Mettons tout de suite les choses au point : la mer, c’est bien pour bronzer et faire trempette, éventuellement pour ramasser des coquillages qui serviront de cendrier répandront du sable dans tes bagages, ou pour les plus motivé•e•s, de faire un peu de snorkeling le long de la côte.
Les sensations fortes, je les préfère les deux pieds sur terre, merci bien. À la limite, harnachée et encordée : j’aime les activités montagnardes parce qu’on est assuré en permanence. Mais les sports nautiques ne m’ont jamais particulièrement attirée.
Et même dans mes chères montagnes, les sports d’eaux sont ceux qui me plaisent le moins. Si je ne dis pas non à une sortie en canyoning, c’est loin d’être mon dada. Je me suis essayée une fois à l’hydrospeed, et j’ai pas spécialement apprécié le risque de noyade dans l’Isère déchaînée.
Non vraiment, la terre ferme, y a que ça de vrai.
Au programme : plongée, voile et catamaran
Allons bon ! Quelle ne fut donc pas mon appréhension en découvrant le programme du week end que l’on me proposait :
- Kayak en mer (EN MER)
- Baptême de plongée (SOUS L’EAU)
- Randonnée sur l’île de Porquerolles (sur laquelle il fallait donc se rendre EN BATEAU)
- Planche à voile (SUR L’EAU)
- Catamaran (JE. NON.)
J’étais à deux doigts de renoncer, quand j’ai pensé aux grandes journalistes de guerre, comme Florence Aubenas, et je me suis sentie bien penaude. Pour espérer devenir un jour reporter de terrain, il faudra bien que je sorte de ma zone de confort.
Le centre UCPA de Hyères, avec vue sur la mer
Cinq heures de train et 10°C environ séparent Paris et Hyères, ville côtière située à l’Est de Toulon. Et le centre qui vous accueille pour un week end ou une semaine est situé juste au bord de la mer. On a vu pire tout de même :
Tranquille.
L’UCPA, une colo pour adultes
Nous étions 8 blogueuses et journalistes invitées à tester les activités nautiques, mais habituellement, cet ancien village de vacances reconverti en centre UCPA accueille jusqu’à 200 personnes le temps d’un week end ou d’une semaine complète.
L’UCPA est une association qui a pour but de promouvoir la pratique des sports de plein air auprès des jeunes ; les centres accueillent des classes en voyage scolaire durant l’année, et certaines semaines de vacances sont dédiées aux jeunes (par tranches d’âges). Les séjours adultes sont réservés aux 18-39 ans, à des prix défiant toute concurrence.
Non vraiment, je vous mets au défi de trouver une semaine en pension complète, activités comprises, en pleine saison, entre 450 et 650 €. Ne perdez pas votre temps, c’est imbattable. Mais il faut avoir en tête que « l’esprit UCPA » repose sur la vie en collectivité !
- On vit en coloc de 2 à 4, 5 ou 6 personnes selon la taille des chambres (et selon les centres). Les sanitaires sont parfois sur le palier, parfois dans les chambres (c’est le cas à Hyères). Il faut faire soi-même son lit et le défaire en partant, ainsi que faire le ménage avant de rendre la chambre.
- Les repas se prennent au réfectoire, à heures fixes. On ne vous servira pas le petit déjeuner à 11 heures, désolée ! Et comme c’est un self-service, il faudra aussi débarrasser votre plateau et passer un coup d’éponge sur la table.
Bref, on n’est pas à l’hôtel.
Comme toute colo qui se respecte, de nombreuses activités sont proposées. À 12 ans, c’était poterie et macramé. À nos âges, c’est plutôt apéro et tournoi de volley (ou de pétanque), soirée dansante ou karaoké.
Alors évidemment, même en venant seul•e, on ne le reste jamais longtemps, compte tenu de l’ambiance très festive de ces stages. Mais j’avais déjà développé cet aspect de franche camaraderie dans un précédent article :
Une « mise en jambe » l’UCPA. Mais non, JE RIGOLE !
Au secours, je débute, j’y connais rien
C’est la raison pour laquelle j’affectionne autant les séjours avec l’UCPA : même en étant une quiche absolue dans les sports que j’ambitionne de tester, non seulement je suis sûre de passer un bon moment et de m’amuser, mais en plus, je risque même de faire des progrès !
On peut tout à fait commencer une activité en partant de zéro, les groupes de niveaux sont prévus pour. Et les moniteurs et monitrices sportifs sont très pédagogues, l’approche de la pratique est vraiment focalisée sur le loisir.
C’est une traumatisée des cours de sport de l’école primaire au lycée qui vous parle : les humiliations des cours d’EPS appartiennent à un autre univers. Le sport à l’UCPA, c’est du loisir, de la découverte, de la passion. Personne ne vous forcera à faire quelque chose que vous ne voulez pas faire. Personne ne vous engueulera si vous n’êtes pas doué•e•s. Parole !
Ce week end par exemple, j’ai fait de la plongée sous-marine pour la première fois. J’étais déjà pas rassurée sur la terre ferme, et carrément angoissée dans le bateau. Personne ne m’a dit de prendre sur moi un petit peu, parce que c’est ridicule d’avoir peur de la mer comme ça, à mon âge.
