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Homophobie à l’école : des annonces, c’est bien, des résultats, ce serait encore mieux

Plus de la moitié des personnes LGBTQI+ sont victimes d’homophobie, dont beaucoup d’enfants et d’adolescents. Si l’Éducation Nationale dénonce le phénomène avec ferveur, l’action concrète est laborieuse.

En théorie, l’intolérance n’a pas sa place à l’école, en pratique, les élèves LGBTQI+ sont toujours victimes de violences scolaires. Début janvier, Lucas, un collégien de 13 ans a mis fin à ses jours, victime de harcèlement homophobe. Si ce drame a provoqué l’indignation collective, les moyens pour lutter contre l’homophonie en milieu scolaire ne permettent pas d’endiguer les violences dont sont encore victimes de nombreux enfants.

Homophobie : une école miroir de la société

En France, l’homophobie se porte comme un charme. Un observatoire IFOP publié en 2018 révélait que 53 % des personnes LGBTQI+ avaient déjà été victimes de violences homophobes. 49 % des personnes homosexuelles avaient déjà subi des insultes, 17 % avaient été victimes d’agressions physiques et elles étaient plus d’un quart à avoir été abusées sexuellement.

L’école est malheureusement le miroir de notre société et 18 % des élèves LGBTQI+ ont déjà été la cible d’agressions verbales. Le suicide de Lucas, 13 ans illustre douloureusement une problématique bien connue des pouvoirs publics, comme le déplore le ministre de l’Éducation nationale dans le magazine Têtu :

Nous savons que, par rapport aux élèves hétérosexuels, les élèves gays et lesbiennes ont quatre fois plus de risques de faire une tentative de suicide, quand c’est onze fois plus pour les jeunes transsexuels. Nous devons améliorer leur accueil en s’attaquant encore plus fortement aux situations de moqueries, de violences et de harcèlement.

Pap Ndiaye, Têtu, 1 février 2023

La lutte (théorique) contre l’homophobie scolaire

En théorie, le gouvernement est très impliqué dans la lutte contre l’homophobie et multiplie les mesures pour enrayer le fléau. Cet été, la première ministre a annoncé la création d’un fond de trois millions d’euros destiné à l’ouverture de dix nouveaux centres LGBTQI+ et au développement des 35 structures déjà ouvertes en France.

Au niveau de l’éducation nationale, les déclarations s’enchaînent : le ministre de l’Éducation nationale a réaffirmé son souhait de (enfin) systématiser les cours d’éducation sexuelle, pourtant obligatoires depuis 2001 et une énième circulaire sur le sujet vient d’autoriser le port du nouveau nom des enfants transgenres ou non-binaires. Pour aller plus loin, Pap Ndiaye veut généraliser les groupes de paroles, de sensibilisation, de prévention et d’actions dans toutes les académies. Une grande campagne de prévention sera également lancée le 17 mai prochain à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie :

Nous allons lancer une campagne forte de sensibilisation le 17 mai, journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie. Cette campagne sera axée sur l’accueil des élèves LGBTQI+ 

PAP ndiaye, Têtu, 1 février 2023

Le manque de formation des enseignants

En pratique, ces ressources ne sont que de simples consignes que les professionnels peuvent choisir d’appliquer ou non. Si certaines mesures sont obligatoires, la méconnaissance sur le terrain freine leur mise en place et empêche l’univers scolaire d’évoluer, comme le regrette la présidente de l’association SOS Homophobie, Lucile Jomat :

Les enseignants ne sont pas formés et incapables de faire un cours sur la question. Les professeurs manquent clairement d’outils. Ils ne sont pas toujours en capacité d’identifier les problèmes de harcèlement relatifs à ces problématiques.

Lucile Jomat, présidente de l’association SOS Homophobie, BFM TV, 5 février 2023

Pour pouvoir comprendre et communiquer sur ce sujet, une consigne n’est pas suffisante. Les professionnels doivent disposer de formations obligatoires et d’outils adaptés. Le cursus dédié « à la sexualité et à la vie affective » qui traite notamment du sujet n’est proposé que sur la base du volontariat et seuls 5 % des enseignants s’y inscrivent. Si les associations spécialisées ont aussi comme rôle d’intervenir dans les écoles, l’impulsion doit venir d’un professeur volontaire.

Les ressources existantes pour les victimes d’homophobie :

Malgré ces nombreuses annonces, l’homophobie continue de s’épanouir dans les établissements scolaires. Les victimes et les témoins d’agressions homophobes peuvent toutefois se tourner vers les associations et les plateformes d’écoutes afin de trouver l’aide et l’accompagnement dont ils ont besoin :


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

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