Souvent l’Histoire se répète… entre 2003 et 2005, bien avant que les blogueuses « mode » apparaissent, il n’y avait encore que des blogueuses et des blogueurs, que le petit monde de la pub s’était amusé à étiqueter « influents ». C’était d’ailleurs souvent des blogs « généralistes ».
A l’époque, la bataille faisait rage entre « les journalistes » (du sérail) et ces étranges quidams, qui se permettaient de leur piquer la vedette alors qu’ils n’étaient rien que des… riens-du-tout, d’ailleurs. Étaient-ils légitimes, ou pas ? Bref. Petite bagarre de pipi sur territoire amusante à observer de l’extérieur.
Quelques années plus tard, les blogs « thématiques » ont commencé à apparaître et avec eux, les blogueuses mode. Et rebelote. À domaine différent, combat identique : petit à petit, on voit de plus en plus la presse féminine / mode montrer les crocs face aux blogueuses mode.
Emilie Laystary en parlait dans son enquête à propos des blogueuses, publiée en août dernier dans nos colonnes : après les avoir encensées (utilisées ?), les premiers signes de désamours de la presse féminine envers les blogueuses mode apparaissent petit à petit en France (notamment dans Glamour).
Sacrilège : Bryanboy à côté d'Anna au défilé D&G
Ici, c’est Franca Sozzani, la rédactrice en chef de Vogue Italie qui sort la boite à bourre-pifs, comme le relate Géraldine Dormoy sur L’Express Styles :
« Pourquoi les blogueurs sont-ils placés au premier rang des défilés ? » « Avons-nous besoin d’eux ? Ils n’expriment aucune opinion, ils ne font que parler d’eux-mêmes et se prennent en photo dans des tenues absurdes. » « Comme les papillons de nuit, ils sont inoffensifs car ils ne vivent qu’une nuit. »
Traduction : mais-euh y font rien que nous piquer nos seaux et nos pelles alors qu’avant on les avait que pour nous-euh. Revival de la bataille de pipi sur territoire entre journalistes et blogueurs. Géraldine continue :
Prudente, elle estime tout de même qu’il existe des exceptions -« certains blogueurs sont remarquables » car « originaux »- et elle préfère voir comment évoluera le phénomène avant de porter un jugement définitif: « Attendons une minute avant de les acclamer ou de les détester. Il existe encore beaucoup de gens qui ne savent pas ce qu’est un blogueur. […] Nous n’en sommes qu’à la phase d’observation. La seule chose que je sais avec certitude, c’est que s’ils étaient une maladie, on appellerait ça un virus. Une épidémie ! »
Voilà. « Certains blogueurs sont remarquables ». Stop, n’allons pas plus loin dans la démonstration : tous comme les blogueurs, certains journalistes font un travail cracra, d’autres font très bien leur boulot.
Quant au blog, ce n’est qu’un énième support mis à disposition par l’interweb mondial deux point zéro pour donner à chacun(e) une tribune, qui n’était auparavant réservée qu’à une élite sachante, qui avait par la même occasion ce foutu privilège de s’asseoir au premier rang des défilés.
On est en 2011, les choses changent. Deal with it, Franca.
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Les Commentaires
Alors oui, prendre une place de choix parce qu'on aime faire les magasins, c'est dérangeant. Je suis à peu près sûre que des tas de filles sur Mad mériteraient cette place aussi.
Je ne veux pas paraître désagréable mais je préfère que les blogueuses mode restent à leur place. Ou alors qu'elles y soient pour quelque chose de professionnel: Garance Doré est illustratrice par exemple.