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Féminisme

Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?

Que faire quand on est soi-même victime de violences conjugales, ou que l’on a peur que notre partenaire nous frappe ? Parce que tout le monde peut être concerné un jour ou l’autre, voici quelques conseils, ressources et réflexes pour se mettre en sécurité et pouvoir se protéger.

Le 30 mars 2016

« Victime de violences conjugales, moi ? Non… »

« Violences conjugales » est un bien grand mot, qui semble décrire une réalité ne correspondant pas à une gifle, une bousculade un peu (trop ?) brusque…

On se dit qu’une porte qui claque, c’est pas grand-chose, et puis chez nous, on ne se balance pas des assiettes à la tête. On n’est pas mariés, pas pacsés, on ne vit même pas ensemble, c’est dire si on ne peut pas parler de « violences conjugales » pour « un geste de trop ». C’était qu’une fois, en plus…

Cet article n’a pas vocation à définir ce que sont ou non les violences conjugales, ni à étiqueter qui que ce soit en « victime » ou en « bourreau ».

Il s’adresse à celles qui se posent la question : j’ai reçu un coup, j’ai encaissé un geste ou des mots qui dépassent mon seuil de tolérance. J’ai le sentiment que ce n’est pas normal, ou qu’on est sorti de « la normalité » de ma relation. Qu’est-ce que je fais ?

Cet article a vocation à vous apporter des pistes pour réagir.

Que faire quand on est soi-même victime de violence conjugale ?

Votre mec a essayé de vous faire du mal, ou vous a fait du mal physiquement ? C’est normal d’être un peu perdue, choquée, de ne pas savoir quoi faire.

Avant tout, si vous êtes blessée ou que vous vous sentez en danger imminent (par exemple si votre compagnon ne se calme pas) et que vous avez la possibilité d’appeler les secours (via le 112), n’hésitez pas à le faire : ils pourront vous conseiller sur ce qu’il faut faire pour vous soigner ou vous protéger, et si vous ne souhaitez pas qu’ils se déplacent, vous pouvez le leur dire.

Si l’urgence n’est pas immédiate, il existe un numéro très utile : le 3919.

Il s’agit d’un numéro officiel, et les personnes que vous aurez au bout du fil ne sont là que pour vous écouter et vous conseiller, si vous le désirez.

Ce numéro est gratuit et n’apparaît pas sur la facture de téléphone. En plus, l’appel n’est pas tracé, ce qui veut dire que jamais votre interlocuteur ou interlocutrice n’enverra la police chez vous.

Le 3919, ce n’est pas « que » pour « les femmes battues »

Il ne faut pas forcément habiter avec son compagnon, avoir des enfants, ou être fréquemment victime de violences conjugales pour pouvoir appeler ce numéro.

L’idée est juste de discuter, d’aider les personnes qui se posent des questions, puisque même les personnes qui n’ont pas vécu de violences peuvent appeler pour demander conseil pour un proche.

Pour vous renseigner en ligne, il existe aussi un site officiel : Arrêtons les violences (sinon, tapez 3919 dans Google, ce sera le premier résultat).

Sachez que le site a un bouton qui permet de retourner sur Google en un clic, et qu’il explique aussi comment effacer les traces de votre passage sur le site (c’est facile, promis).

Violences conjugales : de l’importance d’être vigilante

J’aimerais beaucoup vous dire que ça ne se reproduira sûrement pas et que votre mec va réaliser qu’il n’avait pas le droit de faire ce qu’il a fait. Mais les résultats de l’enquête font plutôt penser l’inverse : 70 % des femmes qui ont déjà vécu des violences physiques en ont vécu plusieurs.

Je vous vois venir : et les 30 % restants ? Malheureusement, il existe d’autres formes de violence (psychologique, verbale, sexuelle, économique…) qui ne sont pas répertoriées dans ces 70 %.

Ce qui signifie qu’une manifestation de violence est rarement un cas isolé. D’ailleurs, peut-être avez-vous l’impression que votre partenaire a déjà eu des mots qu’il n’aurait pas dû prononcer, peut-être vous fait-il peur quand il s’énerve, peut-être qu’il a tendance à frapper dans les murs…

Comprendre le cycle des crises de violences conjugales

Les psychologues expliquent que la violence conjugale fonctionne en « cycles ». En fait, il est plutôt rare que la première violence physique soit un acte isolé – souvent, elle a été précédée par d’autres formes de violences (psychologiques, verbales, etc.).

