Tu ne t’es jamais demandée qui était cette fameuse femme dont tous les médias parlent et qui semble accomplir des choses plus incroyables les unes que les autres ?
« Une femme nommée Premier Ministre en Belgique », « une femme gagne le prix Nobel de l’économie », « l’arbitre du match de foot était une femme »…
Aujourd’hui, la réponse à toutes tes questions est là, puisqu’« une femme » a enfin une page Wikipédia qui lui est dédiée !
« Une femme » a désormais sa page Wikipédia
La page Wikipédia en question, tu peux la retrouver en cliquant ici.
Tu y découvriras les exploits de cette femme qui semble être la personne la plus polyvalente du monde, en plus d’être celle qui possède le plus de nationalités différentes.
Tous ses accomplissements sont résumés dans la partie « Biographie », de son arrivée à la tête de Yahoo à ses 5 remises de prix Nobel de chimie, en passant par sa découverte d’un coronavirus en 1964.
La page comporte également plusieurs photos d’elle, ainsi que d’autres éléments comme les hommages qui lui ont été rendus ou encore ses distinctions.
Tu l’auras compris, la page Wikipédia d’« une femme » est en réalité une fausse entrée créée par des militantes féministes pour se moquer des médias qui se réfèrent un peu trop facilement au genre des femmes dans leurs titres d’articles
.
Comme mentionné par Le Monde, cette initiative suit en fait le hashtag #unefemme utilisé par les internautes pour relever ce genre de titres dans des posts Twitter, souvent repartagés par le compte @PepiteSexiste.
Je trouve l’idée très bonne et les détails de cette page savoureux. Tout est fait pour montrer l’absurdité et le ridicule de ce terme journalistique un peu trop répandu.
Cerise sur ce gâteau nappé de rire jaune : dans la partie « Décès » de la page Wikipédia d’« une femme », on peut lire la phrase suivante :
« Elle meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint, en France. »
1-0 pour les féministes, balle au centre.
La page Wikipédia d’« une femme », un moyen de lutter pour l’égalité
Tu t’en doutes, cette page Wikipédia a pour but principal de dénoncer cette tendance un peu trop systématique qu’ont un grand nombre de médias à faire référence aux femmes en ne mentionnant que leur genre.
Le problème sous-jacent à cette habitude journalistique, c’est qu’en mettant constamment l’accent sur le fait que ces accomplissements ont été réalisés par « une femme », on dit implicitement que l’exploit vient plus du genre de la personne que de l’action elle-même.
Comme si le fait d’être une femme qui a reçu un prix Nobel, été élue présidente, ou été nommée à la tête d’une grande entreprise, c’était ça le vrai miracle.
Et même si l’intention n’est pas mauvaise, écrire « une femme » au lieu du nom de la personne ne fait que renforcer les inégalités entre les femmes et les hommes, car ces derniers ne sont, bizarrement, jamais désignés par leur genre.
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Ces titres qui parlent d’« une femme » ne sont en fait que la matérialisation du fameux « syndrome de la Schtroumpfette » : celles qui réussissent à se hisser au niveau des hommes sont des exceptions, et ne resteront jamais que « des femmes ».
Comment parler des femmes dans les médias sans être sexiste ?
Une question se pose alors : comment diable parler des femmes dans les titres de journaux, si ce n’est en les désignant par leur genre ?
Eh bien pourquoi ne pas commencer à les considérer comme des êtres humains comme les autres, et à mentionner leur nom complet ? Pourquoi ne pas faire pareil que quand il s’agit d’hommes ?
Il y a quelques années, j’avais assisté à une conférence sur la féminisation des métiers de la médecine, lors de laquelle Clara De Bort, directrice générale de l’Agence régionale de santé de Guyane, avait dit une phrase qui m’a beaucoup marquée :
« Peut-être que les femmes en ont marre d’être toujours ramenées au fait qu’elles sont des femmes. »
Je crois qu’en effet, tant que les femmes seront perçues en tant que telles et seulement en tant que telles, il sera difficile de réellement parler d’égalité entre les femmes et les hommes.
En tout cas je remercie les personnes qui se cachent derrière cette fausse page Wikipédia qui m’a bien fait rire, en espérant que ça monte aux oreilles de certains médias concernés !
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Les Commentaires
Car effectivement, il serait TEMPS pour les journaux de cesser de s'étonner que "une femme" puisse faire parler d'elle... Et de mentionner son nom, comme pour n'importe quel homme (blanc). Valable du coup aussi avec les personnes qui ne sont pas blanches.