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Manger plus sain et plus équilibré, un défi – Le Petit Reportage

Manger sainement, équilibré, moins salé, moins sucré, moins gras, plus frais, avec plus de vitamines, sans payer trop cher, sans passer sa vie aux fourneaux… une équation qui semble impossible. Et pourtant…

Initialement publié 12 février 2013

Un reportage sur la recette secrète du Coca-Cola, une enquête sur l’industrie de la viande clonée, le scandale de la viande équine présente dans certains plats préparés de la marque Findus… Régulièrement, les grands médias épinglent des sujets polémiques qui ne manquent pas d’alerter un public toujours plus soucieux de comprendre le contenu de son assiette.

Pourtant, passé la prise de conscience télévisée, qui d’entre nous change vraiment sa façon de consommer sur le long terme ? L’industrie agro-alimentaire, premier secteur d’activité en France, est aujourd’hui à ce point implantée dans le paysage urbain qu’il devient plus facile d’avoir recours, lorsque l’on vit en grande métropole, à un plat préparé qu’à des légumes frais et locaux.

Une frange grandissante de la population a décidé de moduler son recours aux circuits longs, qui bien souvent supposent une agriculture industrielle, une concentration des matières premières, une transformation industrielle et un pré-processing de l’alimentation.

Autant d’étapes qui constituent un certain impact sur l’environnement, en terme de bio-diversité, énergie, transports et emballages.

Marine, fraîchement diplômée de l’école de commerce HEC, est un de ces consommateurs éco-responsables.

La jeune femme explique limiter au maximum l’utilisation de produits transformés : « La preuve que cet état d’esprit nécessite des efforts et un budget plus conséquent : mes amis me taxent souvent de « bobo ». Ils ne comprennent pas toujours pourquoi je me décarcasse autant à acheter du poisson issu de la côte bretonne et des fruits en AMAP. Pour eux Picard fait déjà tout ça très bien… »

manger sainement

Comme le fait remarquer le blog biomouv.com, « avec l’évolution de nos modes de vie et les avancées technologiques et scientifiques, le système agro-alimentaire s’est adapté très rapidement en proposant de nombreux produits alimentaires répondant à la demande et aux besoins des consommateurs […] ces transformations rendent les produits alimentaires plus faciles à stocker et à transporter, plus faciles à conserver avec une durée de vie plus longue et un mode de préparation simple et rapide ».

« C’est vrai, concède Marine, manger sans avoir recours aux produits transformés demande une certaine discipline. En rentrant du travail, les gens sont nombreux à préférer se décongeler une bonne pizza Mc Cain. Éplucher des légumes, les tailler en dés et attendre 2h qu’ils mijotent, ça prend plus de temps. Tout le monde n’a pas la tête à ça… »

Et la jeune femme de reconnaître qu’il n’y a pas si longtemps, elle faisait encore partie de ces « consommateurs qui ne lisent jamais les étiquettes » :

« On a tendance à faire confiance aveuglément aux grandes marques. Chez la plupart de mes amis, acheter du Mamie Nova au lieu de la marque pouce, c’est déjà faire un effort. Or, ces produits de marques sont nombreux à comporter plus de sucre qu’il n’en faudrait. À terme, on ne fait rien de moins que préparer le terrain aux maladies cardio-vasculaires ! »

Depuis 2 ans maintenant, Marine ne fait plus ses courses en grande surface et s’astreint méthodiquement à un planning de repas :

« Je préfère soutenir les petits producteurs de ma région en ayant recours aux paniers de légumes des AMAP ou petits maraîchers de mon quartier éco-responsables. Mes copains me reprochent parfois mon manque de flexibilité (je ne m’improvise jamais des restaurants si ce n’est pas prévu 2 semaines à l’avance dans l’organisation de mon frigo), mais je me sens mieux depuis que j’ai appris à penser ma façon de consommer. Non seulement cette organisation m’oblige à réfléchir en amont à des recettes et m’incite à manger un peu de tout niveau fruits et légumes, mais en plus je tire un certain plaisir à cuisiner. C’est devenu une activité très reposante, ça m’aère l’esprit ! »

Selon l’Insee, dans une famille, « la part des produits transformés à base de viande, de poisson et de légumes a plus que doublé » ces 50 dernières années. Aurélien, journaliste parisien de 26 ans, avoue volontiers ne faire aucun effort dans sa façon de consommer :