Le cycle de la violence conjugale peut être défini par quatre étapes.

Il débute par l’installation d’un climat de tension dans le couple : peu à peu, l’autre prend le dessus dans la relation, et « l’emprise » apparaît.

Les violences psychologiques et verbales peuvent par exemple se manifester par du dénigrement (« Tu n’es même pas capable de… ») ou du découragement (« Tu n’y arriveras jamais »).

Le partenaire commence également à prendre l’ensemble des décisions de la vie quotidienne (les activités quotidiennes, les menus…).

Tous ces agissements non physiques installent un climat d’insécurité, détruisant petit à petit l’intégrité psychique de l’autre : la frontière de ce qui est acceptable bouge.

À la suite de cette phase de crise commence une période de justification : après avoir subi une première violence physique, il est possible que vous passiez par une phase de sidération et de rationalisation.

Autrement dit, vous ne parvenez pas à croire que ce qui arrive est réel, que votre conjoint a pu être violent, ou vous pensez que ce qui arrive est un « accident », vous cherchez des excuses à ce comportement, voire vous culpabilisez : « Il est très stressé par son travail », « La journée a été difficile », « Je l’ai énervé »…

L’étape suivante est la phase « lune de miel » : le conjoint violent exprime souvent des regrets, cherche à se faire pardonner (parfois en faisant porter la responsabilité sur l’autre, en lui disant que c’est de sa faute), déclare ses « sentiments ».

Cette étape fait naître un espoir chez la personne qui a subi la violence : « Les choses peuvent changer », « Il va changer », « Il fait cela parce qu’il m’aime »… Cette étape peut durer plusieurs mois.

Puis le cycle reprend au début et lentement, l’insécurité et les violences resurgissent, de plus en plus acceptables pour la personne qui en est victime.

Que faire face à un conjoint violent

Souvent, on a envie de minimiser l’acte, en le qualifiant de « dérapage », et de pardonner. Comme n’importe quelle personne amoureuse, en somme… Mais surtout, il y a le syndrome de l’infirmière, une véritable pomme empoisonnée psychologique.

Si chaque personne éprouve la violence de manière particulière, il y a souvent un ressenti commun, notamment pour les femmes : elles espèrent parvenir à faire changer l’autre, à « soigner » l’auteur de la violence, à le « sauver ».

Cette volonté peut être liée à plusieurs facteurs : d’une part, dans notre société genrée, les femmes sont éduquées à prendre soin des autres – cette idée peut être intériorisée si profondément qu’elle apparaît même lorsque l’autre en question fait preuve de violence.

« Toi, tu me semblais tout cassé, et moi j’étais sûre d’être celle qui pourrait te réparer si j’arrivais enfin à comprendre comment te calmer. »

Cette phrase, extraite du témoignage d’une lectrice qui a vécu des violences de la part de son compagnon, reflète bien le principe du syndrome de l’infirmière.

D’autre part, c’est aussi une façon de regagner du contrôle sur une situation qui nous dépasse ou nous échappe, grâce à des stratégies psychologiques et une forme de « rationalisation ».

Le fait de penser pouvoir « soigner » l’auteur de la violence pourrait être l’un de ces mécanismes : cela vous redonne du contrôle sur la situation (puisque vous allez contribuer à la changer) et de l’espoir vis-à-vis du partenaire violent (qui ne serait plus vraiment responsable de sa violence).

Cette idée a un effet pervers car elle déplace le curseur : la priorité n’est plus tellement d’assurer sa propre sécurité, mais plutôt de soigner l’auteur de la violence en mettant de côté sa responsabilité.

Mon partenaire dit que c’est ma faute

En tout cas, une chose est sûre : rien de tout cela n’est votre faute, même si votre partenaire vous dit que c’est votre faute, même si vous êtes persuadée du contraire.

Les violences n’arrivent pas qu’aux autres, les femmes brillantes, drôles, éduquées sont aussi touchées et elles ne sont pas moins intelligentes ou « plus faibles » pour autant.

D’ailleurs, si une amie vous apprenait que la personne qu’elle aime l’a frappée, penseriez-vous qu’elle devrait avoir honte ?

