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Culture

Les éléphants dans la pop culture, ces animaux gentils et rigolos

C’est la Journée de reconnaissance de l’éléphant ! Pour garder la pêche, on te propose donc un petit tour de la place de nos amis les pachydermes dans la pop culture. En avant !

Un éléphant ça trompe, ça trompe, un éléphant, ça trompe énormément. Deux éléphants… Je ne vais pas te la faire en entier, tu as compris où je voulais en venir. Dans le monde actuel, les éléphants, notamment à cause du braconnage, sont menacés de disparition. À l’occasion de la Journée de reconnaissance des éléphants, je te propose donc de les (re)découvrir sous l’angle un peu plus joyeux de la pop culture.

À savoir : un petit tour d’horizon de nos amis les pachydermes, entre blagues, comptines, dessins animés et films. Amusants, émouvants, intelligents, bref, pleins de caractère sont les éléphants qu’il y avait dans les histoires de notre enfance !

Analysons ensemble leurs personnalités, histoire de voir si tu as bien une mémoire d’éléphant…

Les éléphants, ces êtres fascinants

Les pachydermes sont partout dans l’imaginaire enfantin. Bon, déjà, la première question que je me pose, c’est pourquoi ? Pourquoi les éléphants et pas le kakapo ou le corgy, hein, dis ? Dans Science in Pop Culture – A reference Guide, A.Bowdoin Van Riper apporte un début de réponse :

« Les éléphants ont l’air exotique pour le public occidental, […] parce qu’ils ne ressemblent à rien de connu. Les zèbres ressemblent à des chevaux, et les antilopes à des biches, mais aucune créature vivante ne ressemble à un éléphant. Les stocks de référence aux éléphants dans la culture populaire reposent sur cette unicité exotique. La plupart des « blagues d’éléphants », par exemple, ont un humour dérivé de la taille inhabituelle de l’animal […] »

C’est plutôt vrai que ce n’est pas faux. Dans la comptine « Un éléphant qui se balançait, sur une toile, toile, toile d’araignée », l’enjeu repose essentiellement sur le fait que, aussi solide soit la toile d’araignée, le poids de l’éléphant risque de la faire craquer ! Les éléphants sont cocasses par leur allure : un peu patauds, avec une grande trompe dont les possibilités d’utilisation semblent à la fois multiples et incongrues, et un corps immense.

Ça, c’est fait. Mais on a aussi un autre présupposé quand on cause de pachyderme : celui que l’éléphant est un être intelligent. Contrairement aux mouches ou aux caniches envers qui nous avons des préjugés peu courtois, on sait, par la recherche scientifique, que les éléphants sont des êtres empathiques. Alors qu’on pourrait croire qu’ils ont du mal à bouger leur carcasse, ce sont en fait des adeptes du langage du corps pour entretenir des interactions sociales.

Mais ce n’est pas le seul atout des mammifères à grandes oreilles, explique RFI :

« Avoir « une mémoire d’éléphant » c’est avoir une très bonne mémoire : l’image fonctionne comme simple intensif, alors qu’à l’origine, il semble que cette expression prenne naissance dans la tradition de rancune qu’on attribue aux éléphants. On dit qu’ils se souviennent toujours des mauvais traitements, et qu’ils s’en vengent, même longtemps après. »

En revanche, le mythe de l’éléphant qui a peut de la souris, qu’on retrouve dans plein de dessins animés, n’a jamais été prouvé par la science. Autre point remarquable même si ça ne change pas grand chose présentement : on trouve essentiellement dans la culture des éléphants… mâles.

Les différentes caractéristiques des éléphants en font donc (inconsciemment peut-être ?) des animaux tout prêts à être personnifiés dans les histoires pour enfants, et à avoir des comportements humains !

Babar, l’éléphant humanisé

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Babar est l’un des plus vieux éléphants de fiction enfantine, puisqu’il est apparu en 1931 sous les pinceaux de l’illustrateur français Jean de Brunhoff. C’est un héros conçu pour les enfants, tout en rondeurs et en couleurs, que son créateur a d’ailleurs imaginé à partir d’une histoire que sa femme racontait à leurs enfants.

Babar n’est pas un humain, mais il parle, interagit avec ses pairs comme tu pourrais le faire avec tes parents, ressent des émotions, et surtout, se tient sur deux pattes et porte des vêtements (dans la réalité, je vois mal un éléphant en costard-cravate). En cela, c’est un héros anthropomorphique, c’est-à-dire auquel on attribue les sentiments, les passions, les idées et les actes de l’homme — ce n’est pas moi qui dit ça, mais le Larousse.

