Envoie un mail à l’adresse jaifaitca[at]madmoizelle.com, avec en objet « Maintenant que je suis grande, je suis… ».
Dedans tu me présentes en quelques lignes qui tu es, ce que tu fais dans la vie (ton job, mais pas seulement si tu as d’autres choses à raconter) et par où tu es passée pour en arriver là.
Aujourd’hui, lumière sur Lise, assistante vétérinaire !
Qui es-tu, Lise ?
Je m’appelle Lise, j’ai 30 ans et j’habite le Nord de la France.
J’aime faire beaucoup de choses sans avoir de passion spécifique : séries télé, jeux vidéos, randonnées, lecture…
Et ton job alors, c’est quoi ?
Je suis assistante spécialisée vétérinaire.
C’est un métier couteau suisse : je suis infirmière pour animaux mais pas que !
Je suis aussi secrétaire, comptable, femme de ménage, anesthésiste, gestionnaire de commande, laborantine, agent d’accueil, vendeuse, etc.
Mon but principal étant de seconder le vétérinaire dans son quotidien, et lui permettre de se concentrer au mieux sur sa fonction première : soigner/opérer les animaux.
Assistante vétérinaire, un métier passion ?
Pourquoi tu aimes ce métier d’assistante vétérinaire ?
C’est un métier extrêmement complet et polyvalent, aucune journée ne se ressemble, les tâches qui me sont confiées sont toutes très différentes.
J’ai toujours voulu faire ce métier, tout d’abord par passion pour les animaux, et ensuite pour la sensation d’utilité qu’il apporte.
C’est le domaine que j’ai choisi depuis mes 15 ans. Mon stage d’observation de 3e était déjà en clinique vétérinaire.
Ce métier te convient-il au niveau stabilité et financier ?
J’ai la chance d’avoir un métier-passion qui me permet de vivre correctement.
Je ne roule pas sur l’or mais je n’ai pas de gros besoins, alors ce métier d’assistante vétérinaire et son salaire me conviennent.
Le souci n’est pas qu’il ne me suffit pas pour vivre, mais qu’à mes yeux il est insuffisant face à ma charge de travail et aux compétences nécessaires.
Quel est ton salaire d’assistante vétérinaire ?
En commençant, je gagnais 1200€.
Il y a une réévaluation salariale chaque année, et j’ai également acquis ma prime d’ancienneté, donc je gagne un peu plus.
Peut-on gravir les échelons dans ce métier ?
Si l’on démarre sans formation ou avec la formation sur un an, oui. Mais une fois arrivé échelon 5 (ce qui est mon cas puisque je sors de 2 ans de formation reconnue par l’État) ce n’est plus possible.
Et c’est d’ailleurs terriblement frustrant pour moi.
Ton parcours pour devenir assistante vétérinaire
Comment es-tu devenue assistante vétérinaire ?
Même si c’est une voie que j’ai choisie depuis toujours, je n’y suis pas arrivée aussi facilement que je l’aurais imaginé.
C’est au final suite à un gros hasard ou coup de chance que j’ai pu décrocher un poste me permettant d’accéder à la formation.
La difficulté, c’était le peu de place face aux nombres de demandes.
C’est un métier qui est très souvent idéalisé, comme vétérinaire d’ailleurs, et beaucoup de jeunes qui ne se sentent pas capables de faire des études véto choisissent ASV (Assistant Spécialisé Vétérinaire).
Il y a énormément de personnes qui sont à la recherche d’une entreprise pour être formée, et quand je suis rentrée en école et que j’ai échangé avec mes collègues, j’ai découvert que certaines ont parfois cherché pendant plus de 2 ans !
Donc je me considère extrêmement chanceuse car je n’ai même pas eu à chercher.
À la sortie de mon bac j’avais décidé de mettre de côté mon projet d’assistante vétérinaire, car à l’époque j’aurais dû partir 6 semaines à l’autre bout de la France pour me former. Et je ne m’en sentais pas capable…
Je m’étais donc rabattue sur le métier de toiletteuse, formation plus accessible géographiquement.
J’ai envoyé des dizaines et des dizaines de CV pour trouver un contrat, je n’ai eu qu’une réponse.
Tu as donc essayé d’être toiletteuse pour animaux, mais ça n’a pas fonctionné ?
J’ai réalisé que
le métier ne me convenait absolument pas.
Je suis donc aller voir la patronne pour lui en parler, elle a tout à fait compris et accepté mon choix, mais visiblement elle était quand même contente de mon travail.
Elle m’a demandé si le métier d’ASV m’intéresserait… Bien évidement je lui ai dit que oui, que c’était mon choix de base mais que l’école était trop loin.
Et c’est là qu’elle m’a appris qu’une école ouvrait quelques mois plus tard, à 500m de son salon, et surtout à 100m de la clinique vétérinaire gérée par son époux.
Elle a ajouté qu’il recherchait des futurs candidats et candidates. J’y ai donc été reçue pour un entretien, et j’ai été prise !!!
Avec le recul je me rends compte que j’ai eu une chance inouïe d’avoir un parcours pareil !
La formation pour devenir assistante vétérinaire
D’ailleurs, quelle a été ta formation ?
J’ai suivi une formation reconnue par l’État et délivrée par le GIPSA, qui est une formation en contrat d’apprentissage sur 2 ans et qui permet d’obtenir le titre d’ASV.
Il n’y avait pas vraiment de devoirs mais un mémoire à rédiger pour la fin de la formation et une soutenance à l’oral. Il faut aussi réviser à côté pour les différents examens.