Bien au contraire, les moniteurs étaient très patients, ils expliquaient très calmement ce qui allait se passer, ce qu’on devait faire et ne pas faire dans l’eau, ça m’a énormément rassurée. Et au final, C’ÉTAIT GÉNIAL ! Tellement génial qu’à peine rentrée-douchée-rhabillée, j’ai pris mon ordi pour vous raconter tout ça :
La planche à voile, une ode à la persévérance
Je n’ai pas grand-chose à raconter sur la planche à voile, car nous n’avons répété nos efforts que durant une vingtaine de minutes environ. Que voulez-vous, il y a avait du vent ET des vagues, des conditions un tantinet hostiles pour la grande débutante que je suis.
J’ai tout de même réussi à :
- Monter sur la planche
- Tirer la voile jusqu’à moi
- Attraper le wishbone (le truc pour tenir la voile)
- Compter jusqu’à 5…
…avant de tomber à l’eau. Environ 12 657 fois (oui en 20 minutes, ça fait beaucoup de chutes, je vous l’accorde).
À bord d’un catamaran : comme une chèvre sur un trampoline
Nous avons donc promptement abandonné la planche à voile au profit du catamaran, sorte de radeau à voile monté sur deux coques (bon sang, si un navigateur lisait cette description, il ferait sans doute une attaque. Pardon).
Moi sur un catamaran, comment vous décrire cette situation ? Imaginez une chèvre sur un trampoline, qui flotte. Voilà, vous l’avez.
À peu près.
Évidemment, ça n’a pas loupé : la première fois que le catamaran s’est levé sur une coque, j’ai tenu environ douze secondes… et je suis tombée à l’eau.
Exactement comme dans cette publicité pour le port du gilet de sauvetage, voyez-vous. Comme je ne fais pas les choses à moitié, je me suis coincé une jambe dans une corde, c’était bien ridicule.
De retour sur le bateau, j’essaie de me caler un peu mieux. La deuxième passagère demande au moniteur « personne n’était tombé à l’eau ce matin ? Comment ça se fait ? ». Réponse : « les autres se tenaient mieux ! ».
OKAY. CLASH DIRECT !
Désolée mais je suis pas Spider Man moi, hein.
Fièrement drapée dans ce qu’il me restait de dignité, je me suis agrippée, solidement cette fois, aux bords du bateau. Et là, c’était magique.
Sur un tapis volant
J’étais terrorisée la veille sur le Zodiac, mais ce jour-là, assise à l’avant du catamaran, j’avais l’impression de voler. Enivrée par l’air marin et l’écume qui me fouettait le visage me faisait cracher du sel, j’avais « ce rêve bleu » dans la tête (faut dire qu’on l’avait chanté la veille, à la soirée karaoké ).
À un moment, j’ai pris la barre — après quelques protestations de ma part tout de même, parce que ça impliquait de lâcher mes appuis, aller jusqu’à l’autre extrémité du trampoline, et euh non merci, très peu pour moi. Mais j’ai quand même fini par ramper maladroitement jusqu’à l’arrière du bateau, pour prendre les commandes.
Comment vous décrire cette sensation ? Je n’étais plus sur un bateau, mais sur le dos d’une sorte d’animal puissant, nerveux et sensible. Il survolait la mer avec assurance, répondant docilement à nos commandements (enfin, surtout à ceux du moniteur qui gérait la voile, parce que mes actions à la barre étaient un peu confuses).
Normalement, on ne se renverse pas, mais j’ai quand même réussi à tomber à l’eau une deuxième fois et à entraîner tout le bateau avec moi, ce qui est tout de même une prouesse ! On va dire que c’était l’occasion d’apprendre à remettre le catamaran à l’endroit quand on renverse. Du coup, petit conseil : évitez de renverser, voilà. C’est mieux.
Verdict ?
N’attendez-plus ! Si vous vous dites « je tenterais bien cette activité, mais en faire une semaine complète, non », l’UCPA vous propose une formule qui ne manquera pas de vous séduire : la semaine (ou le break) multisports !
Vous disposez d’un crédit qui vous permet d’accéder à 5 demi-journées d’activités encadrées, soit une semaine mi-temps selon vos choix parmi la plongée, le catamaran, la planche à voile, le stand up paddle, le kayak et la fitness, avec la possibilité d’acheter des unités supplémentaires.
Pour les moins sportives, pas de problème : il y a toujours la possibilité de faire des excursions à pieds ou à vélo sur l’île de Porquerolles et ses plages magnifiques.
Personnellement, je suis absolument séduite par ces expériences. Et comme je reste sur un échec cuisant en planche à voile et que je ne supporte pas ça, il va bien falloir que j’y retourne incessamment sous peu, histoire de laver cet affront.
Si cette photo ne crie pas « SÉDUCTION » je ne sais pas ce qu’il te faut.
Tu peux consulter toutes les formules proposées par le centre de Hyères sur le site de l’UCPA, et n’hésite pas à naviguer dans le catalogue pour découvrir d’autres lieux de séjour !
Alors, tentée par la « colo pour adultes » ?
– Merci à toute l’équipe du centre UCPA de Hyères pour votre accueil !
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Les Commentaires
J'étais partie dans ce centre quand j'avais 15 ans et j'en avais gardé de très bons souvenirs ! Mes vacances de juillet étant tombées à l'eau, après avoir lu cet article je pense que je vais peut être y retourner fin juillet du coup