Google (ou Alphabet) (mais personne ne l’appelle comme ça) a décidé de lancer en 2012 une étude pour déceler le secret des équipes de travail les plus productives. Le projet nommé Aristotle a analysé des centaines d’équipes de l’entreprise Google. Les résultats ont été portés jusqu’à mon oreille par un article de Slate
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« Fallait-il que les membres de l’équipe aient des centres d’intérêt similaires ? Fallait-il qu’il y ait autant de femmes que d’hommes ? Que les membres de l’équipe se voient en-dehors du travail ? »
Autant de questions qui ont été étudiées par les statisticiens, chercheurs, sociologues, psychologues et ingénieurs de Google. Pourtant, aucune corrélation n’a été trouvé par les équipes sur ces données. Certaines équipes continuaient à fléchir quand d’autres avaient une très grosse productivité.
Et puis le secret est tombé lorsque les chercheurs ont pensé à la bienveillance… Enfin, pas exactement. Le concept permettant automatiquement une meilleure productivité est en fait celui de la sécurité psychologique (psychological safety). Amy Emedson, professeure en leadership et management à Harvard Business School, explique ce principe de la sorte :
« Il s’agit d’un cadre dans lequel les salariés n’ont plus peur de prendre des risques, un climat dans lequel ils ne craignent pas d’assumer leurs erreurs. (…)
Les entreprises ont développé en leur sein une culture du blâme qui n’est pas saine. Elle ne permet pas d’aller de l’avant lorsqu’une erreur se produit. Car quand une faute est commise, les salariés vont avoir tendance à dissimuler, voire cacher ces erreurs. Sur le long terme, l’entreprise peut en pâtir, car elle ne saura plus d’où viennent les problèmes, ni ce qu’elle doit faire pour s’améliorer.
Il ne faut bien évidemment pas se réjouir des erreurs. En revanche, on peut se réjouir de leur capacité à nous faire réfléchir. Les analyser permet d’améliorer la qualité du travail. La notion d’erreur, et donc d’apprentissage, passe par un changement fondamental de la culture des entreprises. »
Des propos qui, je l’espère, seront relayés. Il semble encore trop souvent la norme de punir toute erreur en entreprise plutôt que de valoriser une réussite ! La culture du management reste à évoluer dans sa globalité.
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Si cette étude ne m’a pas surprise, elle me permet d’avoir un argument de plus à chaque fois que j’avance qu’un peu de gentillesse est souvent bien plus productif que de la méchanceté…
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