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La PACES, première année commune aux études de santé

Detestin a fait deux PACES (la Première Année Commune aux Études de Santé). Elle vous donne tous ses conseils pour ne pas tomber dans le désespoir, la peur, les larmes… Bref, courage !

Depuis la loi du 7 juillet 2009 entrée en vigueur dès l’année universitaire 2010-­2011, la création d’une PACES (Première Année Commune aux Études de la Santé) permet d’accéder à des études médicales, pharmaceutiques, maïeutiques et odontologiques.

Cet article a pour volonté de généraliser, mais il se peut qu’il y ait des particularités propres à chaque université française.

C’est quoi la PACES ?

Tu rêves de devenir médecin, pharmacienne, sage-­femme ou dentiste (voir kinésithérapeute selon les facultés) ? Alors il va falloir t’inscrire en PACES. Et en fait, toute personne ayant le bac peut s’y inscrire. Le rêve ?

Pas vraiment, car si l’inscription n’est pas sélective, il va falloir passer un concours à la fin de l’année pour accéder à la suite. En gros, cela signifie que peu importe votre note à la sortie, l’essentiel c’est d’être devant les autres : on peut par exemple très bien être reçu/collé (avoir plus de 10/20) et ne pas pouvoir accéder à la deuxième année, ou inversement.

Pourquoi c’est (si) difficile ?

En sortant du lycée, nous avons acquis une certaine façon d’apprendre nos cours. Si cette méthode est relativement efficace pour certaines écoles, ce n’est pas le cas pour la PACES. En effet, vu le grand nombre d’étudiants (plus de 3000 à Montpellier à la rentrée prochaine), personne ne veut corriger autant de copies !

Il va donc falloir répondre à des QCM (questionnaires à choix multiples) pour la grande majorité des épreuves, ce qui va changer votre façon de travailler.

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Vous allez devenir une machine à cocher des cases !

Il va falloir travailler. Beaucoup. Certains vont me dire : « Mais si j’ai eu une super mention au bac, je vais l’avoir non ? », alors que d’autres plus inquiets se demanderont : « Mais si j’ai eu tout juste mon bac, c’est mort ou pas ? ».

H bien figurez-­vous qu’en PACES, votre note au bac, on s’en moque ! Peut-être que la personne qui a mention très bien va échouer parce qu’elle n’est pas capable de gérer son stress, et peut-­être que celle qui a eu son bac de justesse va trouver là une façon de s’épanouir en travaillant à sa manière sans personne « sur son dos ».

Enfin la dernière grosse difficulté en PACES, c’est que dans chaque académie le nombre de places, dit « numerus clausus », est donné chaque année pour chaque filière. Cela fait l’objet de grands débats, mais sachez que globalement celui-­ci reste faible : il ne dépend pas du nombre d’inscrits, mais du besoin en professionnels de santé dans la région !

Pour donner un ordre d’idée, à Montpellier les étudiants de PACES sont environ 3000 pour 514 places en tout, avec les étudiants en médecine (209 places), en pharmacie (187), en maïeutique (66) et en odontolongie (52).

De la pression

En soit, oui, il y a beaucoup de cours. Ce n’est pas une légende, on demande d’apprendre beaucoup de détails « par cœur » — et c’est pareil les années d’après, vous n’allez pas pouvoir inventer l’anatomie en ouvrant un patient, et la plante ne va pas vous dire son nom latin même si vous lui demandez gentiment !

Le vrai problème, c’est que toutes les personnes autour de vous sont aussi vos concurrents. Ne comptez pas trop sur les autres pour vous donner un cours manquant, à moins que vous ne décidiez de travailler en binôme dès la rentrée.

De plus, vous allez très certainement perdre des amis. Si vous êtes vraiment quelqu’un de sérieux qui veut réussir pour avoir « la belle vie » en deuxième année, il va vous falloir travailler dur. Vous allez ainsi devoir apprendre à dire non à vos copains de lycée qui insisteront pour que vous sortiez un jour sur deux. Cependant, s’enfermer et couper tout lien social n’est pas non plus la solution. L’essentiel, c’est de trouver un juste équilibre entre les deux.

paces 6Donnez-moi plus de tequila. Plus d’amour. Plus de tout. Plus, c’est mieux.

Le plus dur ce sera de travailler tous les jours, très régulièrement, accompagné par une prépa ou par le tutorat, en ne perdant jamais espoir.

