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Féminisme

#BalanceTonBar : pourquoi les féministes bruxelloises boycottent les bars

Plus question de cautionner l’impunité des bars et des clubs. Après une vague sans précédent de témoignages de viols et d’agressions, les Bruxelloises réclament d’être en sécurité quand elles sortent et mettent la pression au monde de la nuit en tapant au portefeuille.

Ce soir, l’ambiance ne sera pas à la fête dans les rues de Bruxelles. En signe de protestation contre les violences faites aux femmes dans les bars et lieux de fêtes, un appel au boycott a été lancé.

Le rendez-vous est donné ce 12 novembre à 20h, place Albertine, en plein cœur de la capitale belge, à l’initiative de l’Union féministe inclusive et autogérée, après une première manifestation qui a rassemblé plus d’un millier de manifestantes dans les rues d’Ixelles et un courrier envoyé en début de semaine aux communes de l’agglomération bruxelloise pour demander des actions concrètes.

Ce boycott, c’est « une façon de frapper au portefeuille » a rappelé la militante Anna Toumazoff qui participe à la coordination du mouvement belge.

Des clientes agressées par des barmans

Le mouvement a émergé il y a quelques semaines, courant octobre, à travers plusieurs témoignages de jeunes femmes qui ont affirmé avoir été droguées au GHB. Le personnel de deux établissements est pointé du doigt, des employés du El Cafe et du Waff, sont mis en cause.

Le parquet de Bruxelles a confirmé que plusieurs plaintes ont été déposées et qu’une enquête est en cours. Mais les témoignages montrent aussi que les victimes ne sont pas systématiquement bien reçues par la police et que certaines n’ont pas réussi à porter plainte.

L’émergence de #BalanceTonBar

À la manière de bien des comptes Instagram qui regroupent des témoignages glaçants d’agressions, de viols, et ou de situations de harcèlement, Maïté a créé Balance ton bar où elle publie les mots de victimes.

C’est ainsi qu’elle a vu les mêmes noms d’établissements bruxellois revenir régulièrement dans les messages qu’elle a reçus.

Certains faits sont récents, d’autres remontent à plusieurs années. Ce sont parfois les employés des établissements qui sont les agresseurs, d’autres fois ce sont des clients. Mais dans ces cas précis, les victimes ou les témoins affirment qu’il arrive que les serveurs ou les videurs minimisent les agressions, les ignorent ou s’en prennent carrément à elles.

Le compte a un effet boule de neige : en France, des comptes Instagram Balance ton bar viennent d’émerger à Grenoble, à Toulouse, à Nantes et à Paris.

La secrétaire d’Etat belge à l’égalité des genres Sarah Schlitz a annoncé auprès de TV5 Monde qu’elle avait lancé une concertation pour prendre des mesures spécifiques pour lutter contre ces violences.

« Ces mouvements nous disent que ce n’est plus tolérable : c’est ça le point de bascule. C’est quand les victimes n’ont plus peur de parler, qu’on avance vers une société moins violente. Et il faut que la réponse sociétale et étatique soit à la hauteur », a-t-elle déclaré au Monde.

Cette mobilisation bruxelloise arrive alors que les Britanniques ont récemment elles aussi lancé la mobilisation Girls Night In pour mettre la pression sur les établissements pour lutter contre les violences sexuelles en milieu festif.

Certains établissements devraient fermer leurs portes ce vendredi soir en solidarité avec les manifestantes.

À lire aussi : La fête reprend, le combat aussi : comment l’asso Consentis lutte contre les violences sexuelles en soirée

Crédit photo : cottonbro via Pexels


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Les Commentaires

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Avatar de LuneBrune
15 novembre 2021 à 17h11
LuneBrune
Merci pour cet article !
C'est important que la parole se libère en même temps qu'on apprenne à l'accueillir.
Tout mon soutien aux victimes.
...Et un gros fuck pour les violeurs, j'espère qu'ils souffriront 20 fois ce qu'ils ont fait !!
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Voir les 2 commentaires

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