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Je fais partie des 36 jeunes qui se rendent à la COP25… en voilier !

Inès a 22 ans, et elle fait partie des 36 jeunes européens qui participent à l’action Sail to the COP. En octobre, ils feront un voyage de 7 semaines en voilier pour se rendre au Chili pour la COP25 !

Lundi 29 juillet 2019, la jeune militante Greta Thunberg annonçait qu’elle se rendrait au sommet mondial sur le climat à New York… En voilier. Pour sensibiliser à l’impact environnemental des trajets en avion.

Dans la même veine, quatre militants néerlandais pour le climat exigent une évolution radicale de l’industrie du transport, et lancent l’initiative Sail to the COP.

Sail to the COP, l’initiative de jeunes européens pour le climat

Pour promouvoir des alternatives écologiques et durables à l’avion, ils seront 36 jeunes venant de toute l’Europe à passer sept semaines en mer pour se rendre à la COP25 à Santiago au Chili.

La COP25 est la Conférence de Santiago de 2019 sur les changements climatiques. Elle se déroulera du 2 au 13 décembre à Santiago au Chili.

C’est la 25e fois que 196 pays, l’Union Européenne ainsi que des organisations environnementales se réunissent pour décider de mesures à mettre en place pour limiter le réchauffement climatique.

Cette année, le slogan de la COP est « Time for Action ». 

Ils réfléchiront dans le même temps à des solutions concrètes et tangibles pour un futur juste et durable du secteur des transports, et présenteront leurs résultats lors de la conférence pour le climat de décembre 2019.

Soutenus par le Ministère néerlandais des transports, des travaux publics et de la gestion des eaux, ainsi que par la compagnie ferroviaire ProRail, ils auront avec eux à bord un équipage de cinq membres et un capitaine.

Leur navire nommé Regina Maris partira de Scheveningen au Pays-Bas le 2 octobre pour voguer jusqu’à Rio de Janeiro à la voile, puis le trajet se finira en bus jusqu’à Santiago.

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Selon Jeppe Bijker, co-fondateur de Sail to the COP :

« Le nombre de passagers devrait doubler dans les vingt prochaines années, il est temps pour nos dirigeants et pour l’industrie de reconnaître les désastreux effets climatiques de l’aviation, et de traiter ce problème à la COP. »

Sail to the COP : une manière pour Inès d’aligner convictions et actions

Inès a 22 ans, et c’est elle qui m’a contactée pour partager avec les lecteurs et lectrices de madmoiZelle cette initiative qui lui tient à cœur et à laquelle elle participe.

Elle a grandi à Paris, et elle est en train de finir ses études à Saint-Etienne en école d’ingénieur, avec une spécialité dans les énergies renouvelables.

Elle rentre tout juste d’une année d’échange à Londres où elle a étudié la finance climatique, et elle fait partie des 36 jeunes qui prendront la mer le 2 octobre prochain :

« Petite, je voulais sauver la planète. Mais quand je dis planète, je veux dire la planète toute entière, dans son intégralité.

J’étais persuadée qu’il existait un problème à la racine de tous les maux du monde, les inégalités, les injustices, les écocides et les guerres. Je voulais trouver ce problème, le résoudre et créer une société parfaite !

En étudiant, j’ai compris que notre modèle économique, nos modes de vie et nos valeurs occidentales étaient à l’origine de nos problèmes écologiques et sociaux.

Mais je me sentais impuissante, et incapable de faire une différence.

Un jour j’ai regardé Cowspiracy (le fameux documentaire qui rend les gens vegan), et j’ai compris que mes choix et actions individuelles avaient leur importance. Ça a été mon déclic.

Après ça, j’ai décidé d’aligner mes convictions avec mes actions, et de m’engager concrètement pour le développement durable. »

Depuis l’éveil de sa conscience écologique

, Inès met en œuvre tout ce qu’elle peut pour être le changement qu’elle veut voir dans le monde :

« J’ai drastiquement réduit ma consommation de viande. J’essaie autant que possible de réduire mon empreinte écologique, à travers mon régime alimentaire, les produits que j’achète et mes moyens de transport.

