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Comment savoir si je risque de faire un burn-out ?

Cet article se penche sur le processus qui mène au burn-out, en te donnant des clés pour repérer les symptômes de l’épuisement professionnel et trouver de l’aide si tu penses être concerné·e.

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Tu fais un métier stressant ou fatigant ? Tu te demandes parfois si tu n’es pas en train de te diriger tout droit vers le burn-out ?  Cet article devrait t’aider à mieux comprendre le processus d’épuisement professionnel et à en repérer les symptômes.

« Le burn-out est un épuisement dû au stress chronique. Cet épuisement est d’abord physique, puis il se répercute sur l’équilibre psychique et les émotions », décrit Catherine Vasey, psychologue spécialiste du burn-out.

Le burn-out, un processus en trois phases

Le burn-out est un processus, et non un état. C’est-à dire qu’il se passe souvent plusieurs mois entre les premiers signaux d’alerte et l’effondrement final. La situation se dégrade progressivement, et les victimes peuvent avoir du mal à s’en rendre compte. (Tu connais la métaphore de la grenouille qu’on plonge dans une casserole d’eau chauffée à feu doux ?).

En général, le burn-out se déroule en trois phases. La première, c’est celle du sur-régime. Confrontée à du stress chronique, la personne va rentrer dans une période d’hyper-activité, avec une charge de travail importante et beaucoup d’exigences pour elle-même. Elle ne compte pas ses heures et ne s’arrête jamais.

Ensuite, vient la phase 2, celle de l’épuisement

. Assez logiquement, la personne qui subit du stress chronique depuis plusieurs mois et travaille sans arrêt, se fatigue. Elle commence à faire des erreurs et peut avoir du mal à rester concentrée. Mais au lieu de prendre du recul et de se reposer, elle va compenser avec du surinvestissement, en travaillant le soir et le weekend ou en raccourcissant ses temps de pause et ses heures de sommeil.

De quoi courir tout droit à la phase 3, celle de l’effondrement, où l’on n’arrive plus à faire des choses du quotidien. Le cerveau et le corps ne répondent plus, et même sortir de chez soi et parfois impossible.

Le burn-out, un concept récent et des symptômes qui fluctuent

Le terme burn-out est relativement récent, puisqu’il a été utilisé pour la première fois dans les années 1970 aux États-Unis pour décrire l’épuisement de certain·es professionnel·les de santé. Aujourd’hui, le concept reste encore relativement mal connu, même s’il tend à se démocratiser.

Le burn-out n’est d’ailleurs toujours pas reconnu comme maladie professionnelle en France, et il est parfois difficile à diagnostiquer, car les symptômes varient selon les personnes.

S’il n’est pas traité à temps, le burn-out peut avoir des conséquences tragiques (tentatives de suicide, accident de voiture ou du travail lié à la fatigue), mais causer aussi des dégâts irréversibles au niveau du système immunitaire ou des problèmes cardiaques.

Pour savoir si on est engagé·e dans un processus de burn-out, Catherine Vasey suggère de commencer par se poser trois questions : « est-ce que mon comportement a changé ? Depuis combien de temps ? Et est-ce que cela a tendance à augmenter en fréquence ou en intensité ? » L’idée étant de s’extraire du processus de burn-out dans la phase 1, et de ne pas aller jusqu’à l’effondrement qui nécessite ensuite un long travail de reconstruction.

Le changement de comportements : un symptôme du burn-out qui doit alerter

Le changement de comportement est en effet l’un des premiers signaux d’alerte, qui peut être visible pour l’entourage, mais pas forcément pour la personne concernée. Exemples-types : cela fait plusieurs semaines que tu ne déjeunes plus avec tes collègues pour avancer sur tes dossiers alors qu’avant tu le faisais, ou tu as séché un, puis deux, puis trois, puis tous tes cours d’aqua-poney  du mercredi soir parce que tu as trop de boulot.

Le deuxième signe à guetter, c’est si le boulot envahit (trop) ta vie perso. Si tu commences à ruminer tes problèmes de taf dans ton lit le soir, que tu réponds à tes mails pro à n’importe quelle heure, ou que tu repousses des vacances pour rester joignable, cela doit t’alerter. Tout comme le fait d’être plus irritable que d’habitude ou de commencer à t’isoler de tes proches.

Enfin, l’un des symptômes les plus courants du burn-out, ce sont les troubles du sommeil qui entraînent de la fatigue, des difficultés de concentration et de mémorisation. C’est quand l’organisme ne parvient plus à récupérer que le cercle vicieux du burn-out s’enclenche.

Se faire aider pour éviter le burn-out

Tu te reconnais peut-être dans les symptômes que je viens d’énumérer et tu te demandes alors comment sortir de ce cercle vicieux. Sache déjà que tu as fait un premier pas en lisant cet article, puisque plus on connaît les mécanismes qui mènent au burn-out, plus on est susceptible de s’en extraire.

Il est néanmoins important de ne pas rester seul·e avec sa souffrance et d’aller chercher de l’aide auprès de professionnel·les. La première personne vers qui tu peux te tourner, c’est ton médecin généraliste. Il ou elle pourra te prescrire un bilan de santé pour faire le point et écarter d’éventuels soucis de santé partageant des symptômes avec le burn-out (carences, problèmes de thyroïde, apnée du sommeil, etc). Tu peux aussi te tourner vers la médecine du travail pour être suivi·e par quelqu’un qui peut servir d’intermédiaire avec ton entreprise.

N’hésite pas non plus à te tourner vers un psy spécialiste du burn-out pour être accompagné·e dans ton processus de guérison. Obtenir un arrêt de travail pour se reposer est une excellente idée, mais cela ne suffit pas à sortir de ce processus. Tu cours le risque de rechuter dès que tu reprendras le boulot. Il faut vraiment analyser, avec un·e professionnel·le ce qui t’a mené à l’épuisement professionnel et réfléchir ensemble à comment éviter que cela se reproduise.

« Il n’y a pas d’autres solutions que de se mettre à distance du travail pour se recentrer sur soi et réviser son rapport à l’autre et son positionnement dans le travail. On ne peut pas se sortir seul du burn-out, il faut être accompagné·e », assure Sandrine Vialle-Lenoël, psychanalyste et intervenante en prévention des risques professionnels.

Les personnes les plus à risque de faire un burn-out ne sont pas forcément celles qu’on croit

Certains profils sont plus susceptibles de devoir faire face au burn-out au cours de leur carrière que les autres. « Les personnes les plus à risque sont celles qui sont engagées dans leur travail, qui gèrent bien le stress d’habitude et ne demandent pas d’aide face à une difficulté », décrit Catherine Vasey.

« Ce sont des personnes qui veulent toujours faire plus et mieux. Elles répondent facilement aux demandes des autres et ne veulent jamais les décevoir », complète Sandrine Vialle-Lenoël. À l’opposé, il y a, selon elle, des personnes qui ne feront jamais de burn-out, parce qu’elles connaissent bien leurs limites et savent dire stop.

Enfin, certains métiers sont plus susceptibles de mener au burn-out, parce qu’ils intègrent une forte charge psychique. Comme les soignant·es ou les personnes qui sont confrontées à la mort, à la maladie, à la vieillesse… Comme l’explique Sandrine Vialle-Lenoël : « ça les confronte à des questions existentielles, et elles peuvent avoir tendance à faire tout ce qu’elles peuvent pour pallier la souffrance ou la mort ». Quitte à y laisser elles-aussi des plumes. 

Et toi, tu as déjà été confronté·e au burn-out ? Viens partager ton expérience dans les commentaires. 


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