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Vie quotidienne

Marine, 25 ans, photographe auto-entrepreneuse (et fan de festivals) — Portrait

Marine est photographe indépendante. Avec Sarah, elle a couvert la 23ème édition du Festival du Sziget, et a accepté pour l’occasion de parler de sa passion, entre technologie et créativité.

Le 19 août, le monde célèbre la journée de la photographie.

L’occasion est idéale pour madmoiZelle de re-partager le témoignage de Marine Stieber, photographe qui s’est lancée en freelance en 2015.

Et toi, tu fais de la photo ? Viens en parler sur le forum !

Publié le 19 août 2015.

Dans la vie, Marine Stieber est photographe indépendante.

Elle a un gros objectif qui fait mon admiration et ma dose quotidienne de vannes phalliques, et n’a pas peur de se lancer dans la foule avec tout son attirail, prête à « shooter » artistes et belles personnes en tous genres dans le vif de l’action.

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Car cette année, Marine a couvert le festival Sziget à Budapest pour madmoiZelle, et en ma compagnie (ce qui n’est pas toujours facile).

Mais lorsqu’elle vient me retrouver à l’entrée du festival, je note tout de suite qu’elle est là dans son élément.

Chaussures de marche au pied, Reflex autour du cou, sac à dos qui n’a plus de place pour une bouteille d’eau…

Tout en me servant de guide au milieu des scènes improvisées, des gens déguisés en bananes et des installations artistiques, Marine essaie de me parler un peu de cette ambiance de folie que je découvre à peine.

Le Sziget, elle connaît bien : c’est la deuxième année que ce festival insulaire, planté au milieu du Danube, fait son bonheur de photographe.

« L’ambiance générale est super cool, les gens sont ouverts aux rencontres… On peut parler avec n’importe qui, et photographier n’importe qui, surtout !

Personne ne va protester, lever les mains et dire « non, non, pas de photos ! » C’est pas le genre. »

Pourtant, Marine est partout à la fois, infatigable. Pour elle, une belle photo, c’est une photo qui dégage « un truc », une émotion, voire une certaine puissance.

Alors si elle adore photographier les artistes en crash pit, et qu’elle ne fuit pas aussi vite que moi lorsque les gars de Major Lazer disent à un petit millier de gens de courir, j’ai le sentiment que ceux qui la comblent, ce sont les festivaliers dont elle parvient à capter l’émotion.

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© Marine Stieber

À lire aussi : Les festivals de musique estivaux : petit guide de survie

« Mon premier festival, c’était la Foire Aux Vins à Colmar, et ça a été le coup de coeur, des émotions de dingue.

Je rentrais dans le pit, j’étais devant les artistes, j’avais des accès privilégiés…

Ce que j’aime dans les festivals, c’est ça, et les rencontres. J’aime beaucoup prendre les gens en train de s’éclater, et de pouvoir immortaliser ça, pouvoir leur offrir des souvenirs et faire profiter tout le monde. »

Et en même temps, elle me confie que c’est à la fois tout l’attrait de son métier, et tout le challenge : « être là au bon moment, à la bonne demi-seconde », et saisir cet instant.

Pour elle, l’un des meilleurs aspects du métier, c’est de partir sur le terrain.

D’ailleurs, quand je la branche sur l’image populaire du photographe reporter, de l’aventurier-e qui parcourt le monde pour le shooter, je suis ravie de constater que je ne suis pas la seule à rêver :

« Je fais de la photographie de reportage sur les festivals, et je fais aussi des shootings pour le particulier… Et j’avoue que je suis plus à l’aise dans les reportages, à saisir l’instant, plutôt qu’à le créer.

Mon rêve ultime, ce serait d’être photographe pour National Geographic, et de partir aux quatre coins du monde pour photographier des animaux, etc. Ça, ce serait vraiment l’aventure ! »

(À la différence que moi, j’en suis encore au stade « hé si je mets mon bridge en travers ça fait un effet uhuhu ».)

