Travail, âpreté, rigueur, extravagance, indépendance. Cinq adjectifs, c’est peu pour parler d’une vie entière, mais ceux-là résument bien ce qui ressort de la personnalité de Coco Chanel. Le cliché de l’orpheline abandonnée par son père est gros comme un camion, mais la mode n’a pas fini de remercier Albert Chanel d’être parti faire fortune aux Etats-Unis, laissant derrière lui cinq enfants, dont Gabrielle Chanel, qui deviendra celle qu’on sait. Son adolescence est celle d’une fille placée en orphelinat puis apprentie couseuse à ses 18 ans. Consciente de son talent, Gabrielle refuse d’imaginer qu’elle passera sa vie à confectionner des draps et de la layette. Son avenir sera ailleurs. Elle s’imagine chanteuse au music hall, s’y essaie, reçoit le soutien d’une bande de jeunes et riches admirateurs, qui lui attribueront son pseudonyme, « Coco ». Parmi eux, Etienne Balsan, qui deviendra son ami, son amant pour un temps, et son protecteur pour toujours.
Finies les plumes, place à la femme en jodphur
Mademoiselle s’emporte quand elle voit les femmes engoncées dans leurs corsets, emplumées jusqu’au moindre recoin. Par provocation et parce qu’elle est visionnaire, celle qui crée déjà des chapeaux pour ses amies intimes, se montre en public portant des jodphurs et tailleurs aux coupes très masculines, autant de tenues libératrices pour le corps de la femme. Elle propose une nouvelle vision de la mode et ouvre en 1910 sa première boutique au mythique numéro 21 de la rue Cambon à Paris. A ses côtés, Boy Capell, un jeune aristocrate anglais qui sera son seul véritable amour. Il l’encourage à ouvrir une deuxième boutique à Deauville, puis une troisième à Biarritz.
Sur fond de guerre mondiale, entre jersey et Charleston
La première guerre mondiale contribuera à faire avancer les créations de Coco Chanel. Privée de tissu, elle rachètera tout un stock de jersey qui sert à confectionner les maillots de corps des soldats. Les femmes de haut dignitaires sont intriguées puis séduites, et les boutiques de Paris, de Deauville et Biarriz ne désemplissent pas.
L’entre deux guerres asseoit la notoriété de la griffe Chanel. Coco crée en s’inspirant de ses amants, et donne naissance à la mythique petite robe noire, au chapeau cloche, le tout sur fond de Charleston et dans une brume de N°5, alors commercialisé par la marque Bourjois.
La seconde guerre mondiale mettra entre parenthèse l’histoire de Coco Chanel, puisqu’à l’aube des années 40 elle décide brutalement de tout arrêter et de licencier tout son personnel. Au sortir de la guerre, elle s’installera en Suisse, d’où elle ne reviendra que sur l’insistance de ses associés, qui comptent relancer les ventes de parfum de la marque.
pas de jupe au-dessus du genou, car le genou, c’est laid
La première collection après guerre de Coco Chanel n’a pas de succès. Depuis ses heures de gloire, les jupes se sont raccourcies avec Courrèges, Christian Lacroix a réenfermé la femme dans des corsets. Coco s’emporte : » Mademoiselle ne montera pas la jupe au dessus du genou, car le genou, c’est laid« . Il faudra une autre collection avant que l’icône ne signe son dernier coup d’éclat, le mythique tailleur à quatre poches qui habillera Jacky Kennedy, Romy Schneider ou Jeanne Moreau. Mais les années 60, les hippies en tunique auront la peau de l’icône. Coco Chanel, née Gabrielle Bonheur Chanel en 1883 meurt à 87 ans, dans la chambre du Ritz qu’elle occupe depuis quinze ans.
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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