Oui, je sais, vous vous lassez de mon amour pour Tom Hardy, vous trouvez que je radote, que cette fixette devient malsaine. Mais là, je vous jure, je parle de talent, pas de lèvres pulpeuses et de jolies fesses.
Locke est un drôle de film, assez confidentiel, tourné en six jours avec une BMW et trois caméras. On y suit Ivan Locke, à 150km/h sur l’autoroute, en direction de Londres. À la veille du jour le plus important de sa carrière, un mystérieux coup de fil l’a poussé à prendre sa voiture, et tout en roulant, il tente de gérer au téléphone divers problèmes qui s’empilent rapidement de façon inextricable. Je ne vous en dirai pas plus.
Un huis-clos en mouvement
Locke est particulier dans ses conditions de tournage, mais aussi dans sa forme : tout le film (qui est assez court : il dure 1h20) se déroule dans la voiture d’Ivan Locke, en route vers Londres. On ne voit jamais d’autre personnage ; l’histoire est racontée via les conversations téléphoniques du héros avec ses proches et collègues, chaque communication dévoilant un peu plus l’intrigue.
J’avais un peu peur que ce pari conceptuel ne donne naissance à une oeuvre inégale, voire ennuyeuse. Mais comme pour Boyhood, on est d’abord devant un vrai bon film
, qui se trouve être basé sur un concept original !
L’urgence dans laquelle se trouve Ivan, dépassant allègrement les limites de vitesse sans jamais prendre une seconde de pause, rend ce huis-clos haletant et le format court du film permet de ne jamais s’ennuyer. On dévore les kilomètres en ayant l’envie de repartir en arrière, en maudissant ceux et celles qui ne décrochent pas, en rageant devant les bips annonçant un double appel…
Un Tom Hardy magistral
L’intégralité du film repose sur les épaules (qu’il a fort larges et belles) (ok j’arrête) de Tom Hardy, qui a déjà prouvé ses talents d’acteurs dans des oeuvres comme Bronson, qui retraçait l’histoire (vraie mais romancée) du prisonnier le plus dangereux d’Angleterre. S’il faut reconnaître le talent des autres acteurs (notamment Andrew Scott, le Moriarty de Sherlock version BBC, et Olivia Colman, vue dans Broadchurch) qui font passer de belles nuances uniquement par leurs voix, c’est véritablement Tom Hardy, le seul présent à l’écran, qui garantit le succès de ce drôle de concept.
Avez-vous déjà vu… un gros nounours qui pleure ? Maintenant, oui.
Et c’est réussi ! Tout en gros plans et en subtilité, oscillant entre la rage, le désespoir et une impatience glacée, Ivan Locke nous embarque sur le siège passager dans sa course folle. Au fur et à mesure que l’intrigue se dévoile et que les problèmes s’accumulent, la tension monte dans la salle de cinéma comme dans l’habitacle confiné de la BMW, et on en vient à se demander comment tout ça va finir…
Malheureusement, Locke ne passe que dans quelques cinémas en France : à Paris, dans le MK2 Bibliothèque, l’UGC Ciné Cité des Halles, le Reflet Medicis dans le Vème et le Publicis Cinémas dans le VIIIème, ainsi qu’à Montpellier au Diagonal fin août. Si vous vivez à la capitale ou que vous y passez dans les semaines à venir, je ne peux que vous conseiller d’y foncer ! Sinon, espérons une sortie DVD française : ce serait dommage de passer à côté de ce thriller pas comme les autres.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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