À lire aussi : Lettre ouverte aux gens que je prends en photo

En attendant de faire le tour du monde, Marine voyage déjà un peu, notamment de festival en festival — des évènements qui constituent pour elle l’équilibre parfait :

« Ce qui est bien dans les festivals quand on est photographe, c’est qu’on bosse, mais il y a une grosse partie plaisir. C’est vraiment l’idée de travail passion. […]

Après, ce qui me fait peur, c’est que je ne suis pas très douée en anglais, du coup c’est vrai que la barrière de la langue me freine un peu.

Mais c’est moi qui n’ose pas, et comme ça ne fait pas si longtemps que je fais vraiment de la photo, et un an et demi que j’ai créé mon auto-entreprise… »

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© Marine Stieber

Oui, Marine se lance dans le métier.

Mais malgré les quelques réserves dont elle me fait part, il m’apparaît clairement qu’elle n’hésite pas beaucoup au moment de passer à l’action !

La photographie, une passion plutôt récente

Lorsqu’elle a découvert la photographie par le biais d’une amie, durant son adolescence, Marine n’a pas tout de suite songé à en faire son métier.

Elle a essayé des trucs, commencé comme tout le monde avec un compact, appris le cadrage en mode automatique, et s’est exercée longtemps avant de passer, étape par étape, au stade supérieur.

Elle me parle en riant de son premier bridge, qui est loin de l’avoir séduite malgré son côté plus manuel, mais les choses sérieuses n’ont commencé que lorsqu’elle a fait l’acquisition de son premier réflex, une entrée de gamme chez Canon.

« J’ai pris des cours chez un photographe, pour qu’il m’apprenne toutes les notions en photographie, comme l’ouverture, la vitesse, les ISO, la balance des blancs…

À partir de là, je me suis forcée à rester en option manuel, et c’est vraiment comme ça que j’ai commencé la photo.

L’année suivante, à 23 ans, j’ai acheté mon deuxième réflex, qui était plus professionnel, et j’ai vraiment approfondi mes connaissances, puisqu’il offrait plus de possibilités.

Dans le même temps, j’ai commencé à travailler comme photographe de soirée chez WeeMove. Grâce à eux, j’ai pu accéder au monde de la nuit, et enchaîner les festivals et les concerts. »

Une formation pratiquement en autodidacte, donc, car à l’origine la photographie n’était pas vraiment une vocation. Plutôt une sorte de découverte sur le tard, la découverte de quelque chose qui rassemble tout ce qu’elle aime.

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© Marine Stieber

« À la base, je voulais faire architecte. Finalement, j’ai fait un bac technique, et j’ai enchaîné bac + BTS…

Mais j’étais quand même assez frustrée, parce que pour moi, il manquait un gros côté créatif. J’aime beaucoup tout ce qui est art, je fais de la peinture, de la sculpture, du dessin…

Donc dans ce domaine-là, je ne me sentais pas très épanouie.

Alors que la photographie allie l’aspect technique, que j’aime aussi, et le côté créatif. Je suis assez technophile aussi, alors pour moi c’était juste parfait. »

Un métier créatif à multiples facettes

Marine a bien tenté, également, une licence en arts visuels, mais le manque de pratique contre une grosse part de théorie en histoire de l’art l’a découragée.

Ce qui lui plaît, c’est de créer. Lorsque je lui demande d’où ça lui vient, elle me parle de son tonton qui dessinait « des dessins animés », et comment elle a essayé de faire pareil. Dessin, peinture, sculpture…

La photographie était finalement une suite logique.

Parce que pour elle, le métier de photographe est clairement un métier créatif :

« Il y a le fait de partir sur le terrain, on bouge, on est partout, on court partout, vraiment, on fait du sport !

Et il y a l’autre partie, où on est posé-e devant notre ordi, et on développe nos photos. Dans ces moments-là, on met vraiment notre âme dans nos clichés.

Certains pourraient croire que c’est « juste » déplacer des curseurs, appuyer sur quelques boutons…

Mais cette part de travail sur les outils informatiques peut prendre beaucoup de temps, et le résultat final sera toujours différent selon le photographe. Chacun met une part de lui-même dans le cliché.

Il y a aussi la question du réglage, mais en général, quand on sort les images « brutes » du boîtier, pour moi ce sont des images encore assez « plates ».

Dans notre tête, on s’imagine déjà ce qu’on va en faire. C’est le diamant brut qu’on va commencer à tailler. »

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© Marine Stieber

Mais quand on est photographe auto-entrepreneur, on ne peut pas se permettre de livrer ses photos et passer à la suite.

