Joann Sfar, le dessinateur du Chat du Rabbin, connaît bien Charlie Hebdo, et pour cause : il y a bossé pendant deux ans dans les années 1990. Peu après l’attentat et la tuerie de l’Hyper Cacher, il avait posté quelques dessins en réaction aux événements sur son compte Instagram. Depuis le 5 février, le dessinateur a intégré un autre journal, le Huffington Post, sur lequel il va désormais publier des chroniques sous forme de dessins plus ou moins liés à l’actualité, de manière irrégulière.
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La première chronique de Si Dieu existe sert un peu d’introduction à la démarche du dessinateur. Joann Sfar y explique à quel point il s’est senti impuissant
au moment des attentats, et pourtant, comme tout le monde, il s’est senti obligé d’y aller de son croquis :
« Je n’ai rien pu écrire ni dessiner à mesure qu’on nous annonçait les assassinats. Et puis sur le coup de 17 heures j’ai écrit quelques mots. Les noms des dessinateurs morts. […] Et comme tout le monde j’ai fait un dessin idiot avec un crayon contre une kalachnikov. Lors de très grands événements, on a le devoir de faire un dessin idiot. »
https://instagram.com/p/xjwBBNHZVq/?modal=true
https://instagram.com/p/xjwysinZXG/?modal=true
Idiot peut-être, mais pas simpliste. Car Joann Sfar en profite pour donner sa vision du dessin de presse : pour lui, ce dernier n’a pas pour but de résumer l’actualité, mais au contraire de provoquer la réflexion et le débat. Joann Sfar estime qu’il n’a pas de message à délivrer, mais juste un besoin de s’exprimer. Dans une interview à Europe 1 en janvier dernier, le dessinateur parlait déjà d’une « nécessité d’écrire » après les attentats, pour redonner de l’espoir, et pas seulement faire un constat.
Cette première chronique débute par l’apparition du fameux chat du Rabbin, animal capable de causer, qui a tendance à l’ouvrir un peu et à mettre les gens face à la vérité, quitte à taper là où ça fait mal. Dans la bande-dessinée éponyme, le Chat prend beaucoup de distance avec la religion de son maître ; ici, il va l’aider à raconter ce qui s’est passé le 7 janvier 2015, et les jours qui ont suivi. Le reste des dessins est à voir par ici sur le site du Huffington Post.
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