Sous ses dehors naïfs et gentils, Babar peut aussi être vu comme un livre symbolique de l’époque des colonies, dans la représentation qu’il donne de la société, explique The New Yorker. L’éléphant, animal exotique, mais qui agit tellement comme un humain, est attiré par la ville, la civilisation. Les éléphants qui s’habillent ont du mépris pour leurs pairs qui vivent nus dans la jungle. Babar pourrait donc être une oeuvre en faveur de la colonisation :

« L’effet heureux que Babar sur nous, et sur notre imagination, vient de cette croyance — du sens de la chanson pour enfants, comme quoi, même si c’est une bonne chose d’être un éléphant, la vie de cet animal est dangereuse, sauvage et douloureuse. C’est par conséquent plus sécurisé d’être un éléphant dans une maison près d’un parc. »

Mais on peut aussi interpréter les choses d’une autre façon : Babar se moquerait de la colonisation, en démontrant le ridicule du phénomène, mais avec une certaine tendresse :

« Une partie de la blague provient de l’évidente animalité du protagoniste qui rend évident l’absurdité du comportement humain dépeint. Un animal qui tente de devenir un astronaute ou de mener un orchestre est intrinsèquement ridicule et rend ridicule l’ambition qu’il poursuit. […] [à propos de la guerre entre deux nations d’animaux dans une des histoires, NDLR]

Ce n’est pas un portait à distance d’une ville coloniale imaginaire. C’est, au contraire, une caricature affectueuse et détaillée d’une société française idéalisée. La fragilité de cette société — et son incapacité à résister aux rhinocéros — intensifie le pathos et l’affection qu’elle inspire. »

Bref, Babar, tout éléphant qu’il soit, influence notre perception de la civilisation. Tout derrière une bestiole dessinée pour les enfants, avouez que ça laisse pantois•e !

À lire aussi : Ces dessins animés qui me rendaient triste quand j’étais enfant

Elmer et Dumbo, les éléphants discriminés

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Les éléphants de la fiction pour enfants sont dotés de sentiments, et ils sont capables de ressentir certaines émotions ou d’avoir certains comportements qu’on retrouve dans la société humaine. Parmi ceux-là, la discrimination

.

Je te le donne en mille (couleurs de l’air du vent) : te souviens-tu d’Elmer, l’éléphant multicolore ? Il est né en 1989 sous les crayons de l’illustrateur britannique David McKee. Une série de bouquins suivront, mais dans sa toute première aventure, Elmer est rejeté par les autres éléphants à cause de son pelage à damiers bariolés. Pour se faire accepter d’eux, il va se peindre… En gris.

Mais grimé comme ça, ses pairs ne le reconnaissent pas, et le rejettent toujours. Lorsqu’il pleut, le vrai Elmer refait surface, et tout le monde en est bien content. Conclusion : la diversité, c’est bien, et c’est ce que l’auteur, de son propre aveu, veut faire comprendre aux mômes avec ce héros. D’après The Guardian, Elmer et ses couleurs pétantes peut aussi être vu comme un symbole LGBT, une théorie que David McKee n’avait pas forcément envisagé au départ, mais qu’il ne contredit pas.

Autre éléphant célèbre discriminé : Dumbo. Le petit éléphant est né de l’imagination d’Helen Aberson-Mayer, une auteure américaine, en 1939, et a été porté à l’écran par Disney en 1941. Dumbo ne parle pas, et en plus d’avoir le physique de pachyderme « extraordinaire » dont je t’ai déjà causé, il a une particularité supplémentaire, à savoir des oreilles bien trop grandes pour sa taille d’éléphanteau. À cause de cela, les éléphants du cirque passent leur temps à lui rappeler qu’il n’est « pas normal »…

Son surnom, Dumbo, se rapproche du terme « dumb », c’est-à-dire « stupide » en anglais. La mère de l’éléphanteau se retrouve punie pour avoir mis une balayette à des enquiquineurs qui s’attaquaient à son fils, et Dumbo se retrouve obligé de voler de ses propres ailes (au sens presque propre du terme) dans le cirque. Après avoir fait quelques tentatives de spectacle avec les clowns, son ami souris découvre par hasard qu’il sait voler. Dumbo, lui, croit qu’il a cette capacité grâce à une plume donnée par un corbeau. Lorsqu’il l’égare, il finit par comprendre qu’il y arrive sans.

Moralité : un peu de confiance en soi suffit pour réaliser de grandes choses, et faire de sa différence une force. Les éléphants discriminés de la pop culture s’en sortent grâce à leur talent : en plus d’être émouvants, ils sont brillants !

Tantor, Colonel Hathi et autres éléphants à fort caractère

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On trouve encore un paquet d’éléphants « humanisés » dans la pop culture. Prends par exemple Le Livre de la Jungle : dans le livre original de l’écrivain américain Rudyard Kipling, le colonel Hathi, dont le nom est directement tiré du terme hindi qui signifie « éléphant », est un chef de troupeau. Chez Disney, en 1967, il devient un vieux grincheux, et rappelle furieusement un vieux militaire nostalgique des jours de gloire, qui tente en vain de discipliner une troupe de pachydermes aux caractères divers.

The Telegraph est plus explicite sur le sujet :

« […] la troupe des éléphants chante la marche du Colonel Hathi. Elle est basée sur une chanson de marche militaire, et amplifie les qualités anthropomorphiques des pachydermes ; le nombre « résume ce sentiment colonial des soldats plutôt pompeux de l’empire qui ne savent pas exactement ce qu’ils font, à qui ressemblent les personnages du film », d’après Simbley. »

Chez Disney, les éléphants sont toujours hyper expressifs : j’en veux pour exemple Tantor, le compagnon de Tarzan dans le dessin animé du même nom sorti en 1999. Tantor est trouillard, parano, maladroit. Que son soit son visage ou son langage corporel, tout est hyper mouvant. Il semble assez peu probable, vu la corpulence supposée d’un éléphant, qu’il puisse faire des bonds en l’air et tordre ses articulations avec autant de souplesse que le fait Tantor !

