Entre les vacances scolaires, l’été à préparer et les billets à réserver, bien des gens ont des envies d’ailleurs. Et si ton style c’est plutôt le cocooning, tu peux aussi voyager depuis le fond de ton lit ! Allez, monte sur mon tapis volant : direction #VoyageVoyage et ses endroits magiques !
Initialement publié le 11 avril 2015
Il existe pas mal de très bons films sur le voyage, capables de nous rendre cette soif d’aventure et de découverte quand on comate à moitié au fond de son canapé.
Parmi ceux-là, le bien connu Into the Wild, ou encore mon petit chouchou qu’est La Vie rêvée de Walter Mitty (parce que je fais dans le favoritisme).
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Mais au-delà de ces films dont vous avez déjà entendu parler, il y en a beaucoup d’autres qui ne jouissent pas d’autant de célébrité – et c’est bien dommage.
C’est pourquoi je me permets de vous présenter cette petite sélection qui, je l’espère, vous fera découvrir un film tout en faisant vibrer votre âme d’aventurier•e.
Tracks, sur les pas de Robyn Davidson à travers le désert australien
Passé relativement inaperçu lors de sa sortie en 2014, Tracks est l’adaptation des mémoires de Robyn Davidson, une Australienne qui, dans les années 1970, a traversé le désert australien avec son chien et quatre chameaux. « Mais pourquoi ? », me diront certains.
Eh bien c’est une bonne question. D’Alice Springs à l’océan Indien, il y a quand même 2 700 kilomètres.
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Si elle accepte que le photographe Rick Smolan la rejoigne à quelques occasions sur la route, ce n’est pas pour sa compagnie ou pour le ravitaillement qu’il rapporte avec lui dans son 4×4, oh non.
C’est plutôt parce que sa présence occasionnelle est l’une des conditions du National Geographic, le célèbre journal, qui a accepté de financer le voyage de la jeune femme.
Pourtant, si elle avait eu la possibilité de faire sans argent, elle s’en serait bien passée : Robyn veut simplement « être seule », dans le silence pesant et sous le soleil de plomb du désert. Sans jamais vraiment expliquer sa décision, elle ne revient jamais dessus, et une phrase retient notre attention dès le départ :
I’d like to think an ordinary person is capable of anything. (Je me plais à penser qu’une personne ordinaire est capable de tout.)
Cette traversée représente-t-elle donc un défi personnel ? Ou un besoin criant d’être seule avec elle-même ? Oh, et puis est-ce bien différent ?
Ce film, même s’il est loin des paysages verts et montagneux et qu’il ne déborde pas d’une action folle, n’en est pas moins époustouflant – tout en se faisant étrangement apaisant.
Il réussit l’exploit de nous glisser dans la peau de Robyn Davidson, avec ses souffrances, ses joies et ses victoires, sans recourir à de longs dialogues éloquents. Quelque chose que l’on doit certes à la réalisation, mais surtout à la performance de Mia Wasikowska, juste formidable en exploratrice à la recherche d’un peu de paix… Intérieure ou pas.
Si Loin (Qué tan lejos), carte postale douce-amère de l’Équateur
https://youtu.be/yv8Zxaq5Eh8
Navrée, pas de bande-annonce sous-titrée…
Il y a peu de films équatoriens, et Si Loin fait partie des rares à être parvenus jusqu’à nous. Sorti en 2006, il raconte le périple improvisé de deux jeunes femmes, de Quito à Cuenca.
Celles-ci ont chacune une raison de s’y rendre différente, mais lorsqu’une grève des transports les plante là à mi-chemin, elles se retrouvent à voyager ensemble dans les montagnes équatoriennes.
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D’un côté, on a Teresa, une jeune étudiante équatorienne qui se présente comme « Tristeza » (Tristesse) à sa compagne de voyage, et dont le but est d’arriver à Cuenca à temps pour empêcher son amour de vacances de se marier – « contre son gré ».
Plutôt taciturne et un brin revêche, elle se sent concernée par les difficultés de son pays et n’hésite pas à le faire savoir.
De l’autre, on a au contraire Esperanza, une Barcelonaise en vacances qui a pris l’habitude de partir « à l’aventure » dans le monde grâce à son travail dans une agence de voyage, et de tout filmer pour ramener des souvenirs.
Un rien la rend extatique, et elle n’éprouve aucune difficulté à communiquer son ressenti à autrui, fût-il une connaissance ou non.
Présenté comme ça, on voit assez clairement se dégager le schéma classique des individus que tout sépare, et qui vont pourtant devenir les meilleurs amis du monde à l’issue de leur folle aventure. Et pourtant, non. Le propos n’est pas tant une grande histoire d’amitié, qu’une histoire de rencontres, ces rencontres improbables qui marquent un voyage.
