Elle s’appelait Agnieszka, elle avait 37 ans.
Décédée le 25 janvier, elle est une nouvelle victime des lois restrictives sur l’IVG adoptées en Pologne. « La Pologne tue des femmes », ce sont les mots que des manifestantes ont brandi à Katowice :
Selon The Guardian, Agnieszka était enceinte de jumeaux et commençait son premier trimestre de grossesse en arrivant à l’hôpital de Częstochowa le 21 décembre. Après la mort des deux foetus à une semaine d’intervalle, les médecins ont enfin procédé à une interruption de grossesse.
Ses proches estiment que les médecins ont refusé d’intervenir pour retirer le premier foetus après son décès afin de ne pas risquer d’endommager le second. Ils et elles soupçonnent un choc septique d’avoir entraîné la mort d’Agnieszka.
Aujourd’hui, sa famille se bat pour que sa mort ne reste pas impunie.
Avant Agnieszka, Izabela
Elle n’est pas la première victime. À l’automne 2021, nous vous parlions d’Izabela, elle aussi décédée pendant sa grossesse après une mauvaise prise en charge. Enceinte de 22 semaines, elle s’était rendue à l’hôpital après la rupture de sa poche des eaux. Les médecins l’ont obligée à attendre la mort du fœtus avant de procéder à une césarienne. L’attente a provoqué un choc septique qui lui a été fatal.
Le décès d’Izabela avait déclenché d’importantes manifestations.
Les proches d’Agnieszka réclament aujourd’hui justice : « C’est une preuve de plus que le gouvernement a du sang sur les mains. » Le communiqué de l’hôpital suite au décès reste flou quant à une possible autopsie, pourtant réclamée par le parquet de Czestochowa.
La Pologne est devenu un des pays les plus restrictifs en matière d’avortement, après une loi votée en octobre 2020 qui a rendu inconstitutionnel l’avortement pour malformation du fœtus, poussant les femmes vers la clandestinité pour pouvoir avoir recours à une IVG.
Les cas d’Agnieszka et d’Izabela montrent les conséquences dramatiques de ces mesures : elles empêchent le personnel soignant d’intervenir et de procéder à des interruptions de grossesse alors même que les patientes sont en danger.
Les Polonaises clament « Pas une de plus »
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #AniJednejWięcej, « pas une de plus » en polonais, rassemble les hommages et les témoignages des femmes qui dénoncent ces lois liberticides et dangereuses pour les droits des femmes.
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Crédit photo : Silar, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons
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