Shep, l’éléphant farceur

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Quand les éléphants ne sont pas humanisés, ils peuvent quand même être sortis de leur condition de pachyderme pour créer un décalage humoristique. J’ai un exemple directement tiré de ton enfance pour le prouver.

Rappelle-toi : George de la Jungle, film sorti en 1997, met en scène un ersatz de Tarzan un peu secoué du cocotier, avec des effets spéciaux qui, à mon grand dam, n’ont pas aussi bien vieilli que le brushing de Michel Drucker. Parmi tous les animaux de la jungle hors du commun qui entourent George se trouve Shep.

Shep est un éléphant, mais qui a été éduqué comme un chien par son compagnon humain, et se comporte donc comme tel : il remue la queue, rapporte non pas des branches mais des troncs d’arbre… S’il était un caniche ou un doberman, le comportement de Shep n’aurait rien d’intéressant ni de drôle. Comme George, Shep est caricatural, et le fait de le placer dans cette position joue, encore une fois, avec l’idée que les éléphants ne ressemblent pas aux animaux connus, et qu’introduire leur physique inhabituel dans un contexte lambda crée une situation comique.

Les éléphants roses psychédéliques

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Si tout n’est pas tout rose dans Dumbo, certains éléphants le sont pourtant. Ces bestiaux là n’ont rien de mignon ni de touchant, ils sont juste particulièrement flippants. Étonnant ? Bof, pas franchement. D’après The Urban Dictionary, l’expression « voir des éléphants roses » signifie être en plein delirium tremens, autrement dit, un état d’agitation avec fièvre, provoqué par sevrage dans certaines formes d’alcoolisme…

C’est effectivement ce qui arrive à Dumbo : alors qu’il croit avoir bu un bête verre d’eau, l’éléphanteau a siroté peinard du champagne. Il commence alors à voir des éléphants multicolores au faciès grimaçant, qui se lancent dans toutes sortes de danses. Que ce soit par sa musique ou ses graphismes, la scène est franchement psychédélique et plutôt inquiétante.

Cette fois, le physique hors-norme de l’éléphant est vu sous sa face non pas grotesque et amusante, mais inquiétante. Du coup, l’animal sert une histoire qui cause presque plus aux adultes qu’aux enfants, comme l’explique The Guardian :

« Ce n’est pas un film Disney moderne ni louable. Dumbo se réveille dans un arbre avec une gueule de bois. Timothée se demande comment ils ont atterri là et réalise — grâce aux oreilles. Dumbo sait voler. Mais ce n’est pas la confiance en lui de Dumbo qui le mène au salut. Ce n’est pas la plume, ni le courage, ni la ténacité. C’est la beuverie qui lui ouvre ce cadeau.

C’est un message terrible et adulte. Mais aussi un bon exemple de ce qu’il peut y avoir de noir chez Disney. Nous parlons d’une animation traditionnelle qui plaît aux parents et aux enfants. De la capacité qu’ont les meilleurs dessins animés à parler deux langages simultanément. Ça suggère qu’une blague d’adulte peut être glissée dans un film pour enfants. Mais les éléphants roses font la même chose avec la peur. C’est un morceau hostile et aliénant de la réalisation. Qui fascine et terrifie aussi bien les enfants que les adultes. »

Les créatures inspirées des éléphants

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Et non, il n’y a pas que des éléphants choupis et rigolos dans la pop culture ! L’apparence impressionnante de ces animaux peut aussi être vue sous l’angle inverse, celui de la menace physique. Les créatures de fantasy dont l’allure s’inspire de celle des éléphants sont plus inquiétantes que franchement charismatiques. Si tu prends par exemple les oliphants, qui apparaissent notamment dans Le Seigneur des Anneaux, on ne peut pas dire qu’ils donnent très envie d’adopter un éléphanteau.

Aussi appelés Mûmakils, les oliphants ressemblent à des éléphants, mais de taille géante, pourvus de défenses plus impressionnantes, et capables de porter sur leur dos des tours à plusieurs étages. Ils sont formés à la guerre, entraînés par des maîtres cruels, peuvent charger et piétiner leurs ennemis, et on ne peut les tuer que si on leur décoche une flèche entre les deux yeux.

Plutôt sympa, hein ? C’est un autre versant de l’éléphant, parce qu’un éléphant… ça trompe énormément !


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

4
Avatar de Nandyal
23 septembre 2015 à 10h09
Nandyal
Attention remarque très constructive !
j'adore Dumbooooooooo, il est troop Kiki Chou <3 !!
Voilà voilà, sinon l'article est passionnant, je me coucherai moins conne. Encore une fois, merci !
Et encore une fois, je vais le partager avec grand plaisir.
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