Je ne prétends pas avoir un mode de vie exemplaire, loin de là ! Une de mes humoristes préférées, Deborah Frances-White, dit souvent « J’essaie de faire 80% des bonnes choses, 80% du temps ».

C’est devenu ma philosophie de vie.

Je suis également engagée dans une association. Je dédie mon temps libre à CliMates, une ONG qui rassemble des jeunes du monde entier pour faire porter leur voix dans la lutte contre le changement climatique.

J’y suis responsable du suivi des négociations climatiques à l’ONU.

Mon engagement militant m’a permis de rencontrer d’autres personnes qui partagent ma vision du monde, de me faire des amies dans ce milieu, et petit à petit de rencontrer les membres à l’origine de Sail to the COP. »

Sail to the COP : une lutte environnementale et sociale

Actuellement, trouver des moyens de transports écologiques pour faire de longues distances est un parcours du combattant, voire impossible.

Il paraissait inévitable à Inès de devoir prendre l’avion pour pouvoir porter la voix des jeunes à la COP25, mais ce n’était pour autant pas envisageable pour elle :

« Depuis mon éveil écologique, je savais que prendre l’avion avait un impact écologique désastreux, mais jusque-là, je me voilais la face et me trouvais des excuses pour ne pas remettre en cause mes habitudes.

Mais là j’étais mise face à face avec mes contradictions. Je ne pouvais décemment pas me rendre à une conférence contre le changement climatique avec le moyen de transport le plus polluant !

C’est en cherchant des alternatives plus écologiques que j’ai découvert qu’un groupe de jeunes organisait une traversée à la voile pour se rendre à la COP25.

Et ils étaient en plein recrutement d’équipage ! Alors j’ai postulé, on s’est rencontrés, et j’ai été prise à bord. »

Elle m’explique ce que cette action représente pour elle, à titre individuel et politique :

« Mon but durant ce voyage, c’est de confronter mes contradictions, et de trouver des solutions concrètes.

Comme tous les membres de Sail to the COP, j’ai conscience d’être privilégiée.

Certaines personnes disent que mes privilèges décrédibilisent mon action, et que je n’ai aucune légitimité à lutter contre des injustices sociales et environnementales.

Certains disent que parce que j’ai pris l’avion dans le passé, mon action n’a pas de valeur.

Je pense que c’est faux. Mon action a pour but de montrer que personne n’est parfait, que tout le monde a ses contradictions, et que ça n’est pas une raison pour ne rien faire.

Ce voyage prouve combien il est difficile aujourd’hui de voyager de manière écologique, et ce malgré toute la science et toutes les technologies dont nous disposons.

J’ai choisi de mettre à profit mes privilèges pour porter ce message.

À bord, nous allons travailler sur les enjeux de mobilité durable : comment permettre à tous de se déplacer de manière libre, abordable et respectueuse de l’environnement ?

Ces enjeux de justice sociale et environnementale sont importants pour moi.

J’ai hâte de trouver des solutions, et de les développer une fois de retour sur la terre ferme. »

À l’image de Greta Thunberg, d’abord remarquée par son jeune âge, Inès veut remettre les jeunes au cœur d’une transition écologique concrète :

« J’espère montrer aux politiques que les jeunes ne se contentent pas de réclamer un changement radical pour une société juste et respectueuse de l’environnement, mais qu’ils agissent, trouvent des solutions et répandent leurs idées.

Je veux que ces idées trouvent des oreilles attentives, et des volontés prêtes à les mettre en œuvre.

J’espère que notre action sera bien accueillie dans d’autres régions du monde, et que des jeunes venant d’autres continents développeront leurs propres initiatives pour la mobilité durable.

J’espère que notre message éveillera de nouvelles personnes, et pourquoi pas, inspirera les plus jeunes ! »

Si tu veux soutenir le projet, tu peux contribuer financièrement via le crowdfunding de Sail to the COP.

Tu peux également te rendre sur leur site Internet pour en apprendre davantage sur le projet, et suivre leurs aventures via Instagram, Twitter, et Facebook !

Et toi, que penses-tu de cette initiative ?

À lire aussi : Tu es écolo mais tu prends l’avion ? Tu n’es pas seule

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