Des tweets qui brisent le cœur, terrifient, désespèrent. Abasourdissent par leur courage.
On l’attendait. La magazine Vice en avait souligné l’importance il y a plusieurs mois. Cette fois, ça y est : le hashtag #MeTooGay, qui contient la parole précieuse des hommes homosexuels victimes de violences sexuelles, a enfin émergé sur Twitter, jeudi 21 janvier 2020 au soir, suite à l’accusation d’un utilisateur appelé Prunille envers Maxime Cochard, conseiller PCF à Paris.
L’accusé s’est très rapidement défendu, qualifiant l’accusation de « totalement fausse ».
https://twitter.com/MaximeCochard_/status/1352246614870659078
Sa réaction a entraîné une vague de soutien envers Prunille, ainsi que l’émergence du hashtag #MeTooGay, où des hommes homosexuels racontent leurs expériences de violence sexuelle.
https://twitter.com/ketchinga/status/1352544258042036225
https://twitter.com/thibaultmcr/status/1352506942749601792
#MeTooGay, des témoignages qui ont mis du temps à trouver leur place
Ces hommes gay racontent l’impact profond et dévastateur de ces agressions sur leur psyché, leur rapport à leur corps, et la construction de leur identité au sens large.
Pourquoi ces tweets n’arrivent que que maintenant, alors que #MeToo a déjà 4 ans ? On peut supposer que la brèche ouverte par Camille Kouchner et la publication de son livre La Familia Grande, qui relate l’inceste subie par son frère jumeau par l’universitaire Olivier Duhamel, a permis l’émergence du hashtag #MeTooInceste… mais pas nécessairement, sur le moment, celui de #MeTooGay.
Le carcan oppressif de la virilité et la peur de donner du grain à moudre aux homophobes ont complexifié encore les possibilités de prise de parole par la communauté gay.
Les soutiens aux victimes témoignant sur #MeTooGay affluent
Les réactions à ces tweets n’ont pas tardé. Ainsi, Marlène Schiappa, ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur et chargée de la Citoyenneté, a tweeté :
Plusieurs féministes ont elles aussi apporté leur soutien aux victimes.
Reste à voir comment le gouvernement français et notre société au sens large vont accueillir cette parole enfin libérée des hommes gay. Et surtout, encore et toujours : ce qu’ils comptent mettre en œuvre comme actions concrètes pour prévenir ces violences sexuelles et protéger les cibles les plus vulnérables.
À lire aussi : Et si #metooinceste faisait enfin changer la loi autour du consentement ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je ressens à la fois tristesse et colère. J'espère au moins que le MetooGay qu'il a lancé apportera quelque chose pour les autres. J'espère qu'en 2021, tous les violeurs vont commencer à devoir répondre de ce qu'ils ont fait. J'espère qu'ils ne se sentiront pas tranquille.