Un concours… contre soi-même

En soi nous sommes d’accord : chaque personne que vous voyez dans l’amphi deviendra votre ennemi potentiel au moment des examens. Mais la vraie difficulté, c’est vous.

Quel que soit votre niveau au lycée, il faut savoir beaucoup travailler — ou bien travailler super efficacement, mais il ne faut pas rêver non plus ! Contrairement au lycée, il faut s’obliger à aller en cours tout-e seul-e comme un-e grand-e car les cours ne sont pas obligatoires, et ensuite avoir le courage de continuer à bosser toute la journée.

L’avantage, c’est que vous allez apprendre à vous connaître. Même si on a vous a toujours qualifiée de personne sérieuse sur votre bulletin scolaire, cela n’est pas très significatif de votre comportement lorsque vous vous retrouvez seul-e dans votre nouvel appartement.

Si vous êtes comme moi, vous aurez tendance à sérieusement procrastiner sur Internet, ce qui vous amènera à travailler en bibliothèque. Ou bien vous ferez partie de ces personnes qui ne savent pas prendre une pause et qui risquent le burn-­out à un mois du concours. Il faut aussi savoir se ménager, c’est important !

Mais plus que tout autre chose, il faut être motivé. Personnellement, ma courbe d’humeur n’a jamais été aussi sinusoïdale de toute ma vie. Je passais de « Je vais réussir parce que je suis super bien classée aux colles ! » à « Ma vie est finie. Je me déteste, j’ai pris trop de pauses aujourd’hui ». Pour avoir demandé à ma promo cette année, croyez­moi, on a tous été plus ou moins déprimés !

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« De toute façon, je veux pas redoubler »

Si vous n’avez pas réussi à vous classer en rang « utile », vous pourrez toujours redoubler, sauf si vous faites partie des derniers (selon un pourcentage variable dans chaque fac). C’est dur à intégrer, mais vous n’êtes plus au lycée. Tout le monde s’en moque que vous redoubliez votre première année. J’étais plutôt du genre bonne élève au lycée, et ça ne m’a pas empêché d’avoir été « doublante » !

Ne pensez pas que redoubler, c’est tout recommencer à zéro. Vous aurez du recul sur vos cours, une vraie méthodologie, vos habitudes… Malgré cela, c’est psychologiquement difficile. J’ai pensé beaucoup de fois à me réorienter en pensant que je ne l’aurais jamais, ce concours. Au final je me suis accrochée, et je l’ai eu !

En fin de compte, il y a plus de doublants que de primants qui réussissent. Vous pouvez être fiers de l’avoir eu en un an comme en redoublant ! Demandez-­vous ce qui est important pour vous. J’ai trop entendu cette phrase : « Moi de toute façon je veux pas redoubler médecine ! Au pire, j’irai en pharma ! ». Non. Ce serait la pire chose que vous puissiez faire : aller dans une filière qui ne vous convient pas juste pour ne pas « perdre » un an.

Vous avez le droit de sélectionner plusieurs concours si vous hésitez vraiment, mais pas si c’est vraiment « au cas où ». Étant étudiante en pharmacie, je vois trop de camarades de promo absolument pas motivés par des études dans ce domaine. Perdre un an ou deux, ce n’est rien à côté du fait d’exercer toute sa vie un métier qui ne nous convient pas. Les études en santé sont particulièrement longues : redoubler un an, ce n’est rien, et tout le monde s’en moque.

Et après ?

Je vais parler de ma filière, pharmacie, parce que c’est celle que je connais le mieux, mais je pense que mon avis est assez général au vu de mes amis qui ont été reçus dans d’autres filières de santé. Quelle que soit la voie que vous choisirez, la deuxième année est encore générale : il faut choisir des options au moment de l’inscription, mais cela dépend surtout de votre intérêt pour la matière plus que d’un choix important pour votre carrière.

Arrêtons tout de suite le mensonge selon lequel la deuxième année, la P2 comme on l’appelle, ne demande plus de travail et permet de faire des soirées tout le temps. C’est complètement faux : c’est un peu un mythe pour donner espoir aux PACES ! Je pense honnêtement travailler moins qu’en première année, mais ce n’est pas significativement différent.

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Ceci n’est vraiment PAS quotidien.

Ne vous dites pas que vous allez travailler un an pour ne plus rien faire ensuite. En deuxième année, la différence majeure est que vous aurez beaucoup moins de pression. Les personnes de votre promo peuvent devenir des amis, vous allez faire des soirées ensemble de temps en temps, vous ne culpabiliserez pas quand vous voudrez aller au cinéma… Mais vous allez quand même bosser.

