La journée de la fLemme.
C’est le mot d’ordre trouvé par la caviste et autrice féministe Sandrine Goeyvaerts, et il reflète plutôt bien notre ressenti et notre amertume en ce 8 mars 2022.
Il faut bien l’avouer, face aux bouquets de fleurs et aux réductions sur les cosmétiques, aux portraits plein d’éloges de femmes exceptionnelles dont on n’ignore l’existence le reste de l’année, et face à la lamentable initiative du gouvernement d’Emmanuel Macron de donner la parole aux hommes pour parler aux hommes pour l’occasion, notre fatigue est immense.
Alors, comme le dit si bien Sandrine Goeyvaerts : la FLEMME.
« Le huit mars, je vais exercer mon droit le plus strict et le plus fondamental : me taire. Parce que je suis usée de fournir du travail gratuit à l’année. Parce qu’un seul jour ne suffit pas à régler les inégalités et au mieux sert d’alibi pour rien foutre à partir du 9 mars. Parce que d’autres ont des choses à dire qu’on n’entend pas. Parce qu’il est temps qu’on s’interroge de façon un peu plus profonde sur la visibilisation de certains combats et le passage sous le radar complet d’autres. Je compte les partager sur mes réseaux ce jour-là accompagnés du hashtag #journeedelafLemme et relayer le plus possible de comptes militants moins visibles: ceux des TDS [travailleuses du sexe, ndlr], femmes racisées, trans, handies, grosses, voilées… »
Une façon d’exprimer notre colère et notre ras-le-bol face aux belles paroles, au feminism washing galopant, et à la dépolitisation de la lutte pour les droits des femmes.
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