Avant même la diffusion de l’épisode en intégralité, Zita dans la peau d’une obèse faisait déjà parler de lui. En février dernier, on vous parlait de la polémique qui grondait avant sa diffusion en prime-time. Tandis que le pitch de l’émission promettait de nous montrer la journaliste Zita Lotis-Faure s’adapter au régime d’une femme obèse pour démontrer les mécanismes qui conduisent à la surcharge pondérale, la bande-annonce de l’émission nous montrait la jeune femme prendre un air dégoûté en essayant de s’adapter à ingurgiter 6000 calories par jour.
6000, oui. 6000 calories, car pour plus de sensationnalisme, Zita et son équipe avaient décidé de suivre principalement le quotidien d’une femme obèse, souffrant probablement d’hyperphagie, un trouble du comportement alimentaire proche de la boulimie, mais sans contrôle du poids. A la fin de l’expérience, Zita remarquait en culotte devant sa caméra qu’après avoir passé 3 semaines à manger 6000 calories, on grossissait et on se sentait moyennement bien dans ses pompes. Assurément, on prenait là une grande leçon de télévision.
À ce stade de l'enquête, Zita réalise qu'en mangeant bien au-dessus de nos besoins, on grossit.
Amalgames, lieux communs, clichés perpétrés sur l’obésité, manque de recul, simplification dangereuse du mécanisme qui conduit à l’obésité au profit de la télégénie, conclusion bateau… Si l’émission a fait un bon résultat d’audience
(3,3 millions de téléspectateurs étaient ce soir-là devant M6), elle n’a clairement pas été reconnue pour sa qualité. À tel point que le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) a décidé de réagir. Dans un communiqué publié la semaine dernière, l‘institution explique sur son site être intervenue auprès de M6 pour lui demander de répondre aux plaintes reçues suite à la diffusion de l’émission :
« Il considère en effet que ce programme opère un amalgame entre obésité et hyperphagie (sorte de boulimie), avec une complaisance dans l’évocation de la souffrance humaine, que les précautions prises pour informer les téléspectateurs sur le caractère mis en scène et médicalement encadré de cette expérience semblent insuffisantes et qu’un discours pédagogique sur l’obésité, notamment sur les facteurs génétiques qui y contribuent, aurait mérité d’être davantage développé.
Il a rappelé à la chaîne l’article 10 de sa convention qui stipule que « la société veille en particulier à ce qu’il soit fait preuve de retenue dans la diffusion d’images ou de témoignages susceptibles d’humilier les personnes et à éviter la complaisance dans l’évocation de la souffrance humaine, ainsi que tout traitement avilissant ou rabaissant l’individu au rang d’objet » et lui a demandé si elle avait répondu aux plaintes reçues, notamment celle de la Direction générale de la santé. »
Notons tout de même que cette intervention n’a pas refroidi M6, qui diffusera le 7 août prochain deux nouvelles enquêtes de Zita Lotis-Faure avec Zita dans la peau d’une assistante vétérinaire et Zita dans la peau d’une naturiste.
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Les Commentaires
Comme dit dans les commentaires précédents, le film documentaire "Super Size Me" dénnonce la malbouffe en pointant principalement du doigt Macdo, mais le documentaire s'appuie également sur de nombreuses recherches réalisées auprès d'associations, d'écoles, de médecins ect... Et il ne dénonce pas uniquement le fait de mal manger mais également les raisons qui ont conduit à un tel comportement dans la société américaine, comme la nourriture servie dans la cantine des écoles où on propose soda, chips, frites et pizza tout les jours parce que ça coûte moins cher ; et qui induit du coup une mauvaise "éducation alimentaire" auprès des enfants ect...
Je suis d'accord avec Darwin, et même si je trouve que cette émission est très loin d'être aboutie, il y a quand même une chose importante dont Zita à parlé, c'est que la situation dans laquelle se trouve la femme obèse qu'elle a suivie ne découle pas d'un manque de motivation ou d'un laisser-aller, ça vient de traumatismes, et donc ce qu'il faut traiter ce n'est pas uniquement le problème lui même mais aussi ce qui l'a entraîné.