Live now
Live now
Masquer
Source : Capture d'écran Youtube
Société

Tout comprendre de la polémique autour de l’application de rencontre pour ados, Crush

Promue par la créatrice de contenu pour très jeunes, Ophenya, l’application pose de sérieuses questions en matière de cybersécurité.

Samedi soir, la tik tokeuse Ophenya, suivie par 5 millions d’abonnés sur la plateforme et 800 000 personnes sur Instagram, a vanté les mérites d’une application de dating pour ados lors d’un live très regardé. L’idée, brillante selon elle : « trouver qui crush sur toi en secret ». Les utilisateurs sont invités à répondre à des questionnaires anonymes au sujet de leurs camarades de classe, puisqu’en théorie, l’appli est réservée exclusivement aux 10-21 ans, collégiens et lycéens pour la majorité.

Derrière cette vidéo, se cache surtout un partenariat commercial aux termes obscurs, qui a permis à l’appli, Crush, de se faire une place de choix sur l’App Store et le Google Play Store, en dépit des risques pour la sécurité de ses (très) jeunes utilisateurs.

Un partenariat déguisé et des failles de sécurité

En compagnie de Marc Allain, fondateur de Crush, la jeune femme a donc fait la promotion de l’application bien qu’aucune mention n’indique qu’il s’agissait d’un partenariat (chose pourtant obligatoire légalement). Si la vidéo du live a depuis été retirée, la polémique n’a pas tardé à enfler, avec de nombreux internautes pointant du doigt des failles dans le système de vérification d’âge d’inscription, et craignant que l’application ne devienne un repère pour les pédocriminels.

Autre point de vigilance, la géolocalisation. Ce que soulignent nos confrères de BFMTV : « Dès la création du compte – sans vérification que l’âge renseigné soit le bon, l’internaute est contraint d’accepter d’être géolocalisé, et invité à transmettre l’ensemble des contacts de son carnet d’adresse. Des données personnelles particulièrement sensibles, lorsqu’il s’agit de mineurs. L’application a par ailleurs vocation à être utilisée au sein d’un même établissement. Ainsi, chaque internaute – y compris ceux qui sont potentiellement malveillants – peut avoir accès à des listes de noms d’adolescents, accolés au nom de leur école ou collège. En revanche, la plateforme ne permet pas d’envoyer des messages privés. »

Changement de stratégie pour se racheter une nouvelle image

À tout cela s’ajoute un modèle économique douteux, réclamant aux utilisateurs 3,99 euros par semaine pour « savoir qui les admire en secret » mais aussi une course à qui mettra l’avis le plus positif dans l’app store pour booster les stats (et donc les ventes) de l’application.

Suite aux retours très critiques des internautes, Ophenya a republié de nouvelles vidéos en compagnie de Marc Allain, cette fois-ci correctement étiquetées comme « partenariat commercial », dans lesquelles il n’est plus question de rencontres amoureuses et de jeux de séduction. Interrogé par Tech&Co, le fondateur de l’appli a d’ailleurs totalement changé d’argument commercial, assurant que Crush n’est en réalité qu’une plateforme visant à lutter contre l’exclusion et le harcèlement scolaire, par le biais de sondages positifs, modérés par ses équipes. Mardi, une mise à jour de l’application est venue compléter ces déclarations, avec un nouveau logo plus neutre (exit le flamme violette du design précédent) et un resserrage de la cible : si la tranche d’âge 10-21 ans permettait de mettre en lien de très jeunes pré-adolescents avec de jeunes adultes majeurs, l’application est à présent destinée au 13-18 ans.

En août dernier, une autre application du même genre, Rencontre Ados, avait fait l’objet d’une centaine de signalements au ministère de l’Intérieur, avant d’être finalement supprimée du Google Play store. En amont, de nombreux parents avaient partagé sur les réseaux sociaux des captures d’écran de discussions issues de l’appli, où l’on pouvait voir des adultes faire des sous-entendus sexuels à des utilisateurs mineurs, certains proposant même des faveurs sexuelles rémunérées. Le manque de modération (3 modérateurs pour 285 000 utilisateurs) avait notamment été mis en cause. Un sujet qui reste totalement flou pour la nouvelle appli, Crush.


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Société

Woman at home suffering from menstrual pain. Menstrual cramps, woman warming the lower abdomen with a hot water bottle, endometriosis, and diseases causing pain.
Santé

Non les filles, ce n’est pas normal d’avoir mal quand on a ses règles !

© Charlotte Krebs
Féminisme

Mona Chollet : “Se sentir coupable ne mène vraiment à rien”

3
basic fit minia
Sport

Revivez le talk Madmoizelle et Basic-Fit sur le sport et la santé mentale

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-20T170330.307
Daronne

Chronique d’une daronne : grosse frayeur, mon fils, un racketteur ? 

9
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T102928.481
Santé mentale

« Toutes ces musiques ont été écrites sous antidépresseurs » : Lisa Pariente raconte sa dépression

Source : Unsplash / Tim Mossholder
Santé

« On m’avait dit qu’il ne me restait que 2 ans à vivre » : contaminée par le VIH en 1984, Pascale est l’heureuse grand-mère d’un petit garçon

2
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-08-28T102135.129
Lifestyle

J’ai arrêté le véganisme à cause de la végéphobie

68
femme-no-vert
Amours

Les lassées de l’hétérosexualité témoignent : « Les relations avec les hommes se ressemblent toutes »

47
3
Culture

« Si mon histoire peut déculpabiliser ne serait-ce qu’une seule femme, j’aurai gagné » dans Archéologie de l’intime, le tabou de l’accouchement raconté en BD

Source : Pexels.com / Pixabay.com
Sport

Jeux paralympiques 2024 : ce tatouage anodin pourrait engendrer la disqualification immédiate des para-athlètes 

1

La société s'écrit au féminin