur, à quel point elles sont précieuses.
Je voulais qu’elles comprennent que la façon dont on peut évaluer une société c’est à la manière dont elle traite ses femmes et ses filles. Et je leur ai dit qu’elles méritaient d’être traitées avec dignité et respect, je leur ai dit qu’elles ne devraient pas avoir d’égard pour quiconque les rabaisse ou les dévalue, et qu’elles devraient faire entendre leur voix dans le monde. Et je suis repartie si inspirée par elles, exactement comme je suis inspirée ici par tou•tes ces jeunes — si transportée par ces filles.
Et maintenant, me voilà, sur le chemin de la campagne dans une élection où nous avons constamment entendu des choses blessantes, haineuses à l’égard des femmes — un langage qui a fait de la peine à tant d’entre nous, pas seulement en tant que femmes mais aussi en tant que parents qui essaient de protéger leurs enfants et de les élever de façon à ce qu’ils deviennent des adultes attentionné•es, respectueux•ses, et des citoyen•nes qui pensent que les leaders de leur nation devraient atteindre un seuil minimum de décence humaine. »
L’indignation était palpable et l’émotion bien présente tout au long du discours. Les mots sonnent justes, mettent le doigt pile-poil là où ça fait mal… :
« Nous pensions que tout cela était de l’histoire ancienne, pas vrai ? Nous sommes si nombreuses à avoir travaillé dur, depuis si longtemps pour mettre fin à ce type de violences, d’abus et d’offenses, mais nous voilà en 2016, confronté•es à ce même discours, tous les jours, le long de cette campagne.
On se noie dedans. Et nous faisons toutes ce que les femmes ont toujours fait : nous essayons de garder la tête hors de l’eau, de dépasser tout ça, de prétendre que cela ne nous atteint pas vraiment, peut-être parce qu’admettre à quel point ça fait mal nous fait paraître, nous en tant que femmes, faibles.
Peut-être que nous sommes effrayées d’être vulnérables. Peut-être que nous nous sommes habituées à encaisser ces émotions et à rester calmes, parce que nous savons que notre parole ne sera pas entendue. Ou peut-être qu’on ne veut pas croire qu’il y a toujours des gens aujourd’hui pour nous considérer si bassement au prétexte que nous sommes des femmes. […]
Et peu importe le parti auquel vous appartenez – démocrate, républicain, indépendant – aucune femme ne mérite d’être traitée de la sorte. […] Si c’est si dur à entendre pour nous, femmes adultes, à votre avis à quel point cela affecte-t-il nos enfants ? »
Vous pouvez lire sur Slate l’explication et la traduction d’autres passages de ce discours marquant, de ceux qu’on voudrait entendre plus souvent. Et la retranscription complète (en anglais) est disponible ici.
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