« Je ne « mange » pas, je me « nourris ». Avec le rythme de vie que je mène, mes heures de travail et surtout, mon naturel paresseux, je me retrouve souvent à m’enfiler un paquet de chips en guise de dîner ou du Fanta sans gaz au petit déjeuner, si j’ai oublié de racheter du jus d’orange. La dernière fois que ma mère m’a appelé et m’a demandé ce que j’avais mangé au dîner, je lui ai répondu « Du poulet, une petite salade avec des tomates et de l’oignon, et du pain »… Sympathique façon de ne pas avoir à lui dire que je me suis juste rué sur le kebab du métro après le boulot. »

manger sainement sandwich

Quand on demande à Aurélien s’il songe parfois à repenser sa façon de manger, il répond :

« J’ai tendance à procrastiner en me jurant qu’un jour, je grandirai et je me mettrai aux listes des courses. En attendant, j’achète toujours la même chose quand je vais au supermarché : du papier toilette, du fromage, des canettes de coca, des pâtes – toujours des penne – et un pack de bière. »

On l’aura compris : manger bien demande des efforts et une certaine motivation. « Surtout à Paris », regrette Claire, jeune salariée dans une PME. « J’ai fait mon année Erasmus à Berlin il y a quelques années. C’est là que je suis devenue végétarienne. À l’époque, je me souviens que les supermarchés bio, les restaurants végétariens pas chers et les marchés fleurissaient aux quatre coins de la ville. Bien manger était non seulement à la portée de tout le monde mais aussi à la portée de tous les porte-feuilles. Quand je suis revenue à Paris et que j’ai pris mon indépendance, mon budget courses a été le triple de ce que je dépensais en Allemagne. » Et pour ne pas avoir à couper dans son budget loisirs, Claire avoue s’être repliée sur les enseignes low-cost.

Or, la plupart des aliments transformés sont trop riches en matières grasses, en sucre et en sel. Victor, stagiaire dans une boîte de communication et d’édition, confie :

« Mon père est diabétique, alors à la maison, on a toujours fait attention à ce qu’on achetait. Pourquoi acheter des biscuits emballés sous vide quand on peut prendre le temps d’en faire soi-même le dimanche ? Ma mère réduisait les quantités de sucre des recettes qu’elle suivait, et maintenant que je vis seul, j’ai tendance à faire moi aussi très attention. Bien sûr, ma consommation est perfectible : je suis toujours le premier à craquer sur les lots de Danettes en promotion, et en fin de mois, je ne vais pas chez le boucher mais je me contente de jambon sous vide. Mais j’ai la chance de ne pas vivre trop loin de chez mes parents, alors je repars souvent de chez eux avec des boîtes de plats qu’ils se sont préparés eux-mêmes. »

manger sainement cookies

Alors, comment peut-on améliorer son alimentation sans avoir à poser des RTT pour cuisiner et doubler son budget alimentaire ? Selon Julie, 31 ans, il faut commencer par arrêter de croire que manger sain coûte plus cher : 

« Notre société est drôle : on refuse de payer 30 centimes de plus des courgettes bio et à circuits courts, mais on est les premiers à se ruer dans les fast-foods et à acheter des plats prêts à manger à chaque fois qu’on a la flemme de cuisiner. La vérité est qu’il suffit d’un peu d’organisation : une fois que les réflexes sont pris, tout est beaucoup plus fluide ! Par exemple, réhabilitez le concept de la liste de courses en prévoyant clairement ce que vous allez acheter en vu de plats que vous comptez vous préparez. Et qui a dit qu’organisation rimait avec « chiant » ? Vous pouvez aussi vous laisser des marges de manœuvre en décrétant qu’un à deux soirs par semaine vous dînerez dehors. »

François, 28 ans, adepte lui aussi de la nourriture saine et variée, recommande :

« Évitez les sauces toutes faites. Non seulement une sauce arrabiata sera meilleure faite maison, mais en plus, elle sera moins chargée en sucre et en sel. Méfiez vous également des produits qui comportent la mention « moins sucré », car si le taux de sucre est effectivement réduit, leur taux de graisse est, lui, souvent plus élevé. Familiarisez-vous donc avec les étiquettes ! Une fois qu’on s’y habitue, ce n’est pas si compliqué de comparer les produits entre eux ! »

Rappelons tout de même que les produits transformés ne sont pas forcément le mal, et sans avoir à les supprimer de façon draconienne, il est recommandé de bien savoir les choisir. Selon le blog biomouv.com,

« Certains industriels, face à la prévalence de l’obésité et des maladies cardio-vasculaires ont bien pris conscience de l’impact des produits transformés sur notre santé. Certains s’engagent fermement pour réduire la part de sel dans leurs produits, d’autres le pourcentage de graisses. Les avancées technologiques permettent ces évolutions.

