Il était temps. La cagnotte nauséabonde, lancée par le polémiste d’extrême droite Jean Messiha en soutien à la famille du policier de Nanterre qui a tué Nahel, 17 ans, a été clôturée mardi 4 juillet à minuit. Elle venait de dépasser les 1,5 million d’euros.
La mère de l’adolescent a porté plainte contre Jean Messiha pour « escroquerie en bande organisée » et « recel de cette infraction », selon les informations de nos confrères de FranceInfo.
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Des « manœuvres frauduleuses visant à tromper les personnes »
La plainte ne vise pas uniquement Jean Messiha. Elle concerne également les personnes ayant participé à ces infractions.
L’avocat de la plaignante dénonce en effet des « manœuvres frauduleuses visant à tromper les personnes », mises en œuvre pour inciter au don. Comme le rapporte FranceInfo, « Jean Messiha a révélé les informations du fichier du traitement des antécédents judiciaires de Nahel pour le « criminaliser » et créer un mouvement de soutien au policier ayant tiré. Il a également présenté Nahel « publiquement et mensongèrement comme un multirécidiviste » ».
Pour l’instant, le parquet de Paris n’a pas ouvert d’enquête, mais précise à nos confrères de FranceInfo « qu’il va examiner cette plainte, ainsi que les signalements effectués par les députés Mathilde Panot et Arthur Delaporte ». Ces derniers avaient saisi la justice afin d’obtenir la clôture de la cagnotte, jugée « conforme » par la plateforme de crowdfunding qui l’hébergeait.
Du côté du gouvernement, la Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’étaient défaussés, estimant qu’il était du ressort de la justice de se prononcer sur sa légalité. En 2019, pourtant, la majorité macroniste s’était montrée bien moins frileuse lors de la création d’une cagnotte en soutien au gilet jaune Christophe Dettinger, qui avait frappé un policier, comme le rappellent nos confrères de Libération.
De son côté, Jean Messiha a crié au complot sur Twitter, dénonçant un « système vent debout pour essayer de [le] taire, avec des méthodes d’intimidation totalitaires ». Il a par ailleurs annoncé porter plainte pour diffamation et invité les 100 000 donateurs à faire de même. L’indécence ne connaît aucune limite.
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