Multi-intrumentiste du groupe Arcade Fire, Will Butler est un compositeur assez formidable. Je pourrais très aisément faire un numéro des Fantasmes de la Rédac sur lui mais là n’est pas le sujet.
Inspiré par le monde qui l’entoure et donc par l’actualité, Will a réalisé la semaine dernière l’exploit de composer une chanson par jour pendant, en référence à des événements survenus ces jours-là. Publiées quotidiennement sur le site du Guardian, ces chansons sont un bon moyen d’attendre la sortie de l’album solo de Will Butler, Policy, prévue pour le 9 mars !
La crise en Grèce et la question du nationalisme
La semaine a commencé fort puisque le lundi, Will s’attaquait à la crise en Grèce et particulièrement à l’ironie des ministres grecs travaillant dur pour mettre en place des réformes alors que Carême commençait dans ce pays orthodoxe et pratiquant. La semaine s’annonçait donc bien avec Clean Monday, un titre ironique dont la poésie des paroles et du rythme presque hérité des années 80 rappellent les belles années d’Arcade Fire.
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Le mardi, Waving Flag s’attachait au nationalisme et au revers de la médaille : tandis que le corps d’un nationaliste combattant contre l’apartheid était rapatrié en Afrique du Sud, les séparatistes ukrainiens de Donetsk créaient l’inquiétude. Plus douce et planante, cette chanson fait preuve de l’éventail de composition de l’artiste.
La pluie, le beau temps et Madonna
Si à Paris les giboulées de mars ne vont pas tarder à nous faire ravaler cette impression de printemps, Sao Paulo vit depuis presque un an un grand problème de sécheresse. Avec You Must Be Kidding, Will Butler s’adresse à un univers qui ne cesse de se payer sa tête, à base de rires incessants et d’un rythme entraînant qui donne un air presque comique à ce titre.
Comble de l’ironie si chère à l’artiste : le lendemain de la sortie de cette chanson, Sao Paulo était frappée par un violent orage qui a fait un mort.
Jeudi était la seule journée un peu prévue par l’artiste qui comptait traiter la cérémonie des Brit Awards. Mais le monde est imprévisible et Will Butler a décidé de remplacer Taylor Swift et Kanye West par le trou noir douze milliards de fois plus gros que le Soleil découvert jeudi dernier. Une chanson plus sombre que les autres, qui n’a gardé des Brit Awards que son titre, Madonna Can’t Save Me Now. Qu’il est drôle ce Will.
Une fin de semaine en mocheté
Parce que l’actualité dans ce monde, ce n’est pas que la chute de la Madone de la pop, Will Butler a consacré sa dernière chanson, By the Waters of Babylon, à Daech et les destructions de statues à Mossoul. Tirées du Psaume 137 de la Bible, les paroles évoquent la perte et la tristesse profonde que Will attribue à tous ceux dont les terres et la culture ont été détruites vendredi dernier.
Un piano joue une mélodie très noire, adaptée à cette triste semaine que Will a quand même un peu enjolivée.
Et puisque la musique adoucit les moeurs et les mots, Will Butler a partagé sur son site les paroles de ces titres inédits, composés en quelques jours, dans son appartement, en petit comité. Le talent !
https://twitter.com/butlerwills/status/571050590454861824
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