Quelque chose en vous va considérablement changer : vous irez mieux. Il y aura moins de stress, des sorties de temps en temps, des amis sur qui compter, des partiels où on ne vous juge plus sur votre capacité à cocher des cases…

Personnellement, je trouve la P2 beaucoup plus intéressante que la PACES, et choisir la bonne filière m’a permis d’éliminer des matières qui me déplaisaient fortement (comme l’anatomie !).

Conseils et notions complémentaires

Bon c’est bien beau tout ça, mais si vous êtes maintenant vraiment motivé-e, je vais essayer de vous donner quelques petits conseils. Loin de moi l’idée de vous donner une recette miracle pour réussir à tous les coups, qu’on soit d’accord !

  • Au deuxième semestre, les matières entre chaque filière peuvent varier. Vous pouvez donc présenter un ou plusieurs concours, sachant que les mieux classés choisiront en premier.
  • Il existe des tutorats et des prépas dans chaque université. Je ne vais pas faire l’apologie de l’un ou de l’autre – ce serait ridicule car je ne connais que ceux de Montpellier où le tutorat est particulièrement efficace, ce qui n’est pas le cas partout. Sachez simplement vous renseigner AVANT de vous inscrire en PACES, que ce soit dès la première ou l’été avant de vous inscrire (demandez à des étudiants qui ont réussi !).
  • Apprenez à vous connaître. Ne paniquez pas si vous n’avez pas la même méthodologie que votre voisin : la bonne méthode est celle qui vous convient le mieux et que vous avez appris à optimiser.
  • Pour les doublant-e-s, le meilleur conseil que je puisse vous donner est de vous ménager. Vous avez naturellement de l’avance sur des personnes qui découvrent le cours pour la toute première fois, alors ne perdez pas cet avantage en risquant de faire des crises d’angoisse le concours approchant. Ne vous croyez pas invincible quand vous êtes effectivement meilleur que les autres, et ne vous sentez pas minables quand un primant comprend les choses beaucoup plus rapidement que vous (il y en a toujours !). Essayez d’être toujours honnête avec vous-­même – ceci est valable que vous soyez primant ou doublant.
  • Soyez fort, rappelez-­vous à tout instant que c’est difficile pour vous, mais que ça l’est pour tout le monde. Oui, vous êtes en retard, mais qui ne l’est pas ?
  • Ne croyez pas ce que vous disent les autres ! Cela peut vous paraître évident, mais qui dit concours dit concurrence. Le doublant qui vous dit qu’il a révisé toute l’anatomie cet été ne doit pas vous inquiéter. De même, les médicaments miracles « stimulateurs de mémoire » ou autres, ça n’existe pas ! Il y a tout au plus les amphétamines, qui ne sont pas légales et extrêmement dangereuses, donc n’essayez pas !
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Boire trois litres de café par jour n’est pas non plus la solution.

  • N’apprenez pas bêtement. S’il s’agit d’une année de « par cœur », plus vous faites des liens logiques entre vos cours, mieux vous vous en rappellerez. C’est là que les doublants ont un avantage : ils auront une vision d’ensemble de l’année qui les attend.

Et surtout n’oubliez pas : accrochez-­vous. Vous l’aurez !

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Les Commentaires

36
Avatar de Dielo
24 mars 2015 à 06h03
Dielo
Merci beaucoup pour ces réponses !
Il me semble que dans la fac ou je vais aller il y a aussi des polys. Je pense que j'essaierai de prendre mes notes sur ordi, puis je modifierai et imprimerai pour avoir un support papier. Enfin tout ça reste à essayer !


Jusqu'aux vacances de noel j'avais tendance à me mettre une pression de ouf, être intransigeante avec moi même, me perdre dans le travail. Ma prof principale m'a fait ouvrir les yeux sur le fait que je mettais ma santé en péril et que si je m'imposais un tel rytme en terminale, ce serait un enfer en PACES. Depuis ? Je relativiiiise Je me mets beaucoup moins la pression, je travaille moins et je me sens beaucoup mieux ! Je me dis que j'ai une bonne marge niveau quantité de travail et j'en profite pour m'interesser à de nouvellles choses. Attention, cela ne veut pas dire que je fais des soirées tous les weeks ends ou quoi, mais plutot que je sors de temps en temps, je me balade, je vois mes amis, sans être entrain de m'inquieter sur le travail que j'ai a faire. Et franchement...ça change la vie !


Bonne journée et encore merci !
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