Il fait peur à l’opinion publique, celle qui craint de devoir encore une fois trinquer pour combler le manque à gagner des budgets de l’État. Mais de quoi ce 2ème plan de rigueur est-il exactement composé ?
Pour se faire une idée, rien de mieux que d’aller lire ce quotidien qu’on ne lit habituellement jamais (bon, sauf celles d’entre vous que « l’actualité économique, financière et boursière française et internationale » enthousiasme) : Les Échos, dont ce papier reprend point par point les mesures d’austérité.On y apprend que :
– La réforme de la retraite va être accélérée. Comprendre : la période de transition (initialement prévue pour 2018) est ramenée à 2017 (voire 2016). En gros, l’âge légal de la retraite à 62 ans va être mis en place plus tôt qu’annoncé. Le rythme actuel de la réforme, pour le moment de 4 mois en plus par génération, va donc se voir augmenté.
– Le montant des prestations sociales va dépendre du PIB (les premières ne pourront augmenter plus vite que le second). C’est ce qu’on appelle la désindexation partielle. Pour le moment, les prestations sont indexées sur l’inflation prévisionnelle. Cette arme permettra au gouvernement de « placer le curseur de la hausse à 1 %, comme la croissance 2012 (un gel complet serait brutal), appliquer la règle à toutes les prestations ou seulement à certaines d’entre elles, etc ».
– Sécurité sociale : l’État cherche à économiser 500 millions sur les dépenses d’assurance-maladie. [C’est ce que Libération appelle très justement « la hausse de la baisse des dépenses de l’Etat »
]
– TVA : La hausse de TVA serait ciblée sur la restauration, l’hôtellerie et la rénovation de logement. La TVA à taux réduit passera, elle, de 5,5% à 7% sauf pour l’alimentation, l’énergie et les services destinés aux handicapés.
Dans cet article mis en ligne aujourd’hui, le quotidien 20 Minutes relève les réactions dubitatives des éditorialistes. Ainsi, ces derniers sont nombreux à juger le plan « injuste et déséquilibré » (François Martin, dans le Midi Libre) à l’instar de Patrick Fuckiger dans L’Alsace qui affirme que :
« Le plus inquiétant est que tout cela ne suffira pas, [car le gouvernement] ne fait pas reculer la dette. Or c’est elle qui provoque et entretient la crise de l’euro. »
Paul Quinio, de Libération, va jusqu’à parler d’échec pour le sarkozysme :
« La faillite du sarkozysme: c’est ce qu’a acté hier François Fillon en présentant son deuxième plan en quelques mois […] Il ne reste rien du sarkozysme originel de 2007. »
Invité hier soir au JT de France 2, François Hollande, n’a pas tardé à réagir, qualifiant le plan d’austérité d’ « incohérent, injuste et inconséquent ».
http://www.youtube.com/watch?v=a6G7qI573kU
Et le candidat socialiste à la présidentielle d’ajouter que concernant la question du gel des salaires des ministres et du chef de l’État, il ne sait plus « s’il faut en rire ou en pleurer ».
« C’est d’autant plus choquant de dire que c’est une nouveauté, que Nicolas Sarkozy à peine élu, a augmenté son salaire de 175 %. »
Hollande a notamment annoncé que s’il est élu en 2012, il n’y aura pas de gel, mais une baisse du salaire du président de la République de 30 %.
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Les Commentaires
Je dois être fatiguée