J’ai toujours eu horreur des résolutions de début d’année. Personnellement, j’ai toujours vu ça comme une pression supplémentaire, une injonction à la perfection, à se lancer dans des tâches et des missions irréalisables sous prétexte que le soleil a fait le tour de la Terre en 365 jours et quelques.
Les résolutions du Nouvel An, cet échec cuisant
Foutez-moi la paix. Quand j’étais petite, on me demandait toujours ce que je « prenais comme résolutions », attendant de moi que je dise que j’allais bien travailler à l’école (c’est raté), que j’allais moins râler (raté encore), plus obéir à mes parents (triste échec).
En grandissant, influencée par celles et ceux qui prenaient des résolutions plus vite qu’ils ne se remettaient de leur gueule de bois du réveillon, je me disais que j’allais arrêter de fumer (toujours pas), me mettre au sport (mes baskets toujours dans leur boite depuis 2009 se foutent bien de ma tronche) calmer ma consommation de chocolat et mon énervement contre tout et tout le monde, et être, pour cette nouvelle année, plus apaisée et adoucie.
Je n’ai jamais tenu le moindre de ces souhaits. Je suis toujours essoufflée si je cours plus de sept mètres consécutifs, j’ai toujours envie de cramer des trucs quand j’entends Macron se demander « qui aurait pu prédire la crise climatique », et ma consommation de chocolat est proportionnelle à mon énervement constant.
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Ces résolutions de daronne que je ne tiendrais pas, je le sais déjà
Mais maintenant que je ne suis plus seule dans mon bateau, rapport au fait que j’ai mis au monde deux enfants plus ou moins adaptés socialement, j’ai eu la tentation de me dire que j’allais prendre des résolutions les concernant. Pour être un meilleur parent, une meilleure mère, une meilleure humaine, tout ça tout ça. N’mporte quoi ! Soyons honnêtes deux minutes : j’aurais beau essayer de me faire toute une liste pleine de bonnes intentions, je sais d’avance que je ne vais rien tenir. Le naturel, le galop, et bla-bla-bla.
Je vous présente tout de même ma liste, celle qui sera aussi irréalisable qu’une condamnation pour viol de Darmanin :
- Ne pas m’énerver contre mes héritiers, même quand ils ont décidé dès 6h du mat d’allumer la petite batterie en plastique que ma sœur a eu la grande idée de leur offrir à Noël
- Ne pas crier, même quand ça fait 57 minutes que j’attends que ma fille mette ses chaussures alors qu’on devrait déjà être à l’école depuis 45 minutes
- Ne pas pleurer tout le temps parce que je suis fatiguée, ou parce que l’enfant numéro deux a encore vomi dans mes cheveux, ou parce que l’enfant numéro un a cassé sans faire exprès le collier que ma mère décédée m’avait offert quand j’étais enfant
- Faire des sorties éducatives tous les week-ends pour qu’ils découvrent des choses et se cultivent en profitant de vivre dans la ville qui regorge le plus de trésors historiques, au lieu de passer mon après-midi sous la couette à faire des siestes ou à mater Emily in Paris
- Prendre le temps (et aimer) jouer avec eux tous les jours, alors que je déteste ça et que je préfèrerai lire un livre qui contienne plus de 7 pages et qui ne parle pas d’éducation bienveillante/positive/insérer-ici-un-terme-qui-veut-dire-la-même-chose
- Arrêter de m’inquiéter au moindre nez qui coule en me disant qu’à tous les coups, ça va se terminer en bronchiolite et qu’on va finir à l’hôpital sous respirateur, alors que bordel, c’est juste un rhume et ça va aller
- Ne pas maudire les autres parents, ceux qui réussissent à avoir une vie pro qui les épanouit, une vie de famille équilibrée, une vie sociale avec des copains qu’ils arrivent à voir plus d’une fois par an, des heures de sommeil réparateur, une vie de couple qui ne tourne pas qu’autour des enfants, une maison rangée et propre, du café chaud et autre chose à manger que des mozza sticks décongelés en guise de diner parce qu’ils sont trop crevés pour cuisiner
- Ne pas juger les autres parents, ceux qui laissent leur môme hurler dans les lieux publics sans même tenter de calmer leur progéniture, ceux qui n’hésitent pas à envoyer leur gamin à l’école alors qu’il a une gastro et qu’il va contaminer tous les autres, ou ceux qui appellent leur enfant Prosecco
- Arrêter de m’énerver et de vouloir cramer des trucs parce que j’entends le petit Louis, 6 ans, dire à ma fille qu’elle n’a pas le droit de jouer au foot parce que c’est une fille, mais lui expliquer calmement et posément les choses sans monter sur mes grands poneys
- Arrêter de laisser mes enfants vider mon livret A et savoir leur dire non quand ils demandent un nouveau jouet / d’aller à Disneyland / d’acheter une bêtise dans un supermarché qui sera cassée avant même d’arriver à la maison
- Diminuer les dessins animés pour ma fille de 6 ans complètement accro aux Totally Spies
- Être plus patiente, même quand j’ai dormi que 3 heures
- Arrêter de comparer ma vie à celle des meufs sur Instagram, qui sont mères ou pas, et qui semblent réussir à gérer tout de front sans problème, alors que ma vie ressemble à un champ de bataille permanent composé de morve collante, de pile de linge sale, de soirées échouées sur un canap’ avec un verre de vin en perfusion
- Écouter plus de podcasts pour être un peu moins ignare sur le sujet, alors que je n’ai pas le temps, et que le peu de moments où je suis au calme, ce n’est certainement pas pour écouter des gens me raconter des choses que je n’ai pas la patience d’écouter
- Arrêter de faire semblant de ne pas entendre mes enfants m’appeler la nuit et prendre un peu le relai avec mon mec qui est le seul à s’extirper des draps pour y aller
- Envoyer chier ma belle-mère et ses conseils bidons tous plus aberrants les uns que les autres, le tout avec diplomatie, politesse et respect (mission impossible).
Vous voyez, ça fait une sacrée liste. Une sacrée liste que je ne tiendrai évidemment pas, parce que je n’ai pas le temps, que je suis fatiguée dès le moment où j’ouvre les yeux, que j’ai un caractère trop tempétueux pour être calme et adoucie, et surtout, je n’en ai pas envie. Je fais ce que je peux avec ce que j’ai, et vous savez quoi ? C’est déjà pas mal.
Et vous, quelles sont les résolutions parentales que vous n’allez pas tenir cette année ?
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