Les actions de ces industriels répondent également au Ministère de la Santé qui a comme objectif  de réduire de 20 % sur 5 ans l’apport moyen de sel via les aliments. Début 2007, une charte proposée aux industriels les engage à réduire les apports en sel, les apports en sucres (glucides simples), en lipides totaux et en acides gras saturés (PNN2, 2007). »

manger sainement petits pois

À noter que si la fraîcheur des aliments est intéressante pour une question de goût, elle l’est aussi pour ses valeurs nutritives : « De manière générale, plus un aliment est frais, plus sa valeur nutritive est élevée. La teneur en vitamines et minéraux des fruits et des légumes commence à diminuer dès la récolte. », explique passeportsante.net. Pour préserver au mieux ces valeurs nutritives, il est recommandé de manger les légumes crus ou cuits à la vapeur. Par ailleurs, les légumes surgelés ne sont pas forcément à bannir : « ces aliments sont traités immédiatement après la cueillette, ce qui réduit au minimum la perte des nutriments. Le procédé de surgélation lui-même aide aussi à leur préservation. Les aliments sont lavés, blanchis, souvent coupés (pratique !), puis amenés très rapidement à basse température. »

Les conserves, souvent victimes d’une mauvaise réputation, ne sont pas non plus mauvaises en soi : certes, le traitement thermique (nécessaire à toute mise en conserve de légumes et fruits) leur fait perdre jusqu’à 50% de leurs vitamines. Mais il vaut mieux consommer des légumes en conserve que pas du tout.

En fait, le plus gros défaut des conserves est leur teneur en sucre ou en sel, c’est pourquoi il est recommandé de rincer les fruits et légumes avant de les manger.

En bref, manger plus équilibré n’est pas nécessairement réservé aux ascètes. Si les produits transformés font aujourd’hui partie intégrante de nos existences, il existe des moyens d’en limiter la consommation mais aussi de mieux les choisir et surtout, de réhabiliter l’usage de produits plus frais pour une cuisine plus variée !


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Les Commentaires

42
Avatar de aPaulineR
3 octobre 2013 à 16h10
aPaulineR
C'est vrai que manger plus sain, ça requiert de déconstruire totalement des habitudes alimentaires ancrées très profondément depuis longtemps.

Quand j'ai "pris mon indépendance", je suis rentrée à la fac, toute seule dans mon petit studio, au début je faisais pas de courses et je récupérais le week-end des trucs chez mes parents. Ben je mangeais kebab et McDalle une fois par semaine (les deux, donc 2 fastfoods gras par semaine), quand j'avais la flemme (super souvent) je faisais des pâtes ou de la semoule. Je n'achetais quasiment aucun légume ou fruit frais, et globalement culinairement parlant je me faisais grave chier...

J'ai emménagé avec mon mec après, et j'ai pris plaisir à cuisiner, avec lui, pour manger des vrais repas et pas juste "me sustenter pour survivre". Après ça, je suis devenue végétarienne à tendance végétalienne, et là c'est carrément tout qu'il faut revoir.
Je me suis réhabituée à m'écouter et à ressentir la faim, ce qui fait que maintenant, je mange environ toutes les deux heures, en plus petites quantités mais je mange quand même - des trucs sains aussi, pas des biscuits tout faits et ou des trucs gras.
Peu à peu on vire au tout fait maison, faut dire que j'ai le temps aussi, je bosse de chez moi et j'ai un mi-temps en extérieur, mais sinon voilà, je fais quasiment tout maison : aucun plat préparé, jamais, ever, biscuits et gâteaux pâtissés dans ma cuisine, je fais mes sauces toute seule, je fais mes currys toute seule... hier j'ai même fait mon pain toute seule !

Alors niveau budget, on croule pas sous l'or c'est clair (on a d'ailleurs vécu 1 an sans salaire ni de son côté ni du mien, avec l'aide substantielle de nos parents donc pas grand chose), mais en enlevant la viande, beaucoup du fromage, tous les produits industriels déjà transformés, il reste une grande marge pour le bio... et je préfère ça, je suis cohérente avec moi-même et ça me va.

Et on se régale, aussi ^^

(ah et oui, aussi : manger pour moi c'est sacré. J'ai jamais été très fringues, très make-up tout ça, je suis même dans une vague de déconsommation totale, donc en fait ma priorité c'est grave la bouffe, je dégage un max de budget pour ça et le reste, c'est de l'extra. Ca aide.)
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