Barack Obama, on l’aime ou on l’aime pas (moi j’l’aime bien en tous cas), mais il vient de faire en sorte qu’on l’aime encore plus. Comme s’il était pas assez cool, il vient de publier un essai dans le magazine Glamour dans lequel il clame haut et fort son féminisme.
Il voit le verre à moitié plein comme on est en train d’apprendre à le faire aussi, en se réjouissant du chemin qui a été fait, mais sans négliger celui qui reste à parcourir :
« Les progrès effectués durant les 100, les 50 dernières années et oui, même durant les huit dernières années ont rendu la vie significativement meilleure pour mes filles qu’elle ne l’était pour mes grand-mères. Et je ne dis pas simplement ça en tant que Président, mais aussi comme un féministe.
Durant ma vie, nous sommes passés d’un marché du travail qui confinait les femmes à une poignée de petits boulots mal payés à un moment où les femmes ne représentent pas seulement la moitié de la main d’oeuvre mais sont aussi dans des positions de pouvoir dans tous les secteurs, du sport à l’espace, de Hollywood à la Cour Suprême. […]
Donc nous ne devrions pas minimiser le chemin que nous avons parcouru. Ça desservirait toutes celles qui ont passé leur vie à se battre pour la justice. En même temps, il y a toujours beaucoup de travail à accomplir pour améliorer les perspectives des femmes et des filles ici et autour du monde. Et alors que je continue de travailler sur de bonnes politiques – de l’égalité salariale à la protection des droits reproductifs –, il y a certains changements qui n’ont rien à faire avec le fait de voter de nouvelles lois. »
Il met le doigt sur quelque chose d’intéressant là, non ?
« En réalité, le changement le plus important pourrait être le plus difficile de tous – et c’est nous changer nous-mêmes. »
Voilà, c’est ce que je disais. Ça commence par là, par se défaire de la vision genrée de la société
, des stéréotypes qui nous emprisonnent tous.
« Nous savons que ces stéréotypes affectent dès leur plus jeune âge la manière dont les petites filles se voient, leur faisant croire que si elles ne sont pas ou n’agissent pas d’une certaine façon, elles ont en quelque sorte moins de valeur. En fait, ces stéréotypes de genre nous affectent tous, peu importe notre genre, notre identité de genre, ou notre orientation sexuelle. »
Il reconnaît d’ailleurs lui même n’avoir pas toujours été un modèle de féministe, puisque Michelle Obama a assumé une grosse part de leur vie de famille :
« J’ai vu comment Michelle a essayé de trouver un équilibre entre les demandes d’une carrière bien remplie et le fait d’élever une famille. Comme beaucoup d’autres mères qui travaillent, elle était inquiète des attentes et des jugements sur la manière dont elle faisait des compromis, en sachant que peu de gens questionneraient mes choix.
Et la vérité c’est que lorsque nos filles étaient jeunes, j’étais souvent en déplacement loin de la maison, assurant mes responsabilités de législateur en même temps que celles de professeur de droit. Je peux désormais regarder en arrière et voir que, si j’aidais, c’était généralement selon mes propres conditions. La responsabilité tombait de manière disproportionnée sur les épaules de Michelle. »
Il explique que le fait d’être un père lui a ouvert les yeux sur les barrières qui se dressent sur la route de ses filles et que les stéréotypes de genre l’ont lui-même affecté :
« Ces mêmes stéréotypes [ceux qui concernent le genre] ont affecté ma propre conscience en tant que jeune homme. En grandissant sans père, j’ai passé beaucoup de temps à essayer de comprendre qui j’étais, comment le monde me percevait, et quel type d’homme je voulais être.
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C’est facile d’absorber toutes sortes de messages véhiculés par la société à propos de la masculinité et d’en venir à croire qu’il y a une bonne et une mauvaise manière d’être un homme. Mais en vieillissant, j’ai réalisé que mes idées sur le fait d’être un mec dur ou cool ne me correspondaient pas. Elles étaient une manifestation de ma jeunesse et de mon manque de confiance en moi. La vie est devenue beaucoup plus simple quand j’ai simplement commencé à être moi-même. »
Depuis ce constat, il exprime son souhait pour que la société continue d’évoluer dans le bon sens, entre autre pour que l’on « continue de changer les attitudes qui élèvent nos filles pour qu’elles soient sages et nos fils pour qu’ils soient très sûrs d’eux, celles qui critiquent nos filles lorsqu’elles s’expriment et nos fils lorsqu’ils versent une larme.»
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Et pour ça, quelle meilleure façon que de demander à tout le monde de s’y mettre ?
« Il est absolument de la responsabilité des hommes de se battre contre le sexisme aussi. Et en tant qu’époux, partenaires et petits-amis, nous devons travailler dur et être déterminés à créer des relations vraiment égales.
La bonne nouvelle c’est que partout où je vais dans le pays et autour du monde, je vois des gens se battre contre ces idées datées à propos des rôles genrés. Des jeunes hommes qui ont rejoint notre campagne « It’s on us » pour mettre fin aux agressions sexuelles sur les campus, aux jeunes femmes qui sont devenues les premières rangers de notre armée dans l’histoire de notre nation, votre génération refuse d’être bornée par des manières de penser dépassées. »
Parce que comme il conclut, et je vais terminer cet article sur ces mots très justes :
« C’est ce que le féminisme du XXIème siècle doit être : l’idée que lorsque chacun•e est égal•e, nous sommes tous plus libres. »
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