Y a-t-il des stages à effectuer ?
Non, pas de stages car j’étais déjà salariée en clinique, et mon travail été un stage en lui-même.
Concernant la formation, elle était complète mais selon moi un peu trop théorique. Comme souvent dans les métiers « manuels » d’ailleurs.
Mais bon il a bien fallu acquérir les bases théoriques, c’est juste qu’une fois en pratique, on réalise que toutes ne servent pas.
Le quotidien d’une assistante vétérinaire
Est-ce que tu as une journée type dans ton rôle d’assistante vétérinaire ?
Plus ou moins, des tâches récurrentes plutôt :
- répondre au téléphone
- accueillir les clients
- faire les ventes de produits
- aider en consultation et en chirurgie
- gérer les hospitalisés
- passer les commandes et les ranger
- m’occuper de l’hygiène des locaux
- gérer la comptabilité
- gérer l’agenda.
As-tu un petit bonheur au boulot ?
Les chirurgies osseuses avec mon patron !
Ce sont les chirurgies qui consistent, entre autres, à réparer les os cassés, à intervenir sur le squelette en gros.
J’aime beaucoup car même si avec les radiographies on a plus ou moins une idée de ce qui nous attend, une fois arrivés sur la partie à réparer on peut avoir bien des surprises.
Dans ces cas-là, il faut donc adapter sa « réparation » en fonction de ce qui se présente.
Après ce n’est pas mon travail, c’est celui du vétérinaire, mais l’accompagner là-dedans est vraiment génial, j’aime suivre sa réflexion.
Ce sont aussi des chirurgies très impressionnantes car on utilise des perceuses, marteaux, scies sauteuses. On coupe des os, on pose des broches, on met des vis, on ampute.
Bref c’est un type de chirurgie très varié et dans lequel l’ASV a un rôle important, que ce soit à travers la surveillance de l’anesthésie, la préparation du matériel, l’anticipation des besoins du chirurgien ou l’aide opératoire.
Tenir deux bouts d’os en restant totalement immobile pendant que le vétérinaire perce, ça n’a pas de prix !
Quelle est la qualité indispensable pour s’épanouir dans le job d’assistante vétérinaire selon toi ?
L’organisation est indispensable car c’est un métier très multitâches.
En l’espace d’une heure je peux aider à endormir un animal, fixer un RDV pour un vaccin, répondre au téléphone pour donner un tarif, vendre un paquet de croquettes, nettoyer du matériel, mettre une machine de linge à laver, m’occuper d’un hospitalisé, surveiller une anesthésie, faire une analyse laboratoire, essuyer un pipi en salle d’attente…
Bref je cours souvent partout et j’ai souvent 1000 choses en tête.
Donc sans organisation, j’irais droit dans le mur, je ne serais clairement pas suffisamment productive. L’organisation me permet de ne pas oublier mes tâches à faire mais surtout de les classer par priorité.
Après, ce n’est pas une généralité liée au métier, mon cas est comme ça car je suis la seule assistante vétérinaire.
Mais dans la clinique où j’ai été formée par exemple, qui était plus grande, nous étions plusieurs et les missions étaient reparties.
Et dans 10 ans…
Tu te vois faire la même chose dans 10 ans ?
Non, j’ai d’ailleurs déjà démarré ma reconversion. Je viens de commencer une licence de psychologie à distance, dans le but d’être zoothérapeute.
Et j’ai décidé de quitter ce métier car mon patron part à la retraite d’ici quelques années et je ne me vois pas continuer avec autant de passion ce métier si il n’est plus là.
Il y a également l’impossibilité d’évolution qui devient frustrante au bout de ces 12 années d’expérience pour moi.
Je souffre aussi d’un certain manque de reconnaissance. Mais je ne regrette absolument pas ces années d’ASV. Je sais juste que je ne pourrais pas en faire mon métier à vie !
Si tu aimes ton métier et que tu souhaites participer à la rubrique, tu peux répondre au questionnaire ci-dessous dans un mail à cette adresse :
jaifaitca[at]madmoizelle.com
N’oublie pas de mettre en objet « Maintenant que je suis grande, je suis… » suivi de ton métier. Attention c’est important pour que je vois ton message.
Questionnaire :
- Qui es-tu et d’où viens-tu ?
- Avant d’attaquer sur ton travail, est-ce que tu as une passion ou un kif dans la vie (parce que c’est important de faire aussi autre chose) ?
- Et ton job alors, c’est quoi ?
- Comment tu l’expliquerais à ta petite sœur hypothétique en quelques mots ?
- Pourquoi tu aimes ce que tu fais ? / Pourquoi tu as choisi de faire ce travail ?
- Est-ce que c’est le domaine que tu avais choisi dès le départ ou tu t’es retrouvée ici après une ou des réorientations ?
- Est-ce que tu as dû arbitrer entre deux visions du travail, « liberté, je fais ce qu’il me plaît et tant pis pour la précarité » VS « sécurité, je préfère m’assurer un salaire stable même si ce n’est pas le job de mes rêves » ?
- C’est le fruit d’un parcours longuement réfléchi ou du hasard ?
- Qu’est-ce que tu as eu comme formation ?
- Est-ce que tu as une journée type ?
- Ton petit bonheur qui fait que tu kiffes ton boulot ?
- La qualité indispensable pour s’épanouir dans ce job ?
- Et pour finir, en commençant, tu gagnais combien ? (Parce que c’est important de savoir à quoi s’attendre !)
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