Condamné pour violences conjugales… et maintenu malgré tout.
Le cas Jérôme Peyrat est-il en passe de devenir un symbole de l’impunité des hommes accusés de violences sexistes et sexuelles ? Des voix s’élèvent dans les rangs de LREM pour protester contre cette investiture, en témoigne le communiqué de militants de plusieurs comités en Dordogne. Ces derniers protestent contre le fait que l’actuelle députée de la circonscription, Jacqueline Dubois, ne va pas être réinvestie par le parti : « Pourra-t-il défendre la grande cause du quinquennat, justement celle des femmes ? »
La parlementaire envisage toutefois de présenter malgré tout sa candidature.
Un proche de Macron, mis en retrait après sa condamnation… et rapidement réhabilité
Mais si l’affaire crée autant de remous, c’est aussi à cause des casseroles judiciaires que traîne Jérôme Peyrat. Un candidat gênant, et un silence de la part de la tête de son parti qui l’est encore plus.
Les faits ont eu lieu en décembre 2019 : suite à une dispute en voiture, l’ex-compagne de Jérôme Peyrat aurait arraché ses lunettes, et, essayant de la « maîtriser » selon ses dires, il lui aurait asséné un « coup au menton ». Il avait alors démissionné de son poste de conseiller au cabinet d’Emmanuel Macron. En septembre 2020, il avait été condamné à 3000 euros d’amende avec sursis.
Mediapart souligne dans un article détaillé que le principal intéressé a grandement minimisé son geste, et que le certificat médical de l’ex compagne de Jérôme Peyrat fait état d’« une douleur au niveau de la mâchoire “avec limitation de l’ouverture de bouche”, “un hématome de la face vestibulaire de la lèvre inférieure droite”, ainsi qu’“un syndrome de stress et d’anxiété post-traumatique à surveiller pendant une période minimale de trois mois” ».
La mise en retrait de Jérôme Peyrat aura été de courte durée : en janvier 2021, il est revenu par la grande porte, devenant conseiller politique à la délégation générale du parti.
Quel signal le parti d’Emmanuel Macron envoie-t-il lorsqu’il choisit d’investir un homme, non pas accusé ou soupçonné, mais bien condamné par la justice pour violences conjugales ? Alors que l’affaire Taha Bouhafs, qui est accusé de violences sexuelles, a montré qu’un parti pouvait réagir de façon rapide et mesurée pour recueillir la parole des victimes présumées et demander la mise en retrait du candidat, l’affaire Jérôme Peyrat montre une toute autre méthode.
Maintenir coûte que coûte un candidat reconnu coupable, persister à ignorer les protestations des militants du parti n’est pas juste une marque d’impunité, c’est aussi envoyer le signal que les personnalités politiques peuvent s’accommoder d’exemplarité.
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Crédit photo : Clapra, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
Les Commentaires
@Aichathegypsy je suis entièrement d accord avec toi ils font des leçons aux autres partis politiques , mais ils ferme les yeux quand ca ce passe chez eux
@Cerna ta entièrement raison le violeur de Darmanin est toujours dans le gouvernement , Peyrat qui frappe une femme se présente aux législatives
mais de Rugy a était viré pour des Fruits de mer .