Lundi 27 novembre s’ouvrait le procès de treize internautes, soupçonnés d’avoir cyberharcelé la papesse des influenceurs, Magali Berdah. Après quatre jours d’audience, la première phase de cette vaste procédure – impliquant un total de 28 prévenus – a abouti sur l’annonce des réquisitions mardi 5 décembre.
Les peines requises vont de cinq mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme. La magistrate a en outre demandé au tribunal de contraindre tous les prévenus à suivre un stage de citoyenneté.
« Le cyberharcèlement s’infiltre dans votre vie »
« Insultes, menaces, propagation de rumeurs, incitation au suicide, publication de données personnelles : rien n’a été épargné » à Magali Berdah, a argumenté devant le tribunal correctionnel la substitut du procureur, Sophie Touchais.
Or « le cyberharcèlement ne s’arrête pas à Internet, il s’infiltre dans votre vie et dans celle de vos proches » et « peut conduire au suicide », a-t-elle abondé, soulignant les répercussions psychologiques de cette affaire pour la victime, venue raconter à la barre qu’elle avait été « à deux doigts de (se) jeter par la fenêtre ». Quinze prévenus doivent encore être jugés pour des faits similaires, lors de deux procès ultérieurs, mi-décembre et fin janvier.
De telles réquisitions montrent qu’« on est à un tournant dans la prise de conscience de ce qu’est le cyberharcèlement et la gravité de ses conséquences », s’est félicité auprès de l’AFP l’une des avocates de Magali Berdah, Me Rachel-Flore Pardo.
Un cyberharcèlement motivé par « l’antisémitisme et le sexisme »
La peine la plus lourde (un an de prison, dont six mois avec sursis), a été requise contre un homme de 32 ans, qui avait écrit à la victime : « Dommage que Hitler ne s’est (sic) pas occupé de tes grands-parents ». Pour l’avocate de Magali Berdah, « l’antisémitisme et le sexisme ont agi comme un booster du cyberharcèlement » dans ce dossier.
« Rien ne saurait justifier la violence et certainement pas le comportement de la personne qui en est la cible », a-t-elle ajouté, faisant référence aux polémiques autour de Shauna Events, la société de Magali Berdah qui met en relation influenceurs et marques.
Des controverses mises en lumière par le rappeur Booba, engagé depuis 2022 dans une croisade contre ce qu’il nomme les « influvoleurs ». Le rappeur, également mis en examen dans ce dossier pour cyberharcèlement aggravé contre la femme d’affaires, mais pas concerné par le procès en cours, affirme vouloir « demasquer les escrocs » pour déjouer les arnaques dont sont victimes les internautes.
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