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Société

Un jeune sur deux ne fait plus confiance à la police

La population générale continue d’avoir une bonne perception de la police, selon le Baromètre de la confiance politique du Cevipof. Chez les jeunes, au contraire, l’année 2021 a marqué une augmentation nette de la défiance envers la police.

Où en est la confiance envers la police chez les jeunes à quelques mois de la présidentielle ?

Selon L’Obs, qui s’appuie sur le Baromètre de la confiance politique du Cevipof, l’image de la police n’a cessé d’évoluer au fil du quinquennat d’Emmanuel Macron.

Dernièrement chez la population générale, elle a connu « un léger rebond passant de 66% en 2020 à 69% en 2021 » :

« La fin des manifestations cycliques de Gilets jaunes fin 2020 explique qu’une part des Français choqués par les images du recours à la force par la Police au cours des manifestations, la créditent à nouveau de leur confiance dès lors que ces manifestations sont à la fois moins fréquentes et moins violentes. »

C’est du côté des jeunes qu’on observe cependant une rupture de confiance claire et nette en l’espace de quelques mois.

« Les 18-24 ans étaient 62% à déclarer faire confiance à la Police en 2020, soit 4 points de moins que la population générale », souligne la note du Cevipof. Une confiance qui a chuté à 52% en 2021, soit dix points en un an.

C’est donc un jeune sur deux qui n’accorde pas de confiance aux forces de l’ordre. Et cela est encore plus visible chez les jeunes habitant en Ile-de-France : ils et elles sont 70 % a exprimé une « défiance » envers la police.

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Alotrobo via Pexels

Ce quinquennat où il n’a plus été possible de passer sous silence les violences policières

Ce n’est pas un hasard si ces cinq ans ont été marqués par des affaires qui ont recueilli beaucoup d’attention médiatique, notamment grâce aux réseaux sociaux qui ont permis de révéler les circonstances d’interpellations violentes voire meurtrières : ce sont par exemple des cas comme ceux de Cédric Chouviat, tué le 3 janvier 2020, ou de Michel Zecler, brutalisé le 21 novembre 2020.

Autre impact sur la confiance envers la police : les prises de parole pour dénoncer la façon dont les victimes de violences sexistes et sexuelles sont reçues et parfois méprisées ou humiliées dans les commissariats, avec les mouvements DoublePeine menés par des activistes féministes.

Selon la note du Baromètre du Cevipof, la moitié des 18-24 ans juge la police honnête contre 71% des Français en général.

https://www.instagram.com/reel/CYHSh_5FXRl/?utm_source=ig_web_copy_link

Les jeunes, attentifs au racisme dans la police

Du fait de ces violences policières qui touchent particulièrement des hommes racisés, les jeunes semblent aussi accorder une importance à la dimension raciste de certains agissements dans la police :

« Au sujet du racisme, 1 jeune Français sur 3 considère que la Police compte proportionnellement plus de racistes que dans d’autres milieux professionnels contre 1 Français sur 5 en général. »

Encore récemment, des policiers ont été jugés pour violences et injures racistes dans le cadre de l’interpellation d’un jeune Égyptien qui avait tenté de leur échapper en plongeant dans la Seine. « Un bicot comme ça, ça nage pas », peut-on entendre dans la vidéo filmée par un témoin, qui a permis de révéler l’affaire.

Le Baromètre du Cevipof s’attache à orienter vers des solutions pour sortir de cette crise de confiance : « La Police de 2021 ne doit inspirer ni crainte, ni ressentiment, ni pitié. Elle doit s’attacher à regagner la confiance des citoyens qu’elle sert, secourt et protège, par le renforcement des contacts physiques et la promotion pédagogique de ses actions. »

À lire aussi : Puisque l’IGPN a des oeillères, cette agence française indépendante lutte contre les violences policières à sa façon

Crédit photo : Pierre-Selim, CC BY-SA 2.0, via Wikimedia Commons


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Les Commentaires

11
Avatar de Sally L.
14 février 2022 à 21h02
Sally L.
Je pense que la police cible les populations qui statistiquement peuvent poser plus de problèmes.
D'ailleurs à ce propos, ils ne font pas de contrôle d'identité aux femmes. Ils en feront encore moins à Germaine, 75 ans, et son mari Jean Louis 76 ans. C'est du jeunophobe ?
De la même manière, un noir habillé en costard cravate sera moins contrôlé qu'un Kevin blanc habillé en survêt et casquette. Ils perdent pas de temps, et tant pis pour la majorité qui n'a rien fait. Un contrôle de police, c'est le drame?
Bah je sais pas, demande à Zyed et Bouna. Oh wait.
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