Je vis dans le Sud depuis ma naissance. Par Sud, j’entends « Avignon et en-dessous », parce que tout ce qui est au-dessus, c’est le Nord. En conséquence je suis à la fois accro au soleil (je suis malade dès que je suis à Paris) et terriblement blasée.
Vous voyez tous ces trucs folkloriques qui vous rappellent les vacances ? Je vous assure qu’ils sont totalement surestimés !
Les cigales
Les cigales, c’est la Provence condensée en un insecte. Elles sont reproduites en céramique dans toutes les boutiques de souvenirs, elles sont gravées dans des savons à la lavande et leur chant émerveille le touriste en goguette.
Mais quand on habite dans le Sud pour de vrai, ce son devient l’étoffe de nos cauchemars ? ou plutôt de nos nuits éveillées. Non, le chant des cigales n’est pas agréable, il est strident. Ajoutez-y quelques croassements de crapauds et dites adieu à votre tranquillité nocturne.
L’accent marseillais
Gros plan sur Marseille : quand on ne vit pas assez loin pour le trouver « exotique », notre accent est simplement très laid. Je me réjouis généralement quand on me dit que je ne l’ai pas, jusqu’à ce qu’un esprit malin me demande de prononcer « rose »… et là je suis grillée. Oui, je dis « râuse ».
Les Avignonnais ont l’accent chantant d’Emma Daumas, nous on dirait juste qu’on va commander un pastis à tout moment. Y compris les candidats à la mairie quand ils exposent leur programme.
Pas classe.
Les pique-niques à la plage
Le pique-nique à la plage peut être romantique ou convivial. Quand vous êtes à la mer en vacances, vous voulez en profiter jusqu’au bout, donc pas question de s’en aller le temps du repas ! Le problème c’est qu’en pratique, le pique-nique à la plage c’est la garantie de sable dans le taboulé.
Les vrais Marseillais mangeront plutôt sur la pelouse, à deux pas de la mer. Il n’y a pas de toilettes et on partage nos sandwichs avec des rats, mais bon, on peut pas tout avoir.
Cette famille a l’air heureuse mais en réalité ils se font dévorer les mollets par des insectes.
Le marché aux poissons
Le marché aux poissons, en voilà une jolie image de Marseille ! Le problème ce n’est pas le visuel, plutôt l’odeur qui nous assaillit au Vieux Port. Dès qu’on sort du métro, on dirait qu’Ariel est venue s’échouer dans nos narines (et pas la lessive).
Je ne lance pas d’accusation sur la fraîcheur, je crois tout simplement que le poisson cru sent la mer beaucoup trop fort. Pour profiter des odeurs salées, je préfère encore les embruns dans la figure.
La chaleur
Ah, la chaleur de l’été ! On en rêve toute l’année, mais une fois qu’elle est là, on en a vite assez. S’étaler sur la plage sous un soleil brûlant, c’est sympa ; le problème c’est que c’est la seule chose qu’on peut faire en période de canicule, et encore, bonjour l’insolation.
En pratique, on reste surtout enfermé-e chez soi, volets fermés, jusqu’à environ 17h, heure à laquelle l’air redevient respirable. Big up à ceux et celles qui vivent dans le Sud mais loin de la mer, où les chaleurs sont les pires et où il n’y a même pas la plage pour se rafraîchir.
Mais même s’il/elle se plaint de son pays natal, le ou la Sudiste ne lui trouvera plus que dans qualités lorsqu’il ou elle en sera séparé. Vous observerez bien vite déprime, comportements étranges et autres effets du manque de soleil.
En ce mois de mai morose,vous n’échapperez pas non plus aux complaintes ? bon sang, seulement 19° à Marseille ? Parce que pour pousser le cliché jusqu’au bout, on est aussi et surtout de bon vieux râleurs !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Dans l'année c'est vrai que c'est tristounet, aller au resto en ville puis en sortant pas un chat... Mais l'été on peut pas dire que c'est mort avec toutes les festivités. Entre les jeudis de Perpignan, les feux de la St Jean, le 14 juillet, Ida y vuelta, Visa pour l'image etc.... Il y a eu des fois où j'ai tout fait et j'étais épuisée de tant de foule.
Comment je défends ma ville... Je suis à deux doigts de brandir le drapeau sang et or