Selon Marie Cervetti, directrice du FIT (Une femme un toit, une association qui soutient et héberge les jeunes femmes victimes de violences), le problème vient de la société (et de notre éducation genrée) qui continue de rendre les femmes systématiquement responsables des violences dont elles souffrent.

Rien que cette étude est éloquente : 40% des répondants estimaient que si la victime a eu une « attitude provocante » en public, cela atténue la responsabilité du violeur.

Face à la violence conjugale : trouver de l’aide pour pouvoir s’éloigner

Dans ces circonstances, on entend souvent les gens dire « unetelle devrait partir et le quitter ». Mais ce n’est pas si facile. 

Partir reste le choix de la sûreté. Je sais que c’est dur, que ça peut avoir l’air définitif, disproportionné, même.

Que vous n’avez pas envie de vous retrouver dans un endroit moins familier que votre chez-vous. Mais partir, pour quelques heures, quelques jours, c’est…

  • Pour votre sécurité : rien ne dit qu’il ne va pas recommencer. Partir vous met en sûreté pendant qu’il se calme.
  • Pour votre sérénité : changer d’endroit aide à relativiser, faire le point, se vider la tête. Ça laisse aussi le temps de réfléchir posément, sans te sentir pressée par la présence de l’autre.
  • Pour vous, enfin : partir, ça montre à l’autre que ce qu’il a fait est inacceptable, pas une « erreur » ou un « dérapage ».

Le plus important est de faire ce qui vous paraît le mieux. En cas de doute, n’hésitez pas à appeler le fameux 3919 pour en discuter !

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Mart Production via Pexels

En règle générale, les personnes violentes avec leur partenaire auront tendance à chercher à l’isoler de ses proches. Il est donc tout à fait possible que vous vous sentiez seule, voire que vous soyez brouillée avec votre famille et vos amis.

Mais la bonne nouvelle, c’est que rares sont les amis qui ne vous ouvriraient pas leur porte si vous en aviez besoin !

N’hésitez pas à décrocher votre téléphone et à demander à l’un d’eux ou l’une d’elles de vous héberger si vous en ressentez l’envie ou la nécessité, même pour une nuit.

Si vraiment vous ne pensez pas que votre entourage pourra vous aider, le 3919 (décidément… mais bon, ils servent à ça, qu’est-ce que j’y peux) pourra vous donner des adresses pour y passer du temps (la nuit, quelques heures… c’est vous qui voyez !).

Il existe aussi des sites qui répertorient les lieux d’hébergement si vous ne souhaitez pas en parler :

Si tu vous trouvez pas dans votre région, le 3919 a des pôles locaux qui sauront vous indiquer le meilleur endroit.

Si vous voulez vous en aller, sachez toutefois que ce sera plus facile pour les jours suivants si vous emmenez avec vous certains papiers et objets.

Les documents à prendre avec vous
  • Passeport et carte d’identité
  • Permis de conduire (et si vous avez votre propre véhicule, clés et papiers)
  • Carte bancaire, contrat bancaire et informations bancaires personnelles (s’il y a des documents avec des codes par exemple)
  • Carte vitale et carte de mutuelle
  • Bulletins de salaire, diplômes, feuilles d’imposition
  • Si vous avez eu des antécédents et que vous avez déjà déclaré une violence, prenez les papiers juridiques de ces déclarations

Si vous prenez des médicaments, une contraception, etc., n’oubliez pas de l’emporter !

Cela dit, si vous ne pouvez pas mettre la main sur tout parce que votre compagnon les a cachés, empruntés ou confisqués, ou pour une autre raison, tant pis : laissez-les derrière vous.

Partir pour se protéger

Il existe différentes démarches légales pour se protéger ou simplement prendre en compte la violence que vous avez vécue du point de vue légal.

  • Déposer une main-courante : c’est, en gros, une façon de prévenir avant de porter plainte, de rapporter des faits sans suite juridique (mais le dossier existera déjà et ça peut vous faire gagner du temps si vous souhaitez porter plainte)
  • Demander une ordonnance de protection : pour simplifier, cette démarche permet de faire expulser votre partenaire de votre logement si vous le partagez
  • Porter plainte : pour le coup, il s’agit d’engager la Justice, de chercher à faire ouvrir une enquête, avec ses suites légales

Si vous portez plainte, il est d’ailleurs important de demander un examen médico-judiciaire, que vous ayez des traces de coups ou pas (les blessures psychologiques sont aussi prises en compte).

