Précédemment dans #62jours : Mes émotions ne sont pas des boulets qui me lestent
Le piège avec ce que je suis en train de faire, c’est que toutes ces belles réflexions en restent à ce stade : celui de pensées bienveillantes, qui me passent dans la tête comme des carrés de chocolat fondent dans ma bouche.
Et une fois l’instant de la dégustation passé, que reste-t-il ?
Je me pose la même question au sujet de ces billets d’introspection. Parce que si c’est juste pour compiler des jolies photos avec des citations dégoulinantes de bons sentiments sur Instagram, c’est trop de travail pour pas assez de retour sur investissement (j’adore utiliser « les gros mots du Grand Capital » pour parler de développement personnel. Ça me permet de garder toutes les idées liées à l’efficacité, sans celles liées à une forme d’aliénation, étant donné que je parle de moi, pour moi-même. #Astuce).
« Devenir ma meilleure alliée » en pratique ?
Voilà 30 jours que je pratique cet exercice quotidien. Demain, ce sera la mi-parcours, et où suis-je, en réalité, sur le chemin qui me promet d’aboutir à une meilleure version de moi-même ? Suis-je en train de devenir ma meilleure alliée dans la vie, ou juste d’élever encore plus haut la barre de mes exigences ? (Et donc de me promettre des échecs et des humiliations à venir ?)
Contrairement à l’été dernier, où je faisais le même exercice en solitaire, cette année, je ne suis pas en exil sur les plages désertes d’Indonésie. J’ai pris deux semaines de vacances pendant lesquelles je gardais un oeil sur mon équipe et mes projets, et depuis, je suis de retour à la tête de la rédac.
Je ne peux donc pas rester dans un cocon de confort et de théorie. Je suis à l’épreuve de mon propre quotidien tous les jours. Et c’est la première leçon que je retiens : tu veux changer quelque chose chez toi ? Commence par l’imaginer, le visualiser… Puis mets-le en pratique.
À 30 jours, le bilan pour moi est déjà hautement positif. J’ai failli écrire « petit débrief », mais j’ai banni l’adjectif «petit» de mon vocabulaire. Alors c’est parti pour le débrief à mi-parcours, qui n’a rien de « petit ». En 30 jours, j’ai viré mes pires tics de langage. S’il n’y avait que ça, ce serait déjà une victoire…
Je médite tous les jours
C’était un luxe que j’étais incapable de m’accorder. Mais j’y suis allée étape par étape. Il fallait commencer par m’excuser auprès de moi-même, pour tout le mal que je me suis fait. C’était indispensable pour pouvoir ensuite prendre soin de moi, pas à pas.
Ces dix minutes quotidiennes m’ont ouvert les portes d’un nouvel univers, que je n’avais jamais réellement exploré : l’instant présent.
J’apprends à écouter mes émotions
Le pouvoir de faire « pause » pour rester dans l’instant présent m’a permis de mieux visualiser mes émotions.
Je me sens comme Néo lorsqu’il découvre qu’il peut ralentir le temps, et éviter les balles.
Je vois désormais les salves de colère et les vagues de frustration m’arriver droit dessus, comme une rafale tirée par Mr Smith.
Et comme Néo, j’ai désormais le pouvoir de laisser passer ça au-dessus de moi, sans être touchée.
La liste de mes progrès serait longue encore, mais ce n’est pas le propos que je voulais dérouler dans ce billet…
Pourquoi ce bilan à mi-parcours ?
J’ai hésité avant d’écrire sur ce sujet. Après tout, ce n’est pas un sujet nouveau, c’est mon propre bilan, quel est l’intérêt d’écrire et de publier ça ? Moi qui essaie de transmettre, qu’est-ce que je transmets avec ce texte ?
La réponse était déjà distillée dans mes réflexions du mois. À quoi ça sert de bosser sur moi, si je ne m’arrête jamais pour me regarder, regarder le chemin parcouru, apprécier la distance et les efforts réalisés ?
Je ne suis pas parfaite, j’apprends de mes erreurs et de mes échecs, à quand l’appréciation de mes réussites ?
Je ne veux pas une médaille pour ces 30 jours d’introspection et de travail sur moi. Je veux juste prendre un instant pour me féliciter, apprécier mes propres efforts, et être reconnaissante envers moi-même, et tous les gens qui m’aident à progresser.
À ce titre, toutes celles d’entre vous qui m’envoyez du feedback positif, dans les commentaires, sur Instagram, en privé, vous contribuez à ça. Un immense merci pour tout ça, sincèrement.
Ça fait partie des progrès que je continue à faire : accepter les encouragements et la gratitude des autres. J’accorde énormément d’audience et d’énergie à la critique, car elle me sert toujours à progresser, elle me challenge.
Mais je ne prenais jamais le temps d’accepter les compliments. J’avais peur qu’ils ne me montent à la tête, je pense. J’avais peur de devenir arrogante, de me complaire dans une idée fausse de moi-même et de ce dont je suis capable.
Je passais tellement de temps et d’énergie à essayer de devenir la personne que je pensais devoir être, qu’effectivement, je risquais de me perdre sur ce chemin vertigineux…
Mais aujourd’hui, j’ai changé de cap. J’essaie de devenir celle que je veux être, pas celle que j’imagine devoir être, selon les attentes contradictoires que la société fait peser sur moi.
En 30 jours, je me suis libérée de ce poids, grâce à vous, et grâce à moi. On mérite tou•tes un bon gros hug de félicitations.
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