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Cinéma

Et si on arrêtait de juger les centres d’intérêt des autres ?

Dans la vie, on s’intéresse à plein de choses différentes, et c’est plutôt cool. Mais il arrive parfois d’être targué•e d’imbécile parce qu’une passion ne trouve pas grâce aux yeux de certain•e•s… et ça, Juliette en a un peu ras la casquette.

S’il y a bien quelque chose de joli et de cool dans la vie, c’est de pouvoir s’intéresser à plein de choses différentes, et se forger une culture unique, dont nous seul•e•s avons les clés.

Que l’on ne jure que par une seule passion ou que l’on ait plusieurs centres d’intérêts différents, les possibilités sont infinies et nous permettent de construire, autour de tout cela, une personnalité, plus ou moins influencée par cette culture que l’on s’approprie.

Certains vont s’intéresser à des sujets compliqués à comprendre pour les moins aguerris, d’autres préféreront les choses plus simples, tandis que d’autres trouveront leur compte dans un mélange des deux. L’avantage dans tout ça, c’est de pouvoir faire un peu ce qu’on l’on veut.

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Oui mais, parce qu’il y a toujours un « mais », il y aura toujours des personnes, qui parfois sans le vouloir, ne pourront pas s’empêcher de porter un jugement de valeur sur quelqu’un parce qu’il trouve qu’une chose est cool ou qu’untel est drôle… et que ce n’est visiblement pas « assez bien » à leurs yeux.

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Alors, si on arrêtait de dire qu’untel est ignare parce qu’il est fan de Kendji Girac ou qu’unetelle est une beauf parce qu’elle aime les voitures, et que l’on s’occupait de nos fesses ? Car trouver un sujet inintéressant est une chose tout à fait légitime, mais rabaisser une personne parce que elle, s’y intéresse, en est une autre !

Que celle qui n’a jamais jugé me jette la première pierre

Le jugement gratuit, c’est une tare dont on souffre tou•te•s, et ce en se plaçant tantôt côté bourreau, tantôt côté victime.

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Et si j’écris ce papier, mes bon•ne•s ami•e•s, sachez que c’est bien parce que je connais la situation : je lutte encore contre certains de mes démons, et ce n’est que quand je me suis moi-même pris un « Ah bon ?! TOI, tu regardes… ça ? » que j’ai compris ce que cela faisait de se faire targuer d’imbécile parce que l’on assume un centre d’intérêt un peu plus léger que la défense des baleines ou le théâtre de Samuel Beckett.

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Bien sûr, il m’est arrivé bien des fois de faire des amalgames, face à des personnes qui aimaient le tuning ou qui préférait lire des magazines comme Public plutôt qu’un bouquin en vacances. À me dire que, quelque part, je valais sûrement mieux qu’eux parce que moi, j’avais commencé à lire les pièces tragiques de Shakespeare à 13 ans sans que ce soit imposé par le collège.

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Moi à 14 ans.

Et puis, en grandissant et en évoluant au contact de plein de personnes différentes, j’ai découvert que ce genre de regards accusateurs était, en tous cas pour moi, souvent révélateur d’un grand manque de confiance en soi. De part mon dédain, je me plaçais ainsi, moi l’ado et jeune adulte parfois complexée, au-dessus de cette personne ; ça me faisait plaisir dans un sens, et surtout, ça me rassurait sur ce que je pouvais valoir.

Sauf que bien évidemment, la vie c’est un peu plus compliqué que ça ! C’est en vieillissant et en assumant mes intérêts plus légers face à d’autres regards dédaigneux que j’ai compris qu’il était temps de balayer devant ma porte.

Parce que oui, je lis du Kafka dans le métro, mais je regarde aussi Secret Story 9 à la télé quand j’arrive chez moi après le travail. Et porter de l’intérêt à cette seconde chose ne fait pas de moi une demeurée, tout comme la première ne fait pas de moi une snob !

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De la beauté de s’intéresser à plusieurs choses bien différentes

Même si je suis bien consciente de ce que la télé-réalité peut poser comme problème au niveau d’une certaine aliénation, de sur-exposition et de voyeurisme au sein de la société (mais très honnêtement, ce n’est pas le sujet de cet article), je ne peux pas m’empêcher de regarder : c’est mon péché mignon, mon guilty pleasure comme diraient nos amis anglo-saxons.

J’aime, quand je rentre chez moi le soir, pouvoir enlever mes chaussettes, mon soutif, me préparer un thé, et allumer ma télé direction NT1, W9 ou NRJ12 pour y retrouver Secret Story, Les Princes de l’Amour, ou Les Anges Édition 24.

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Moi aussi Eddy, moi aussi.

Comme beaucoup de personnes, je me suis pris des réflexions de la part de certaines personnes de mon entourage me demandant si je n’avais pas mieux à faire que de regarder ces « conneries ». Eh bien si, effectivement, mais je n’en ai pas envie. Na !

On le sait : certaines passions trouvent beaucoup moins grâce aux yeux des badauds accusateurs que d’autres. Intéressez-vous à la mode, la beauté, les potins de stars, les voitures, le foot, la télé-réalité ou encore les jeux vidéo et vous serez jugé•es plus durement que vos congénères qui aiment le cinéma et la musique.

Mais j’ai un scoop : on peut s’intéresser à plein de choses différentes, pour se forger une culture tout à fait personnelle ! Et en plus de cela, ce qui fait la beauté de l’humain (entre autres), c’est son côté éclectique et ses paradoxes, non ?