Forcées d’alterner entre marcher, faire du stop, et glandouiller dans un coin en attendant que quelqu’un passe (parce que de toute façon, il n’y a pas mieux à faire), Tristeza et Esperanza vont enchaîner les rencontres révélatrices le long de ce chemin aussi chaotique… Qu’étrangement paisible.
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Oui, elles apprennent à se connaître, comme elles apprennent à connaître ce pays qu’elles essaient de traverser. Mais il s’agit surtout d’un voyage au jour le jour, qui les pousse à en apprendre plus sur elles-mêmes. Et sans suer sang et eau, pour une fois. Ça repose.
Wild, le voyage comme un dépassement de soi
Bon, cette pause, c’était sympa, on retourne au voyage version « dépassement de soi qui fait mal aux pieds ». Voici Wild, que vous connaissez peut-être un peu plus que les deux films précédents, vu qu’il est sorti en janvier dernier. Mais je trouvais qu’il rentrait plutôt bien dans le thème quoi qu’il en soit.
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Le film raconte l’histoire vraie de Cheryl Strayed, une jeune femme qui a décidé du jour au lendemain d’aller parcourir 1500 kilomètres sur le Pacific Crest Trail, seule, dans le but de, disons… « se reprendre en main ».
Basé sur le récit autobiographique de Cheryl Strayed, incarnée par Reese Whitherspoon, le film pourrait faire penser au premier abord à Tracks, lui-même racontant le besoin de se dépasser d’une jeune femme.
Car c’est l’idée, et on le comprend quand Cheryl cite Emily Dickinson : « Si ta volonté te lâche, dépasse ta volonté. » Pour autant, ses raisons sont différentes, comme on l’apprend au fur et à mesure qu’elle accumule les kilomètres.
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Strayed (« errant » en anglais) a plus que besoin de retrouver sa volonté. Depuis la mort de sa mère, elle n’en a plus une trace, elle ne sait pas où elle va, et elle s’en veut.
Après un parcours chaotique parsemé de drogue et de comportement auto-destructeur en général, un déclic se fait. Elle va parcourir 1500 kilomètres dans les montagnes, seule, et enfin se prouver ce dont elle est capable.
Si on ressentait le tourment de Robyn Davidson dans Tracks, on se prend le désespoir de Cheryl Strayed en pleine face dans Wild. Il faut dire aussi que Reese Witherspoon est très convaincante.
Un film aussi difficile que l’objectif qu’elle s’est fixé, il aborde le voyage comme pèlerinage entre dépassement de soi et pénitence.
Cependant, loin de m’avoir déprimée (et je suis une personne sensible, voyez-vous), ce film a ravivé mon envie de sortir de ma zone de confort. Certes, pas à la même échelle que Cheryl Strayed, et en mieux préparée, parce qu’on a quand même envie de lui crier « Mais pourquoi tu fais ça ?! » régulièrement. Mais cette essence-là du voyage y est.
The Way, La route ensemble, le long des chemins de Compostelle
Et puisqu’on parle de pèlerinage, voici un film sur l’un des plus célèbres au monde : le chemin de Compostelle. Beaucoup de gens entreprennent de suivre la route jusqu’à la belle Saint-Jacques de Compostelle (Santiago de Compostela), pour des raisons très diverses : le plaisir de la randonnée, un pèlerinage spirituel, un défi entre potes, du tourisme…
Mais pour Thomas Avery, un ophtalmologue américain joué par Martin Sheen, la raison est tout autre.
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À l’origine, la randonnée, c’est pas son truc. Non et puis le voyage en général, hein… Voilà. C’est son fils Daniel qui aime « perdre son temps », comme dit son père, à parcourir le monde.
Mais hélas, Daniel meurt lors d’un accident en montagne. Et l’unique raison pour laquelle Thomas se rend à Saint-Jean-Pied-de-Port, c’est pour reconnaître et ramener le corps de son fils…
C’est là qu’il apprend que Daniel avait entrepris le pèlerinage de Compostelle. Il décide alors de terminer ce que celui-ci avait commencé, et de marcher les 800 kilomètres du « camino » jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle pour y transporter les cendres de son fils.
Tom se lance ainsi dans un quotidien qui lui est inconnu, comme pour retrouver la trace de son fils avec lequel il n’avait pas su s’entendre.
Du genre plutôt sédentaire, et surtout solitaire, il va peiner à tenir le rythme et à suivre les autres pèlerins qui ne manquent pas de croiser son chemin. Il y a Jack, d’Irlande (le formidable James Nesbitt), Sarah, du Canada, Joost, de Hollande… et Thomas doit se faire à l’idée de voyager avec eux à ses côtés, tandis qu’il fait son deuil.
S’il nous fait passer sans cesse du rire aux larmes, The Way est un beau film, tant au niveau visuel qu’au scénario, et qui fait du bien. Et puis, il qui vous donnera peut-être autant envie que moi de tenter la route jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle. On ne sait jamais ce qu’on peut trouver au bout du chemin.
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