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J’ai enfin trouvé mon métier de rêve : tatoueuse !

Après une école de commerce et beaucoup de doutes sur ses envies professionnelles, Margaux exerce son métier de rêve : tatoueuse ! Elle te raconte son parcours et son quotidien.

Je m’appelle Margaux, instagramement connue sous le nom de @noiredeligne.

La dernière fois que j’ai soufflé mes bougies sur un gâteau il y en avait 26, et depuis 1 an maintenant, je vis ma meilleure vie : je fais le métier de mes rêves, tatoueuse.

Devenir tatoueuse : mes études en école de commerce

Mon glorieux parcours dans le secondaire ne présageait pas que je finisse un dermographe à la main, même si le dessin a toujours plus ou moins fait partie de ma vie.

Depuis petite et pendant une quinzaine d’années, j’ai fait de l’art plastique dans un super atelier où j’ai pu toucher à de nombreux arts et matières.

Après le lycée, j’ai voulu m’inscrire dans une école de design, mais notre monde merveilleux dans lequel vivre uniquement de sa passion semble aussi utopique que l’actuelle parité homme-femme nous a fait douter, mes parents et moi, quant au chemin que je devais prendre.

Non sans déception, et en gardant cette envie dans un coin de ma tête, j’ai donc intégré une école de commerce à Bordeaux et y ai effectué mes Bachelor et Master.

Je me suis retrouvée dans cette école de commerce à faire et découvrir plein de choses — le marketing, la négo, la finance, etc.— qui me plaisaient sans me plaire.

En choisissant ma spécialité de Bachelor, puis de Master, j’ai eu la sensation de m’enfermer petit à petit dans une case.

J’avais fini par me convaincre que j’avais fait une école qui avait coûté bonbon à mes parents et que je me DEVAIS de dénicher un métier dans la branche que j’avais choisie (la finance, youpi) au moins pour les premières années, histoire de me servir un peu mon diplôme.

Puis j’ai rencontré cette prof qui devait nous aider à trouver notre voie et notre stage de fin d’études. Je pense qu’elle a capté assez rapidement que je n’étais pas vraiment à ma place, que j’étais dans cette école par défaut plus que par envie.

Elle m’a prise sous son aile et on s’est vues plusieurs fois en-dehors des cours pour discuter de mes envies, de ce que je voulais.

À lire aussi : Je me suis trompée d’orientation et ça m’a fait souffrir

Elle a fini pas me faire comprendre que j’étais quelqu’un qui avait besoin d’être animée par son travail, que je ne devais rien à personne, que j’étais libre de choisir ce que je voulais, de me créer mon propre parcours, et de me planter si besoin.

Je ne regrette absolument pas ces études. Elles m’ont fait grandir, voyager, apprendre (et trouver l’âme soeur). Qui sait, peut-être que je n’en serais pas là sans cette expérience !

Après avoir validé mon diplôme et m’être pris une claque dans la tronche par cette fameuse prof, j’ai décidé de prendre ma vie en mains et de me laisser le temps nécessaire pour essayer de vivre de mes idées et mes envies.

Devenir tatoueuse : mes doutes professionnels

En sortant d’école de commerce et de mon stage de fin d’études qui était à Paris, je suis rentrée à Bordeaux parce que j’avais besoin de retourner aux sources, à la famille, et c’est à cet endroit que j’avais envie de me poser pour lancer mes idées.

Pendant mon stage à Paris, j’avais eu le temps de réfléchir et monter un projet que j’ai appelé la carte à Gomar (qui existe toujours mais que j’ai mis en stand by).

Ce sont des affiches papiers de villes stylisées sur lesquelles tu peux sticker les endroits que tu aimes, les choses que tu aimes faire… afin que la carte à Gomar devienne la carte à Gertrude, Michel, Benoît ou autre.

J’avais besoin d’être indépendante financièrement et d’argent pour lancer ce projet.

Je me suis donc trouvé un taf alimentaire en tant que vendeuse dans une boulangerie de 6h à 15h, 5 jours par semaine, et j’enchaînais à 15h après le taf pour monter ce projet, aller voir des imprimeurs, des revendeurs, continuer a créer d’autres villes, etc.

J’ai fait ça pendant 10 mois, c’était épuisant, d’autant plus que je voyais bien que ça ne décollait pas.

En fait, j’adorais créer les cartes, mais je détestais aller démarcher, négocier, me vendre (alors que c’était clairement les ¾ du temps de travail sur ce projet).