Lire des livres sur la physique quantique est parfaitement compatible avec le fait de faire des quizz neuneu sur Internet. Aimer les magazines sur les voitures n’empêche pas d’être un fan des compositions de Saint-Saëns — c’est étonnant pour nos amis au jugement facile, mais ça existe !

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Ce qui me chagrine le plus dans ces histoires, c’est de voir que ces personnes, qui semblent être si cultivées par rapport à toi, pauvre paysan qui aime savoir comment se déroule la grossesse de Kim Kardashian, ne font justement pas appel à toute l’étendue de leur intelligence pour se dire qu’il peut y avoir quelque chose derrière tout ça, et que beaucoup de gens ont des centres d’intérêts divers…

Nous ne sommes pas des clichés

Bien sûr, je n’ai jamais dis que c’était mal de ne pas trouver intéressant ce qui peut être publié dans Closer, les aventures rocambolesques des Ch’tis à Ibiza, ou même le cinéma d’Audiard : chacun•e trouve du charme dans ce qu’il veut, et ce n’est pas être mauvais•e ou méchant•e que de juger insipide un certain sujet de conversation.

Ce qui n’est pas cool, en revanche, c’est d’attaquer personnellement la personne qui, elle, trouve ça intéressant, et de la rabaisser.

Par exemple, même si j’aime la télé-réalité, je ne m’intéresse absolument pas aux potins de stars et je ne suis pas du tout aware (bonjour je suis Jean-Claude Van Damme) de qui sort avec qui dans le show-business. Une de mes bonnes amies adore ça, et jamais je me suis dit qu’elle n’était « pas assez bien pour moi » juste parce que ce sujet me laisse complètement indifférente.

Comme je le disais plus haut, l’avantage que l’on a en tant que personnes évoluant en 2015, c’est que l’on peut assumer tous nos paradoxes. Et nous en sommes tou•te•s rempli•e•s. Une de mes amies qui a fait le conservatoire en tant que violoncelliste aime écouter du Pitbull et du Ke$ha en soirée : comme quoi, on est bien plus que le cliché de ce que l’on dégage !

Je peux reconnaître un•e candidat•e de télé-réalité dont personne ne se rappelle mais je suis aussi une fan du cinéma expressionniste allemand. Ma culture est faite de plein de choses différentes, et je ne sais pas si j’ai de quoi en être fière, mais en tous cas, j’assume tout !

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J’aime bien regarder les aventures de ceux du dessus, mais aussi les films de celui du dessous.

Évidemment, une personne qui ne va pas avoir de culture cinématographique et littéraire et qui n’aimera que les choses jugées « légères » par ses pairs n’est pas pour autant dénué de conversation. Se baser seulement là dessus est vraiment dommage, et aussi absurde que de juger de l’intelligence d’un lycéen en se basant uniquement sur ses notes.

Dans la mesure du possible, il serait idéal d’essayer de puiser le meilleur de chacun sans condamner ses centres d’intérêts, et ce même si on les trouve creux. Tout cela peut donner de belles surprises, croyez-moi.

Mais tout cela marche dans les deux sens. Une personne qui adore les sciences et les mathématiques ne sera pas forcément ennuyeuse à mourir, tout comme commenter les oeuvres de Chagal en buvant du vin rouge ne fait pas de quelqu’un un snob. Et les deux peuvent te faire une blague à base de tire sur mon doigt. C’est beau, non ?

Si nos centres d’intérêts peuvent être aussi divers que nos humeurs, il ne faut pas oublier que là où ils peuvent forger nos personnalités, ce ne sont pas non plus les vitrines de celles-ci : on a souvent bien plus de choses à dire et partager que ce que l’on peut/veut montrer.


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

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Avatar de skippy01
26 septembre 2017 à 23h09
skippy01
Oui, il qne faut pas juger les goûts des autres, mais il y a un mais. Ça me choque un peu qu'on présente encore une fois la téléréalité comme un «divertissement innocent mais montré du doigt». Sauf que non, c'est un concept qui inculque des valeurs hyper malsaines, puisque jusqu'à preuve du contraire, on les regarde pour se foutre de leur gueule, bonjour la bienveillance. Et de ce que je sais ce qu'il se passe en coulisses, c'est assez sale, du genre des candidats poussés à l'alcoolisme (j'invente rien). Et puis, cette célébrité aussi fulgurante qu'éphémère, c'est très mauvais pour le psychisme, surtout si elle est sortie d'on ne sait pas trop où (coucou KK). Pour les rôle models, on repassera.

La question de goûts personnels, ça n'excuse pas tout. Regarder, c'est cautionner, et quelqu'un qui me dit qu'il est fan de porn revenge, qui aime bien les émission télé qui entretiennent la culture du harcèlement (coucou TPMP) ou la chaîne Youtube d'un cyberharceleur notoire, ben je ne me gênerais pas de le juger très négativement.
Même si je suis bien consciente de ce que la télé-réalité peut poser comme problème au niveau d’une certaine aliénation, de sur-exposition et de voyeurisme au sein de la société (mais très honnêtement, ce n’est pas le sujet de cet article), je ne peux pas m’empêcher de regarder : c’est mon péché mignon, mon guilty pleasure comme diraient nos amis anglo-saxons.

Là, je ne comprends plus tu fais un plaidoyer sur le non-jugement, et ensuite tu pousse au crime en assumant ouvertement entretenir un concept toxique juste parce que tu aimes ça. Il faudrait savoir !
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