En partenariat avec KMBO (notre Manifeste).
Une femme heureuse, avec Gemma Arterton, sort le 25 avril 2018.
Dans cette fiction signée Dominic Savage, l’actrice britannique ose tout plaquer pour être enfin libre… et heureuse. En dépit du qu’en dira-t-on, elle laisse mari et enfants derrière elle, pour partir à l’aventure !
À l’occasion de la sortie du film, dont madmoiZelle est la fière partenaire, Laura nous parle de ses envies de liberté, qui l’ont menée à partir en Australie. Un voyage qui a changé sa vie.
Comment j’ai découvert mon envie d’ailleurs
J’ai tout plaqué pour m’envoler vers la liberté.
C’était en 2013.Je plante le décor : j’ai 24 ans et je viens tout juste de finir mon Master en Communication à Lyon.
Sur les bancs de mon École de Commerce, je me tortillais d’impatience pour voir l’année se finir enfin.
Avec l’une de mes camarades préférées, qui est depuis devenue une amie en or, on avait décidé de faire un road-trip de 20 jours en Californie.
Personne ne nous en croyait capables, pourtant au mois d’octobre suivant, hop, nous prenions l’avion, direction San Francisco.
C’était juste fabuleux de sentir cette liberté nous chatouiller les tripes.
Le vent dans les cheveux, rouler le long de la côte américaine la musique à fond, en s’arrêtant pour admirer la beauté de l’océan pacifique, des déserts, des grands parcs, fêter Halloween à Vegas et affronter une tempête de neige en mangeant des bagels à New York…
Je peux te dire que revenir fut… douloureux.
Retour à Lyon, retour à la vie normale.
Je vivais une relation sérieuse depuis un an et demi. Le mec en question m’a demandé de vivre avec lui. Il parlait mariage, enfants, finir notre vie ensemble, love love.
Et il m’a convaincue, plus ou moins.
Le train-train quotidien, ce poison
Passée l’euphorie d’emménager dans notre nouveau foyer et de le décorer avec un tas de mignonneries, voilà que, comme si je sortais de mon propre corps pendant une expérience mystique, je voyais ma vie de l’extérieur.
Laura, 24 ans, toutes ses dents et femme au foyer. Je le voyais clairement écrit sur ma pierre tombale. Vision horrifique, digne d’un film hitchcockien. J’entends encore la musique sous la douche, « ti ti tiiii tiiii» (je suis très nulle en bruitage).
Mon mec travaillait et moi j’étais au chômage. Je tournais en rond comme un poisson dans son bocal. Je faisais le ménage, les lessives, les courses, je faisais même cuire des pot-au-feu (oui).
Mes potes bossaient tous, ma famille aussi. Je me sentais d’une inutilité sans nom. Je passais mes matinées à dormir pour éviter la réalité et mes soirées à pleurer pour me faire consoler.
Un matin, je me suis réveillée, les yeux vraiment bousillés, boursouflés, bouffis — enfin, un mot en « b », quoi. Devant le miroir de la salle de bain, je me suis dit :
« Mais quel gâchis, ma pauvre fille.
Tu voulais voyager, vivre libre. Et regarde-toi, tu risques de finir comme Bree Van de Kamp, alcoolique avec un fils qui veut ta mort ! »
Comment j’ai décidé de partir
Alors j’ai séché mes larmes, je me suis donné un coup de pied au cul et me suis saisie de la clé magique qui me permet d’enfoncer des portes : Google.
J’avais envie de faire un truc énorme, quelque chose de fou qui me fasse vibrer à nouveau, comme le voyage en Californie. Je voulais partir loin, au soleil, tout quitter.
Je voulais apprendre l’anglais, aussi — autant allier l’utile à l’agréable.
Je me suis souvenue que mon grand-père, 50 ans plus tôt, avait eu l’opportunité de partir travailler en Australie et qu’il avait refusé. Ma mère a toujours regretté sa décision.
Des années plus tard, elle rêvait encore de kangourous et de plages s’étirant à l’infini. J’ai donc tapé dans le moteur de recherche « job en Australie
» et mon cœur s’est illuminé.
Je savais que je partirais. Et vite.
Après un ou deux jours, j’avais trouvé un job de fille au pair à Sydney.
Un départ très rapide vers ma nouvelle vie en Australie
Le Skype avec la famille était magique : on s’est adoptés mutuellement. On est en janvier et ils veulent que je vienne en mars. Fort bien.
Je n’en ai encore parlé à personne. Je me dis que bon, je fais « comme si j’y allais » — même si je me dégonfle, je fais comme si je partais vraiment. Juste pour voir.
