Si on transposait ces conflits qui nous paraissent si lointains pour les ramener à nos portes, est-ce que la réalité nous frapperait en pleine figure ? C’est ce que s’est dit l’Alliance Internationale Save the Children en voulant sensibiliser aux massacres qui ont lieu en Syrie depuis environ trois ans. Et si c’était Londres qui était ravagée par la guerre ?
Cette technique de renversement de situation, le « et si c’était nous ? », c’est loin d’être nouveau. Souvenez-vous de Majorité opprimée, le court-métrage signé Éléonore Pourriat qui inversait les rôles entre hommes et femmes pour provoquer l’empathie et la prise de conscience. Mais elle est terriblement efficace, parce c’est chaque fois comme une baffe dans ta gueule.
On le sait, pourtant, que la Syrie est déchirée par une terrible guerre civile qui fait de nombreux morts. Dont plus de 6 000 enfants. Et voilà que cette vidéo agit comme un piqûre de rappel — comme si montrer une petite fille londonienne traversant les mêmes épreuves horribles que des milliers d’enfants syriens rendait la guerre plus proche, et ainsi, plus réelle. Claire, concise, efficace, son format ne la rend que plus efficace en allant droit au but.
« Ce n’est pas parce que ça n’arrive pas ici que ça n’arrive pas du tout. »
« La Science-fiction peut-elle pousser les gens à aider les enfants de vrais pays ravagés par la guerre ? », s’interroge io9. J’avoue me poser la même question. Cette manière de faire est-elle vraiment efficace pour en appeler à l’empathie des gens, ou est-ce que ça peut paraître moralisateur ? J’ai tendance à penser que provoquer un choc pareil ne peut pas décemment laisser indifférent, et que c’est le plus important.
Parce que c’est vrai, non ? Ça pourrait être nous.