En partenariat avec Les films du Losange (notre Manifeste)
Pendant près d’un an, j’ai écrit des articles intitulés Le classique de la semaine pour briller en société.
L’objectif était de te te faire (re)découvrir les incontournables du cinéma, de l’horreur à la science-fiction en passant par la romance.
Mia Hansen-Løve, une créatrice lumineuse
Chaque dimanche, je publiais cet article avec bonheur et l’espoir qu’il puisse t’aider à choisir tes DVD lors de tes virées folles à la FNAC.
J’en ai écrit un bon paquet et quelque chose a fini par me chagriner : peu de ces films étaient réalisés par des femmes.
Bien sûr, j’ai parlé de Jane Campion, dont le cinéma m’a accompagnée toute mon adolescence. Mais à de rares exceptions, mes articles recensaient des films façonnés par les mains d’hommes.
Ce qui n’a rien d’étonnant puisqu’à Hollywood par exemple, seulement 11% des films qui rapportent de l’argent sont réalisés par des femmes. Triste constat.
Il est donc temps d’équilibrer la balance, et de mettre en lumière le travail de ces femmes qui font le cinéma d’aujourd’hui et de demain.
Mia Hansen-Løve en fait justement partie, et continue à éclabousser les salles obscures de ses créations lumineuses.
Tu ne la connais pas encore, chère lectrice ?
Laisse-moi te présenter son travail en trois films magnifiques.
Maya, une romance contrariée en Inde
Maya, c’est le tout nouveau film de Mia Hansen-Løve. Un film fort mais sensible, qui dépeint les tristesses d’un journaliste en convalescence.
Gabriel (Roman Kolinka), c’est un homme gracieux qui s’ignore.
Ce qui l’intéresse, c’est son travail de reporter, grâce auquel il part au bout du monde couvrir les guerres.
Au début du film, Gabriel rentre de Syrie où il a été fait prisonnier pendant plusieurs mois. À Paris, il est accueilli en héros, fait les gros titres et retrouve sa petite amie qu’il ne semble plus aimer.
Gabriel se sent étouffer, et a besoin d’ailleurs. Il finit par partir en Inde contre les recommandations de ses proches, pour retaper la maison de son enfance et se retrouver seul.
À Goa, il fait la rencontre de Maya (Aarshi Banerjee), une jeune Indienne qui ne tarde pas à s’éprendre de lui. Ensemble, ils vont entamer un voyage géographique et amoureux.
Pour la jeune femme, l’amour est une nouveauté, pour lui ça n’est plus un moteur. Car ce que préfère Gabriel dans la vie, c’est son métier…
Maya est un film émouvant et profond qui sort le 19 décembre en salles, et que je t’invite ardemment à découvrir.
L’Avenir, se réinventer sur le tard
J’aime Isabelle Huppert d’un amour tendre.
Elle a le nez creux pour choisir ses rôles et atterrit toujours dans des productions soignées, intelligentes, sociales, bien écrites.
C’est le cas de L’Avenir, qui est sorti le 6 avril 2016 et m’a conquise ce même jour, au fond d’une salle obscure.
Dedans, Isabelle est Nathalie, une professeur de philosophie qui enseigne son art dans un établissement parisien.
Son métier, c’est sa passion.
Mais Nathalie n’existe pas qu’à travers cette dernière. Elle est aussi mariée, mère de deux enfants déjà adultes, et doit s’occuper de sa maman qui devient de plus en plus possessive au fur et à mesure qu’elle prend de l’âge.
La balance a priori parfaite de sa vie s’effondre quand son mari lui annonce qu’il a rencontré une autre femme et entend bien partir avec elle.
Toutes les certitudes de Nathalie sont remises en question, et il va lui falloir envisager la vie sous un jour nouveau.
Quel avenir attend alors cette héroïne romantique, à l’aube d’une nouvelle existence ?
Contrairement à dans Maya, Mia Hansen-Løve explore ici les désirs d’une femme d’un certain âge.
Je t’assure chère lectrice que c’est passionnant, même si tu ne te vois pas forcément t’identifier au personnage d’Isabelle Huppert. Après tout, cette femme, ça pourrait être ta mère !
Alors laisse-toi séduire par la psychologie humaine de L’Avenir, récompensé de l’Ours d’argent du meilleur réalisateur (enfin, de la meilleure réalisatrice) à la Berlinale. Tu apprendras sûrement plein de choses…
Eden, un bouillon créatif et ambitieux
Changement d’ambiance avec ce film qui demeure l’un de mes préférés de 2014.
Porté par Félix de Givry, Pauline Etienne et Hugo Conzelmann entre autres jeunes talents, Eden est un film audacieux qui fait un bond dans le temps en nous propulsant au cœur des soirées électroniques des années 90.
Dedans, Paul est un jeune DJ qui monte avec son meilleur pote un groupe intitulé Cheers. Ensemble, ils vont connaître une ascension fulgurante et jouer dans les clubs les plus prestigieux de la capitale hexagonale.
Les deux amis vont être pris dans un tourbillon fou et créatif, mais aussi dangereux.
La drogue, l’incapacité à entretenir des relations amoureuses stables, la difficulté financière : tout cela se mêle dans la seconde partie d’un film qui lève le voile sur la French Touch.
Ce film a quelque chose de fort et d’électrisant, probablement parce qu’il touche directement à l’intimité de Mia Hansen-Løve.
En effet, Eden est inspiré de la vie de son frère, DJ de « garage house », un genre né dans les années 80.
Un film qui a donc un écho tout particulier et a su me toucher en plein cœur.
Dedans, l’amour prend une forme différente que dans les films narrés plus tôt. Il est ici dédié à la musique. Un amour brûlant mais aussi destructeur…
C’est passionnant !
Voilà, douce lectrice, pour mes trois films préférés de Mia Hansen-Løve, qui sont aussi ses plus récents.
Mais la réalisatrice a pas moins de six films dont les très beaux Un amour de jeunesse et Tout est pardonné à son actif.
Je t’encourage donc à découvrir toute sa filmographie pour mieux comprendre son univers et tomber amoureuse de ses personnages.
Alors, convaincue ?
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