Une campagne de « désinformation genrée ». C’est ainsi que de multiples chercheurs définissent une pratique mêlant fake news et misogynie. Cela consiste à nuire à la crédibilité des femmes, à ternir leur réputation grâce à de fausses informations, afin de nuire à leur carrière, comme l’a relayé l’Agence France Presse par le prisme de nombreuses études.
Les femmes de pouvoir en première ligne
Ces campagnes de fake news genrées seraient surtout menées à l’encontre de femmes issues de milieux politiques. Ainsi, la cellule fact checking de l’agence de presse le démontre grâce à de nombreux exemples faisant foi : fausses photos montrant la première dame d’Ukraine bronzant seins nus, faux sous-titres vidéo accusant des féministes pakistanaises de « blasphème », ou encore un clip de Nancy Pelosi au ralenti la décrivant comme « ivre ».
Mais ce sont Michelle Obama, ancienne première dame des États-Unis, ou encore Brigitte Macron qui sont visées par des campagnes affirmant qu’elles sont nées de sexe masculin, sur fond de transphobie.
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Selon l’étude, ces campagnes seraient généralement mises en place par leurs opposants. Et si elles prennent, c’est notamment à cause de stéréotypes sexistes, qui laissent entendre que les femmes politiques seraient peu fiables, trop émotives, ou alors pas assez intelligentes pour exercer une fonction officielle.
Le rôle de Facebook
Pourtant, en 2020, plusieurs législateurs américains ont adressé une lettre à Facebook, l’accusant, avec d’autres plateformes, de ne pas assez modérer les contenus haineux et les fausses informations ciblant les femmes. « Ne vous y trompez pas, ces tactiques, qui sont utilisées sur votre plateforme à des fins malveillantes, visent à réduire les femmes au silence et, en fin de compte, à saper nos démocraties », dit la lettre.
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De son côté, Facebook a reconnu que les abus en ligne à l’encontre des femmes constituaient un « problème grave » et s’est engagé à collaborer avec les décideurs politiques pour limiter les dégâts causés par cette désinformation genrée.
Cet article est co-financé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne.
Check-Europe c’est quoi ? Un projet européen visant à donner les clés de compréhension à ses citoyens afin qu’ils puissent non seulement identifier les fake news, mais aussi devenir des acteurs à part entière de la lutte contre celles-ci.
Ce projet fait d’autant plus sens en prévision des élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin 2024 et qui nous concernent tous en tant que citoyen.
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