« Encourageant mais peut mieux faire », voilà qui pourrait être le sous-titre de cet article. 5 millions d’euros, c’est le budget qui sera alloué par l’État à la lutte contre la précarité menstruelle en 2021. L’annonce a été faite par le ministre de la Santé Olivier Veran et la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances Elisabeth Moreno dans un communiqué ce mardi 15 décembre.
La précarité menstruelle, une réalité en France
Alors que l’Écosse a voté au mois de novembre la gratuité universelle des protections périodiques, la France annonce une belle augmentation du budget alloué à cette problématique. Il passe d’un tout petit million à cinq ! Un montant à la hauteur de ce problème de santé publique…
En effet, 1,7 millions de femmes en France n’ont pas accès, ou difficilement accès, pour des raisons financières, à des protections périodiques selon l’association Règles élémentaires.
Les associations de lutte contre la précarité menstruelle réagissent
Face à l’annonce de l’État, l’association Georgette Sand se réjouit mais reste sur ses gardes. Dans un communiqué, le collectif prévient :
« Le gouvernement a prouvé par le passé son manque de transparence avec les chiffres. Nous demandons toute la clarté sur l’utilisation de ces 5 millions d’euros. »
Une méfiance partagée du côté de Règles élémentaires. Tara Heuzé-Sarmini, fondatrice et directrice générale de l’association, affirme :
« Globalement nous sommes très satisfaites de ce budget supplémentaire mais nous restons vigilantes sur l’utilisation des fonds. Il y a un manque de visibilité. Il ne faudrait pas qu’ils soient utilisés pour acheter à prix fort auprès des marques qui sont souvent peu regardantes sur la composition des produits. »
Par ailleurs, Règles élémentaires
demande une série de mesures, dont :
« La gratuité [des protections périodiques, NDLR] dans les lieux clés et plus de moyens pour la formation et la sensibilisation sur le sujet. »
Quant à Georgette Sand, elle réclame au gouvernement d’aller plus loin notamment à l’échelle européenne.
L’association souhaite « la mise en place d’un prix unique des protections menstruelles » ou bien encore « une taxe rouge, qui financerait la recherche européenne sur les maladies de femmes, prélevée sur tous les produits menstruels. »
La précarité menstruelle reconnue par Emmanuel Macron
Ce coup d’accélérateur intervient après l’interview du président de la République chez Brut. Interrogé sur le sujet, Emmanuel Macron a affirmé :
« Parce que, quand on voit des femmes qui sont dans la très grande précarité, qui sont à la rue, elles vivent tout ce que vit un homme, d’épuisement physique, de réduction de votre durée de vie, de maladies qu’on contracte, d’humiliation, et elles vivent en plus deux choses […] : en effet la précarité menstruelle, le fait d’avoir des règles dans la rue et de ne pas pouvoir acheter de quoi se protéger et de quoi être digne dans la journée, et puis le viol […]
Et donc ça, c’est une action sur laquelle je veux qu’on renforce le travail avec les associations, les services sociaux, les communes ».
Selon le communiqué du gouvernement, la précarité menstruelle qui touche tant de personnes « porte atteinte à leur dignité et constitue par ailleurs un frein à l’insertion de milliers de femmes en situation de précarité. C’est également un facteur de risque pour la santé en cas de non renouvellement insuffisant des protections. »
Ce nouveau budget permettra de développer « des dispositifs mis en place en 2021 à l’attention des femmes » en collaboration avec des associations (dont Règles élémentaires) :
- La gratuité des protections périodiques dans des établissements scolaires
- La mise à disposition de protections pour les femmes détenues
- La distribution de protections dans le cadre des maraudes et des accueils de jour
- La vente « à prix symbolique » des protections dans les épiceries solidaires
En résumé, ce nouveau budget reste une bonne nouvelle, car il montre que le problème de la précarité menstruelle est pris au sérieux. Vigilance cependant, comme le rappellent les associations spécialisées, pour vérifier au fil du temps que cette annonce n’est pas de la poudre aux yeux !
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Les Commentaires
Au collège, je me rappelle déjà qu’ils avaient carrément du virer le papier toilette (oui vous entendez bien, le papier toilette..) car tout le monde faisait n’importe quoi avec et c’était devenu ingérable.
Au lycée, il suffit qu’il y ait deux personnes égoïstes qui prennent le stock à disposition et en laissent pour personne d’autre..
Donc oui avoir ça à la vie scolaire c’est pas fou fou et certains sont gênés mais c’est toujours mieux que d’avoir zéro serviettes de dispo car un malin s’en sert pour boucher les toilettes ou une autre prend la totalité.
Dans un monde où les gens auraient tous correctement éduqué leurs gamins ça serait peut être possible. Mais spoiler alert : ce n’est ps du tout le cas.