J’avais déjà ma petite idée de tester le tatouage (je regardais des vidéos, me renseignais sur le matos) parce que c’est un art qui m’a toujours attirée, et qu’à cette époque, je n’en avais jamais assez, j’avais besoin de faire toujours plus de choses.

Je m’étais mise à la céramique, j’ai même essayé de m’associer avec ma meilleure amie pour monter une marque de pyjamas. Mais je pense surtout que j’étais complètement perdue.

Le jour où j’ai compris que je voulais devenir tatoueuse

Au bout de 10 mois, j’ai eu besoin de souffler et suis partie un mois rejoindre mon chéri qui était à l’époque en Australie.

Là-bas j’avais tout mis en stand by pour me libérer l’esprit, mais je continuais tout de même à regarder des vidéos, lire des articles, chercher du matos de tattoo.

C’est en rentrant seulement que j’ai complètement pété les plombs parce que j’avais passé un mois de vacances incroyable, parce que je me replongeais dans cette spirale à faire 50 choses à la fois, aucune ne fonctionnant, parce que je suis revenue encore plus fatiguée que jamais avec la mononucléose

.

Je pense qu’à ce moment là, mes parents se sont un peu inquiétés d’ailleurs.

J’ai pris un peu de temps et j’ai fini par me dire qu’il fallait que je fasse des choix (chose compliquée à faire pour moi), que je ne pouvais pas continuer à tout faire, et surtout que je n’en avais plus envie !

Je m’étais bien rendue compte que parmis tout ce que j’avais pu entreprendre au cours de ces derniers mois, seuls la créa et le manuel m’animaient vraiment.

J’avais de plus en plus envie de tester le tattoo parce que je sentais que ça correspondait à mes attentes, mes envies, mon caractère.

J’ai donc réduit mon temps de travail à la boulangerie, mis de côté la carte à Gomar, arrêté le projet avec ma meilleure amie et me suis concentrée sur le tatouage.

Dès mes premiers essais, j’ai senti qu’il fallait que je creuse un peu plus, que je me sentais bien pendant ces moments de tattoos, chose qui n’était pas arrivé depuis un moment.

Le tatouage n’a donc pas été la première option, mais elle a fini par être la bonne.

Ma formation pour devenir tatoueuse professionnelle

Je ne connaissais pas du tout le milieu du tatouage, personne de mon entourage n’en faisait partie, j’étais très peu tatouée, je n’en avais qu’un à l’époque.

Mais je me souviens en parler lorsque j’étais ado, notamment avec mon père qui était complètement contre. J’avais déjà quelques bouquins et je suivais des artistes sur Instagram.

C’est un art qui m’intriguait beaucoup et qui m’intimidait en même temps.

Je pense que le cheminement a vraiment commencé lorsque je me suis faite tatouer pour la seconde fois, j’avais pu échanger avec la tatoueuse et découvrir un peu le métier.

Elle avait un parcours un peu particulier et je crois que c’est à ce moment-là que je me suis dit :

« Mais en fait, si elle a réussi avec son parcours, pourquoi pas moi. »

Alors j’ai fini par me lancer, un peu sur un coup de tête et malgré les a priori.

Il faut savoir que les parcours et backgrounds de chaque tatoueur et tatoueuse sont différents vu qu’il n’existe aucune formation classique pour apprendre ce métier.

Il y a deux options :

  • soit tu trouves un maître qui te prend sous son aile et te forme
  • soit tu te débrouilles

Pour ma part je me suis débrouillée.

Comme je l’ai dit précédemment, je me suis renseignée pendant quelques mois sur Internet à regarder des vidéos sur YouTube, lire des articles, poser des questions dans des groupes sur Facebook, contacter des jeunes artistes sur Instagram pour connaître leur parcours et savoir comment eux avaient percé, checker les sites de ventes de matériel pros…

C’est assez compliqué parce qu’il n’y a pas énormément d’informations et qu’il faut pouvoir faire le tri entre les bons et les mauvais conseils.

Je suis aussi allée à la rencontre de quelques tatoueurs et tatoueuses sur Bordeaux (notamment chez Sibylles Shop, où je travaille actuellement) pour me renseigner sur le métier, les techniques, les choses à savoir, etc.

Ça m’a bien aidée, je l’avoue !

Je suis principalement allée voir des femmes tatoueuses parce que je me sentais plus à l’aise. Il faut savoir que c’est un monde un peu particulier où tu peux te faire rabaisser en deux temps trois mouvements, c’est assez dur.

Il n’a jamais été question que je trouve un apprentissage parce que tous les retours d’expériences que j’ai eus étaient négatifs. Oui tu apprends des choses, mais sauf exception, tu t’en prends plein la tronche.