J’ai juste assez d’argent pour me payer le billet d’avion. Bah oui, je venais de dépenser pas mal de thunes dans les frais de déménagement et chez Ikea !
J’ai aussi prévu de partir en week-end à Londres avec ma meilleure pote.
Je me rappelle très bien, en rentrant de la capitale britannique, lui dire dans l’avion: « tu sais que je vais partir en Australie dans deux mois ? ». Elle m’a ri au nez.
« Haha, ouiiiii, toi qui viens juste d’emménager avec Arnaud et qui ne parles pas un mot d’anglais !»
Et moi j’ai pensé très fort :
« Et alors ? »
Je te passe les détails pour obtenir un Working Holiday Visa.
Il y a eu quelques accrochages parce ce que je ne possède pas la nationalité française (malgré mes 20 ans passés en France), et que les Espagnols n’ont pas le droit de faire un visa de travail pour l’Australie.
Par chance, je suis née à Bruxelles. J’appelle donc l’ambassade belge et demande si, à tout hasard, je peux obtenir un passeport belge pour pouvoir aller travailler en Australie.
Je dois dire que j’ai eu de la chance de tomber sur des gens compétents et adorables ; j’ai dû aller à Paris mais j’avais mon passeport en poche deux semaines plus tard.
Pfiou ! Si ce n’est pas un signe, ça ?
J’ai dû avouer que je voulais tout plaquer
J’en ai donc parlé à mon copain…
Avec les yeux ronds, il est passé en quelques jours par la courbe d’acceptation du changement : choc, déni, colère, peur, tristesse, acceptation. Je me rappellerai toujours de cette phrase :
« Tu es comme un oiseau en cage ici, pourtant la porte est ouverte et je sais que je ne peux pas te retenir. Si ce voyage te rend heureuse, vas-y. »
Mes potes et ma famille m’ont crue folle… et pourtant m’ont soutenue. J’ai mis fin à ma relation amoureuse, j’ai fêté mes 25 ans (et ma pendaison de crémaillère) mi-mars, et je me suis envolée le 23 mars 2013 pour l’Australie.
Oser la liberté, ça change une vie
J’attendais ma nouvelle vie avec impatience. Je n’avais pas peur, je savais que c’était mon chemin. Je le sentais au fond de moi, j’avais un sourire dessiné à la place du cœur.
Ce voyage a changé ma vie. J’ai tellement appris. Une autre culture, une autre langue, une autre façon de voir les choses.
Mais j’ai surtout beaucoup appris sur moi-même.
J’ai lentement compris la patience, la persévérance, la valeur immense de la famille et des amis, comment choisir mes relations et éviter les gens toxiques…
Bah oui, quand on passe seulement un an dans un pays, on veut passer le plus de temps possible avec des personnes cool, pas des vampires assoiffés de négativité !
J’ai appris à m’accepter comme je suis et à avoir confiance en mes choix.
Ma nouvelle vie complètement différente
Désormais, je sais que tout m’est possible si je le veux vraiment. J’ai aussi retrouvé l’amour, puisque au cœur d’une flat party j’ai rencontré un bel Anglais qui partage ma vie depuis plus de 4 ans et demi.
Nous vivons ensemble depuis 3 ans en Angleterre. L’Australie m’a menée à une vie complètement différente.
Je suis une Frenchie londonienne et jamais, jamais, dans ma salle de bains à Lyon, 5 ans plus tôt, je n’aurai imaginé vivre ici. Jamais je n’aurais cru que je gagnerai bien ma vie en parlant anglais (dans une entreprise qui vend… des voyages !).
Donc mon conseil : si vous sentez que vous voulez tout plaquer, c’est qu’il y a une raison.
La vie nous pousse dans des aventures inouïes, si on accepte de voir les signes et d’écouter ce qu’on veut vraiment.
Je sais combien c’est difficile de faire le premier pas. Alors faites « comme si ».
Se dire qu’on va le faire, c’est flippant parfois, mais si vous faites « comme si » vous le faisiez, c’est tellement plus facile.
Easy peasy !
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Les Commentaires
Comme les autres madz l'ont pointé, on reste un peu sur sa faim par contre.
Changer de pays c'est une sacrée épopée, surtout quand on rencontre quelqu'un sur place, qu'on change de boulot, les galères de visa, s'installer durablement ...
Ce serait intéressant de parler des chocs culturels et du bordel que c'est en vrai. C'est cool les envies de liberté, et quand on en a envie il faut le faire, mais cet article ne fait que gratter la surface au final, je trouve ça un peu dommage. Alors que je suis sûre que cette madz a une histoire épique à raconter. Changer de pays, c'est épique.