Cela vous permettra d’avoir des preuves dans votre dossier de plainte, mais aussi de bénéficier de jours d’ITT (Interruption totale de travail) si vous travaillez. Il est possible qu’on ne vous le propose pas, n’hésitez donc pas à demander de votre propre chef.

N’oubliez pas cependant que ces recours prennent du temps, la justice suivra son cours et en attendant, l’auteur des violences sera toujours là.

Pour plus de sécurité, jouez la discrétion et surtout, comme il n’y a pas deux situations qui se ressemblent, n’hésitez pas à appeler le 3919 pour pouvoir obtenir des conseils sur la marche à suivre pour votre cas et une liste des commissariats vers lesquels se tourner.

Les intervenants sociaux sont des accompagnants présents dans les commissariats et gendarmeries. Ils ne sont pas policiers, et sont là pour aider la personne dans sa démarche et la conseiller si besoin.

Il existe également des aides sociales auxquelles vous pouvez prétendre, et là encore, le 3919 vous renseignera en fonction de votre situation.

Dans tous les cas, cette décision est la votre, et personne ne peut vous obliger à en changer. Et si vous aimez votre partenaire, n’oubliez pas pour autant de vous aimer en premier.

Aider une proche victime de violences sans la brusquer

Si ce n’est pas vous la victime, une amie ou collègue a peut-être besoin de vous. Mais il est très important de prêter attention à la façon dont vous allez en parler.

Comment aborder le sujet ? Plutôt que de mettre la personne dos au mur, mieux vaut chercher à ouvrir la porte, elle décidera si elle souhaite la franchir ou pas :

« Tiens, j’ai lu cette étude/cet article… et ça m’a un peu fait pensé à ce que tu m’as raconté l’autre jour. Qu’est-ce que tu en penses ? »

Comme l’explique Marie Cervetti :

« Souvent, c’est comme une pelote de laine, une fois le premier fil trouvé, le reste viendra tout seul. »

Dans tous les cas, si vous voyez que vous vous heurtez à un refus net, n’insistez pas lourdement.

Si la personne victime de violence est un homme, prenez garde à ne pas rire ou minimiser les faits, on accorde parfois moins de légitimité aux hommes qu’aux femmes victimes de violence, et le but n’est pas de leur infliger une double peine.

Quelques formules à bannir

  • « Il faut, tu dois » — Les personnes qui ont dû affronter des violences ne réagissent pas bien aux impératifs.
  • « Moi, à ta place » — Franchement, non. Juste. Non. Voilà le meilleur moyen de faire culpabiliser la personne en lui faisant croire que vous feriez mieux qu’elle.
  • « Absolument, à tout prix » et autres formules jusqu’au-boutistes.
  • « Je ne te comprends pas » — De loin la pire formule possible. Si vous vous confiiez sur un problème très dur à vivre, vous auriez vraiment envie qu’on vous réponde ça ?

De façon générale, n’imposez rien dans la conversation.

Il faut savoir qu’avant d’affronter des violences physiques, la personne a sûrement déjà dû faire face à des violences psychologiques (et/ou verbales, et/ou sexuelles…), qui ont permis d’instaurer une relation de domination dans laquelle elle a été rabaissée ou méprisée.

Le principal c’est de montrer que cette personne a le choix, qu’il s’agit de son choix et qu’elle est tout à fait capable de faire ses propres choix, car oui, il est possible qu’elle en doute.

Même si elle décide de retourner chez elle, ne cherchez pas à l’en dissuader à grand renfort d’arguments, préférez garder le dialogue ouvert.

Les maîtres mots : proposer et ne rien imposer.

Pour avoir plus de détails ou de conseils, n’hésitez pas à appeler le 3919, numéro officiel dédié, leurs interlocuteurs et interlocutrices sont aussi là pour ça !

À lire aussi : Que penser de la levée du secret médical en cas de violences conjugales ?

Crédit photo : Mart Production via Pexels

Violences conjugales : les ressources

Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

44
Avatar de Sadala
7 mai 2018 à 15h05
Sadala
@ParasitA
Contenu spoiler caché.
5
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