Tu fais le larbin et tu ne touches pas à une machine pendant un long moment.

J’avais envie d’apprendre avec une personne dont le style me parlait, avec qui le feeling passerait tout de suite, une personne qui avait envie de m’enseigner son art.

Trop de conditions réunies pour trouver la pépite sur Bordeaux.

Une fois le matériel acheté (du bon matériel, sur conseils de personnes du métier), je me suis entraînée sur de la peau de porc pour appréhender la machine.

J’ai aussi passé ma formation hygiène.

Ensuite j’ai commencé par tatouer ma petite cheville, épaulée par une tatoueuse que j’avais contactée et rencontrée et avec qui j’ai passé un peu de temps.

J’ai enchaîné avec des amis à moi, des amis d’amis, et puis très vite j’ai tatoué des inconnus.

Mes débuts de tatoueuse, teintés du syndrome de l’imposteur

Les premiers mois ont été délicats ; à la fois excitants et hyper stressants.

Excitants parce que je sentais cette douce émotion en moi à chaque nouveau tattoo encré.

Stressants parce que sans expérience ni légitimité aucune et avec une sensation d’être une imposture, on me confiait un poignet, une jambe, un bras qui serait marqué à vie de mes mains.

En termes de confiance en moi, je n’étais pas au top du top. Mais si je voulais progresser, je n’avais pas vraiment d’autre choix que de prendre sur moi et d’y aller.

Les 6 premiers mois, j’ai très peu tatoué car je n’avais pas beaucoup d’expérience et que je n’avais aucune visibilité sur les réseaux.

Je ne faisais pas payer très cher mes créas, donc côté rentrée d’argent j’étais presque à zéro. Heureusement que je vivais avec mon chéri et que j’avais toujours mon boulot alimentaire à côté !

C’est seulement au bout de 6 mois, quand j’ai commencé à travailler au salon de tatouage de Charlee, le Sibylles Shop, que j’ai gagné en visibilité, tatoué de plus en plus (tous les jours) et que j’ai pu me dégager mon premier salaire.

Maintenant tout roule.

Je pense que c’est un travail précaire au début évidemment, mais une fois lancée, si ton style plait et que tu as une clientèle, ça devient un métier comme un autre.

En tant que tatoueuse, tu as le statut d’auto-entrepreneur en général, ce que j’adore car je suis complètement libre, mais il y a des avantages et inconvénients, ça ne plait pas à tout le monde.

Il ne faut également pas oublier que c’est énormément de travail.

Je ne compte pas mes heures parce que j’adore ce que je fais mais ça m’arrive régulièrement de me faire des semaines à 40 ou 50h.

Entre répondre aux mails, préparer les projets, tatouer, il y a beaucoup de boulot, et c’est vite épuisant parce que le tattoo c’est de la concentration, des positions un peu délicates de temps en temps, mais ça vaut le coup de se casser le dos parfois !

Être tatoueuse me comble de bonheur

Cela fait maintenant un peu plus d’un an que je suis tatoueuse, et quel bonheur d’avoir trouvé un travail qui me correspond.

Je suis quelqu’un d’assez introverti, j’ai besoin de moments de calme et de silence (l’interaction humaine m’épuise beaucoup quand elle est intense) mais tout en étant entourée.

J’aime le contact avec l’humain en petit groupe ; ce métier m’apporte cet équilibre parfait.

J’aime aider les gens et il m’arrive régulièrement d’avoir des retours hyper positifs d’amis ou clients me disant que le tattoo que je leur ai fait les a aidés à franchir un cap ou à prendre confiance en eux.

Quand je regarde de tout ce parcours, je suis hyper heureuse de m’être dit il y a quelques mois de ça :

« Fuck it, tente le coup, tu verras bien. »

Aujourd’hui c’est grâce à cela que j’en suis arrivée là et que je suis bien dans mes baskets. Je me lève avec le sourire le matin, heureuse d’exercer ma passion et de l’impact, aussi infime soit-il, que je peux avoir sur les gens !

À lire aussi : Ton tatouage ne ressemblera peut-être pas à ce que tu vois sur Internet

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Les Commentaires

2
Avatar de pixelMaster
22 juin 2020 à 16h06
pixelMaster
Je me reconnais dans tellement de points dans cet article uppyeyes:

Contenu spoiler caché.

Sinon au sujet du métier de tatoueu.r.se il y a un podcast génial de Anouk Perry et Rouquiquine sur tout ce que ce métier implique en terme d'investissement/ horaires/ auto-entreprenariat
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Voir les 2 commentaires

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