Eh non : comme toute auto-entrepreneuse, Marine doit démarcher le client et apprendre à se vendre.

Un côté commercial avec lequel, m’avoue-t-elle, elle a encore un peu de mal… et encore une preuve qu’être photographe, c’est aussi pas mal sortir de sa zone de confort.

Heureusement, les photographes sont sympas (un peu comme les routiers).

Et si le boulot, c’est beaucoup d’apprentissage en autodidacte, de pratique et de persévérance, elle a le sentiment de pouvoir compter sur les collègues à l’occasion !

« J’ai aussi beaucoup appris en observant le travail des autres, en leur posant des questions, et en général les photographes sont très accueillants et prêts à m’expliquer.

Du côté de Strasbourg, dans l’ensemble, il y a une bonne ambiance entre photographes, de belles amitiés qui se créent.

Je trouve que c’est un milieu artistique assez ouvert, il y a une espèce d’osmose, on arrive facilement à échanger. »

Comment devient-on photographe professionnel·le ?

On en arrive fatalement à se demander pourquoi ce milieu est si majoritairement masculin, encore à l’heure actuelle.

Je n’ai pas la réponse, elle non plus, mais elle me fait remarquer qu’il y a de plus en plus de femmes photographes…

Bon, et de plus en plus de photographes, aussi. Si c’est bon pour la diversité, c’est aussi de la concurrence dans ce métier qui a la cote.

À lire aussi : Chloé Vollmer-Lo, photographe, parle du sexisme dans le métier

De par sa propre expérience, Marine ne peut qu’encourager les passionné•e•s à se lancer dans l’aventure. En n’oubliant pas, bien sûr, que le métier ne va pas sans un investissement assez lourd pour s’équiper (c’est pas donné, ces gros projos)… Et que c’est beaucoup, beaucoup de pratique et d’autonomie.

Pour devenir professionnel, je pense que le mieux, c’est d’avoir pratiqué avant de se lancer, d’avoir trouvé son style, d’avoir assez de compétences et sa petite touche perso. Acheter un boîtier ne fait pas tout.

Sans oublier que c’est un métier en constant mouvement, à tous les niveaux :

« Dans la photo, je distingue plusieurs types de photographes.

Il y a ceux qui s’intéressent plus à l’aspect technique, et ceux qui préfèrent l’aspect artistique.

Mais le mieux c’est de s’intéresser aux deux. Si on pèche dans l’un ou l’autre, ça peut empêcher d’évoluer.

Et le plus important, je pense que c’est de se donner des objectifs, et de ne pas rester sur ses acquis. […]

On peut être autodidacte, ou faire valider ses compétences par un diplôme, en bac pro de photographie ou en BTS.

Mais je ne connais pas beaucoup de photographes qui soient passé·es par cette voie-là. En général c’est plus une question d’expérience… et de savoir se vendre !

La partie relationnelle et commerciale est très importante dans le métier de photographe. Il faut être autonome sur tous les aspects de son métier. »

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© Marine Stieber

Avis aux amateurs !

Devenir photographe, c’est possible, à force de travail, avec un bon sens du relationnel, et une pincée de culot.

En attendant, nous, on retourne préparer tout ce qu’il faut pour vous parler du Sziget en détail.

Alors restez dans le coin, parce que Marine a capturé les plus beaux moments du festival, et je vous promets que ça vaut le détour.

D’ailleurs, si vous voulez avoir une idée de notre ambiance de travail pendant la semaine du Sziget, voici ce qu’elle m’a répondue lorsque je lui ai demandée un mot de la fin :

Euuh… Apéro ! (rires)

Et là vous avez tout compris.

Retrouvez Marine Stieber sur sa page Facebook.

À lire aussi : 14 photos pour « guérir » des pervers narcissiques

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Les Commentaires

3
Avatar de Dildoudi
19 août 2015 à 21h08
Dildoudi
Super article ! Comme Lonelybay j'adore sa vision de la photographie ! Je trouve ses clichés superbes. Je vais continuer regarder ça un peu plus en profondeur Merci pour cette découverte !
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Voir les 3 commentaires

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