Peut-on vouloir l’égalité femmes-hommes et défendre le principe de galanterie ?
Le genre de question que je n’ai pas peur de poser un mercredi à 15h.
Ces hommes effrontés qui ne payent pas l’addition
Le 11 mars dernier, une femme a partagé sur Twitter le texto qu’une de ses collègues a reçue de la part d’un homme, avant un date.
Celui-ci prévient son rendez-vous qu’il n’a plus un radis et préférerait qu’ils partagent l’addition.
Ce que une de mes collègues a reçu avant leur date.
Cette génération de garçon est de la merde ? pic.twitter.com/WDeTxKYcZ7
— The Only (@TheOnlyShaiibd) March 11, 2019
Un outrage pour cette twittos qui considère que ne pas respecter les règles de la galanterie fait mathématiquement de cet homme un goujat, qui entraine dans sa chute toute sa génération.
La galanterie est un ensemble de normes qui encadrent le comportement que les hommes devraient avoir vis-à-vis des femmes, afin d’accéder au statut suprême de gentleman.
Bien souvent, ces normes valident les codes d’une séduction dopée aux stéréotypes de genre, dans laquelle l’homme a toujours un rôle actif et la femme un rôle passif.
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En clair, la galanterie s’apparente à une forme de sexisme bienveillant.
À titre personnel, cela me ferait royalement chier d’être jugée en fonction de règles arbitraires, fondées on ne sait quand par la société patriarcale et qui entretiennent des rapports de domination entre les genres.
En 2019, la galanterie est-elle toujours obligatoire pour être « quelqu’un de bien » ? Ou un homme a-t-il lui le droit d’être fauché ?
C’est courageux de sa part de l’admettre. Personne aime dire quand il/elle est en galère d’argent et surtout un homme. Mais bon ici vous avez regardé Think like a man 1 et 2 donc on peut rien vous dire. https://t.co/auPP018ve9
— docteur melfi (@aieverresonne) March 12, 2019
T’es féministe mais… t’aime qu’on t’invite ?
Si la galanterie est la politesse du sexisme, pourquoi, en 2019, des femmes sont toujours attachées à ces principes ?
Aimer être invité au restaurant fait-il de ces personnes de « mauvaises féministes » ?
Il arrive que les convictions personnelles se heurtent à des clichés bien ancrés en nous, voire à un sexisme intériosé de premier choix. Tu vis sans doute ces paradoxes dans ton quotidien : cela s’appelle tout bonnement « être humain·e ».
Une femme a le droit d’aimer se faire inviter au restaurant, il s’agit d’une préférence personnelle.
Le tout est de ne pas généraliser ses propres préférences à l’échelle d’un genre entier, comme le fait la personne dans le tweet accusateur, en disqualifiant une génération d’hommes entière…
Bref, il est peu productif (et sexiste) de juger quelqu’un sur la base de son genre parce qu’il ne correspond à nos attentes personnelles.
On peut aussi considérer que proposer de payer l’addition n’a rien à voir avec de la galanterie, mais relève simplement de la politesse.
Ça permet d’envisager les rapports humains sur une base moins hétéronormée, et aussi de payer un verre à ses ami·es, quelque soit leur genre, parce qu’on a passé un bon moment, tout simplement.
Et toi, tu préfères dégainer la CB, partager la note ou être invité·e pendant un rendez-vous ?
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